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Ecofest entre la CEDEAO et l’UEMOA : Professeur Abdoulaye Maga en parle

Professeur Abdoulaye Maga

Professeur Abdoulaye Maga est le Directeur de l’éducation, la science et la culture à la CEDEAO. Il donne ici son point de vue sur le MASA 2020 et l’art dans la sous région puis annonce deux nouvelles respectivement pour 2020 et 2021.

La CEDEAO est un partenaire du MASA. Votre regard sur la 11ème édition qui s’achève.
Le MASA est un événement culturel qui draine beaucoup de monde et qui nous interpelle tous en tant que Ouest-Africains. Cette année, j’ai trouvé que l’édition était un peu plus fébrile. On a l’impression que ce n’est pas aussi bien animé que l’édition précédente. Peut-être que ceci s’explique par la situation sanitaire. Mais quoi qu’il en soit, ce que nous avons pu suivre nous a vraiment émerveillés.

Selon vous, comment se porte l’art aujourd’hui dans la sous-région ?
L’art d’une manière générale se porte plutôt bien mais mal valorisée. Bien parce qu’on voit la créativité tous les jours; les gens créent. Malheureusement, ce n’est ni popularisé, ni vendu. Nos artistes ne sont pas très bien connus au-delà de nos frontières; leurs œuvres ne sont pas valorisées, ne sont pas connues. Je pense que des vitrines comme le MASA, DAK’ART, ECOFEST bientôt, devraient peut-être pouvoir permettre à ces artistes de mieux se vendre.

La CEDEAO a désormais une politique culturelle et annonce même l’organisation d’un festival avec l’UEMOA. Parlez-nous-en.
Depuis 1987, la CEDEAO a fonctionné avec un accord-cadre culturel que les chefs d’État et de gouvernement avaient signé. Mais dans cet accord, il y avait un peu de tout. La culture, le sport, l’éducation, etc. C’est cet accord qui nous a permis de fonctionner, de nous insérer dans les activités culturelles de nos États membres jusqu’en 2019 où les chefs d’État et de gouvernement ont adopté la politique culturelle de la CEDEAO. La vulgarisation va démarrer cette année. Dans cette politique et son plan d’action, il y a un certain nombre d’événements qui étaient déjà dans l’accord culturel 87 et que nous avons ramenés dont ce festival que nous allons co-organiser au Mali, si tout va bien, du 7 au 14 novembre 2020, avec l’UEMOA. Ce festival va drainer des milliers de personnes venues des 15 états membres de la CEDEAO mais aussi des autres communautés régionales.

Quelle sera la particularité de ce festival ?
C’est qu’il est co-organisé par les deux institutions régionales de l’Afrique de l’Ouest à savoir la CEDEAO et l’UEMOA. La particularité, c’est aussi qu’on a échantillonné. Nous avons convenu que seul un certain nombre de domaines de la culture et un certain nombre d’activités seront pris en compte. Mais ça, c’est vraiment pour la première édition. C’est pour voir un peu comment ça marche.

Vous êtes professeur. Quelle est la place que vous accordez aux scientifiques, aux universitaires dans ces projets culturels?
C’est vrai que pendant ce qu’on a peut-être appelé les festivités culturelles, il y a très peu de valorisation des produits de la science, il faut le reconnaître, mais c’est ce que nous utilisons aussi d’autres fenêtres pour la science. Nous avons beaucoup d’activités, de fora, dans la région que nous soutenons et au cours desquels nous faisons des expositions. D’ailleurs, la CEDEAO va lancer en 2021 sa première foire sur la recherche et l’innovation. C’est le festival africain de la recherche et de l’innovation. Là, en ce moment, vous verrez qu’est-ce que réellement l’Afrique de l’Ouest a inventé de beau, qu’est-ce l’Afrique de l’Ouest a fait breveter et ce que nous pouvons avoir comme start-up parce qu’on n’a pas oublié la question des start-up. L’innovation est extrêmement importante.

 

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