Ousmane Alédji, directeur par intérim du FITHEB, dans cette exclusive interview accordée à dekartcom porte un témoignage sur feu Antoine Dadélé. A l’entendre, l’illustre disparu est l’unique fondateur du Festival International de Théâtre du Bénin (FITHEB) et le peuple béninois sinon les acteurs du théâtre se doivent de le reconnaître.
Lisez l’intégralité de ses propos
Dekartcom : Vous avez appris comme tout Béninois le décès du premier directeur du FITHEB, Antoine Dadélé. Un témoignage sur l’homme ?
Ousmane Alédji : D’abord, je présente une fois de plus, à la famille de notre cher aîné les condoléances de l’ensemble des personnels du FITHEB et aussi du monde professionnel du théâtre. Il a apporté à chacun d’entre nous non seulement en tant qu’initiateur du FITHEB, mais en tant que grand frère et formateur. Certains de notre génération vous diront qu’ils l’ont eu comme directeur d’acteur ou directeur d’atelier. Je pense que c’est un grand monsieur et je crois qu’au niveau universitaire, il a également beaucoup apporté.
Moi, si j’ai une requête, maintenant qu’il est mort, je voudrais que nous lui restituions ses mérites. Je pense que les polémiques ne sont pas nécessaires ; et que certains qui ont pensé qu’ils pouvaient altérer, ne serait- ce que l’appréciation qu’on a de son génie, qu’ils fassent le travail d’humilité pour reconnaître à l’homme son mérite. Pour moi, c’est Antoine Dadélé, le géniteur, le fondateur, le créateur du FITHEB. Il n’y a pas eu deux, il n’y en a pas trois.
En êtes- vous sûr ?
(Sourire) Ecoutez ! Quelqu’un qui a eu l’humilité d’aller voir des gens pour solliciter leur contribution, leur cadre pour présenter des spectacles ; ils sont devenus peut – être des partenaires mais ils ne peuvent pas partager la paternité de l’initiative. Et ce n’est pas celui qu’on invité, de surcroît, trois mois ou six mois après à venir apporter son expertise qui va, davantage, en réclamer, la paternité. Ce débat, c’est un faux débat depuis longtemps.
Et c’est maintenant que vous le dites !
Nous l’avons laissé ainsi parce qu’on se disait que ça allait s’estomper d’un temps à l’autre. Mais jusqu’à la mort de Dadélé, j’ai le sentiment que certains continuent de se tromper. C’est lui, c’est Dadélé le fondateur du FITHEB. Il faut le dire.

En tout cas, moi je le reconnais comme non seulement le fondateur, l’initiateur du FITHEB mais ce qu’il a apporté en tant que Directeur du FITHEB est mémorial. Il y a d’autres directeurs qui n’ont pas déposé leur rapport, qui ont fui le pays au lendemain de la clôture du festival, d’autres allaient même court-circuiter les metteurs en scène à l’aéroport pour prendre des commissions chez- eux.
Ce n’est pas bien. Parce qu’on veut être vu, on veut être tout le temps vu, on est dans les débats d’imposture de cette hauteur. Ce n’est pas bien. Maintenant, il est mort, rendons lui hommage et faisons – le sincèrement.
Une cérémonie hommage à l’homme de la part de votre institution ?
Là – dessus, j’ai lancé un appel à contribution pour collecter les données (images, sons, et écrits) chez les gens pour constituer une base de données à mettre à la disposition de ceux qui voudront, un jour consulter nos archives. On va faire en sorte que tout cela soit bien préservé.
En termes d’hommage public, je vais me référer à l’autorité de tutelle.
Interview réalisée par Esckil AGBO et Emmanuel TOMETIN