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Les sangsues de la culture

Ils sont nombreux, ces citoyens et citoyennes  du Bénin qui profitent de la culture sans avoir le moindre souci de son épanouissement. Tapis dans l’ombre, recroquevillés dans certaines institutions, lesquelles sont sous le ministère de la culture,  ils sont toujours là. Telle la statue du Souverain Béhanzin à la place Goho d’Abomey ou encore  comme la statue de Dê Toffa à la place Jean- Bayol de Porto- Novo. En bons parasites, ces assassins de la culture béninoise,   aux bouches béantes,  cimentées au- dessus de  leur ventre, en perpétuelle constipation n’ont pour souci que de profiter du travail des vrais  soldats de la seule chose  dont le pays de Djmon Hounsou  peut encore se vanter.   Les premiers parmi eux sont les responsables politiques.  Depuis leurs bureaux  climatisés,  ils   téléguident la descende aux enfers de la culture. Elus ou du moins nommés pour porter haut le flambeau   culturel, ces hommes et femmes politiques portant le manteau du culturel font montre d’un sacerdoce qui fait croire qu’ils ont à cœur le chantier à leur confié par la nation. Loin de là.  La seule chose qui les préoccupe, c’est leur intérêt  personnel et égoïste. Par  des  manœuvres secrètes et déloyales, ils  réussissent à faire passer au premier plan leur dividende exagérément  calculé et à établir leur opinion, souvent erronée  comme un dogme. Ils n’hésitent pas à rejeter, de façon violente et sans aucune prédisposition le choix des professionnels de l’art sur tel ou tel projet.  Et dans leurs  dérives, ils réussissent inlassablement à avoir derrière eux des artistes ou des  directeurs  d’associations d’artistes.  Ces derniers qui sont d’ailleurs les deuxièmes prédateurs de la culture béninoise se révèlent aussi inamovibles, indéracinables dans  le  secteur.   C’est toujours eux qui ont les meilleures idées. D’abord, avides du pouvoir, ils  sont réputés en la formation des associations fictives à l’approche des élections professionnelles. S’affichant comme des indispensables  à l’environnement culturel,  ils   sont dépositaires à la fois,  de groupes de  danses et de ballet, d’associations de comédiens etc. Bref, ils  mettent tout en place pour se hisser  au sommet des    institutions  devant protéger les intérêts des artistes. Mais, une fois là- bas, donnent- ils toujours satisfaction à leurs mandants ?   Je crois que non.  Ils abusent  simplement de la confiance de leurs  collègues artistes. Les perturbations enregistrées  le jour de   l’élection   des représentants  des comédiens, des metteurs en scène et des dramaturges dans  le prochain Conseil d’Administration du Fitheb est la  révélation  de cet abus. Les jeunes, ayant enfin compris ce qui s’orchestre sur leur dos  et au détriment de la culture de leur  pays, ont réagi. Vivement.  Les troisièmes personnes qui tuent à coup de plaisir passager la culture béninoise,  sont les  jeunes garçons et jeunes filles, dits artistes en herbes.  Via un amateurisme évoluant à pas vertigineux, ils donnent quotidiennement de coups durs à la musique béninoise, singulièrement celle moderne. Ceci  en mettant sur le marché  des sons de mauvaises qualités, ne véhiculant aucun message. Dans leur défilé, ils ont le  soutien des journalistes et animateurs  des radios et télévisions. Ceux- ci  sont  les dernières personnes participant royalement à la mort programmée de la culture  du pays des valeureuses Amazones d’hier. A  la place  des belles mélodies,  les auditeurs et téléspectateurs sont  condamnés   à  écouter et voir les œuvres maladroitement conçues par ces artistes de la  25ème heure.   On  choisit délibérément de faire la promotion de l’amateurisme quand bien même il existe des gens qui font du bon travail.   En dehors de cela, ils n’aiment pas critiquer les artistes.    Les  journalistes, notamment ceux de la presse écrite, au lieu de participer au rayonnement  du monde culturel, en faisant des analyses pertinentes sur les œuvres d’arts, les compositions musicales et spectacles de théâtres, de danses et de musique, sont là, tels des chrétiens catholiques à l’église le 24 décembre  de chaque année, à applaudir les artistes. Via leurs plumes, ils ont tellement ovationné qu’aujourd’hui les professionnels de l’art du Bénin  se retrouvent allergiques aux critiques.  Une situation  qui aliène l’arène  culturelle du pays au lieu de l’épanouir.

Esckil GBO

 

 

 

 

 

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