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Lecture scénique à l’IFB de Cotonou : Le public écoute « Les monologues du Vagin»

De la gauche vers la droite Florisse Adjanohoun Sophie et Metonhoué. Ph / Tognidaho

La célèbre pièce, «les monologues du vagin » a été revisitée le vendredi 25 juin 2021 à l’institut français de Cotonou, à travers une lecture scénique présidée par Sophie Metonhoué et Florisse Adjanohoun, deux talentueuses comédiennes béninoises accompagnées pour la circonstance du musicien, Landry Padonou à la clarinette.

Dans un décor sombre et lugubre, deux silhouettes de femmes sortent du public et se ruent sur la scène sous le fond d’une musique acoustique.

Une fois sur la scène, les deux femmes s’installent et se lancent dans un débat assez particulier et très impudique. Elles parlent de «Vagin», cette partie assez intime du corps de la femme et dont l’évocation du nom en public égratigne la pudeur.

Curieusement, ce mot a été prononcé 128 fois au cours du spectacle, laissant perplexe bien de spectateurs. Dans un dialogue assez osé et déjanté, les deux femmes parlent de leurs vagins et de clitoris, avec tellement de simplicité au détriment du public qui se voyait conviés à un spectacle assez pénible.

« Vagin’. Voilà, je l’ai dit. (…) Je le dis parce que je crois que ce qu’on ne dit pas, on ne le voit pas, on n’en tient pas compte, on ne s’en souvient pas. Ce qu’on ne dit pas devient un secret, et les secrets engendrent souvent la honte, la peur et les mythes. Je le dis parce que je veux me sentir un jour à l’aise en le disant, sans éprouver ni honte ni culpabilité »… «Le clitoris n’est qu’une simple boule de nerfs ; huit mille terminaisons nerveuses pour être tout à fait précis .C’est la plus forte concentration qu’on puisse trouver dans tout l’organisme. Plus que le bout des doigts, plus que les lèvres, plus que la langue et deux fois plus. Je dis bien DEUX FOIS PLUS que le pénis … » ainsi s’exprimaient les comédiennes avec aisance et complaisance.

A cette soirée, le vagin était désacralisé et considéré comme un vulgaire sujet de discutions ordinaire. On passe du rire aux larmes en un rien de temps. Toute femme peut se retrouver dans l’un ou l’autre des témoignages. Cette pièce traite ce vaste sujet avec exhaustivité et surtout beaucoup d’humour. Plus qu’une recommandation ce monologue est incontournable.

“ Un très grand bravo et merci à ces deux femmes qui ont réussi à nous faire rire et pleurer à travers cette pièce pleine de résonance pour chacune de nous présente ce soir. J’ai été très émue, je me suis totalement retrouvée dans ces monologues qui ont été raconté avec beaucoup d’humanité. Les émotions ont été parfaitement retranscrites. Encore un énorme merci ! ” Déclare une spectatrice anonyme.

Plus loin, une femme témoigne, “ Finesse, justesse, humour et émotions. Voilà ce que je retiens de ce spectacle. J’ai adoré ! Et mon amoureux aussi ! Un spectacle à voir, des comédiennes drôles et touchantes. Merci à elles ! ”

Dans un élan d’audace, et animées d’une grande volonté de choquer, de frustrer, d’interpeller et de sensibiliser, les deux comédiennes se sont employées à décrire le vagin dans ses différentes formes.

Elles évoquent ses supplices, ses regrets, ses émerveillements, ses contraintes et ses nombreux déboires. Elles parlent de la femme et son état d’âme face à son vagin. Les comédiennes parlent de faits insolites, anodins, intimes et quelques fois traumatisants pour des personnes peu aguerries face à des sujets aussi intimes.

Des actrices au service de la condition féminine qui brossent des portraits de femmes de tous horizons. Superbement joué par ces deux femmes d’une finesse et drôlerie remarquable, ce spectacle aura ému plus d’un spectateur au Bénin.

Ecrit par Eve Ensler à partir d’interviews de plus de 200 femmes dont les témoignages mêlent rire et émotion ce texte Les Monologues du vagin a déclenché un véritable phénomène culture depuis sa parution aux Etats-Unis en 1998.

Franck Raoul Pedro ( Coll)

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