Atelier de dance AFRO-CONTEMPORAINE
16 septembre 2015
Salon international de la musique africaine (SIMA) : La mise en marche du marché africain de la musique par excellence
17 septembre 2015

«Je rêve d’une carrière internationale et d’une vie de femme et d’artiste épanouie»
De retour d’Europe où elle a donné un méga concert live à l’Alcazar, dans le sixième arrondissement de Paris, le 9 septembre 2015, la jeune chanteuse béninoise, Faty, de son vrai nom, Fatima Houevo Kouchekeho parle de cette première aventure artistique en Europe. Dans un entretien à bâtons rompus, elle parle de l’impact de ce voyage sur sa vision musicale, de ses nouveaux défis et lève un coin de voile sur quelques uns de ses projets.

 

Fatima Houevo KouchekehoQu’es-ce qui explique votre récent voyage en France ?
J’ai été invité en France dans le cadre d’un projet intitulé ‘’Les Parcours du Monde’’ à Paris. Initié par le mécène français, Robert Vallois, ce projet a accueilli dix plasticiens béninois, dont Marius Dansou, Romuald Mevo-Guézo, Euloge Glèlè, Richard Korblah , Niko, Aston , Benjamin Déguénon, Remy Samuz , Dominique Zinkpè, Gérard Quenum .
Il s’agit d’une initiative, qui ambitionne de promouvoir la culture béninoise à travers une exposition collective des œuvres de ces plasticiens, à la Galerie Vallois et au siège de l’Unesco.
Moi j’ai assuré le volet musical de ce projet de promotion de la culture béninoise.

En quoi a consisté votre participation à ce projet ?
J’ai séjourné à Paris où j’ai donné, le 9 septembre 2015, un méga concert live à l’Alcazar, dans le sixième arrondissement de Paris, toujours dans le cadre de ce même projet artistique. C’est un concert auquel a pris part un public très sélectif, fait de galeristes, d’acteurs du showbiz, de promoteurs culturels de plusieurs artistes venus du monde.
Je n’ais pas eu l’occasion de me déplacer avec mon groupe, mais on m’a fait la faveur de me laisser voyager avec le guitariste, Fifi Fender, le soliste de mon groupe. Sur place à Paris, nous avions travaillé avec une équipe composée d’Alex, un batteur camerounais, d’Ivan Rechard, un bassiste français.
Nous avions eu deux jours de répétition, mais le résultat était assez impressionnant. Dans une ambiance de confiance mutuelle et de grande complicité, nous avions pu présenter une dizaine de morceaux de mon répertoire dans un registre musical tradi-moderne, avec des rythmiques pop. La réaction du public était très favorable au bon déroulement de la soirée. L’adhésion à ma musique a été spontanée et aussitôt une forte complicité s’est établie entre ce public étranger et moi. Contrairement au Bénin, il a fallu du peu, pour émouvoir le public français.

Comment a été la collaboration avec ces instrumentistes étrangers à votre répertoire et aux sonorités béninoises ?
La musique est universelle, et avec des professionnels tels que ceux avec qui j’ai collaboré, je crois que le miracle est permis.
C’est des habitués de la scène qui développent des réflexes professionnels très impressionnants et qui ont une grande capacité d’adaptation et d’improvisation. Je crois que le public, ne s’est pas plaint.

Que représente pour vous ce spectacle parisien ?
Très modestement, il s’agissait en effet de mon tout premier voyage en Europe depuis le début de ma jeune carrière de chanteuse. Ce fut pour moi, un moment exceptionnel. J’avais peur et je me posais de nombreuses questions, mais après cette expérience, je crois que le public français ne me fait plus peur. Sans paraître pour autant prétentieuse, je crois que je suis parvenue, à le rencontrer, l’apprivoiser et le dompter. Aujourd’hui, j’en sors grandie et mieux aguerrie pour de nouvelles conquêtes.

Qu’es-ce qui vous a le plus marqué au cours de ce voyage ?
J’ai vraiment été impressionné par la grande ouverture d’esprit des gens que j’ai rencontrés et leur prédisposition à la solidarité et à l’amitié. Pendant quelques jours, j’ai appréhendé une autre façon de voir la vie, une nouvelle approche professionnelle qui m’inspire une vraie carrière internationale. Je remercie le ciel de m’avoir accordé cette opportunité.

Que va-t-il se passer maintenant que vous êtes de retour dans votre pays ?
Je suis heureuse de revenir chez moi après cette expérience. J’ai de grandes ambitions. Aussitôt arrivée je me suis remise au travail avec mes musiciens car je suis retenue pour le Salon international de la musique africain (Sima).
Après ma prestation au Sima, je crois que je vais rentrer dans une nouvelle phase de ma carrière. J’ai renforcé mon staff de personnalités mieux aguerries et plus équipées, ayant les mêmes visions prospectives que moi, dans le but de travailler à la professionnalisation de ma carrière musicale.
Je rêve d’une carrière internationale et d’une vie de femme et d’artiste épanouie. J’ambitionne de faire les scènes du monde et de porter très haut l’étendard de la musique de mon pays à l’instar de mon ainée Angélique Kidjo. Ma passion pour la musique est grande, ma vision est profonde et mon engagement est total. La musique est ma raison d’être, de vivre et de me battre pour exister. Je renonce à l’amateurisme et je veux résolument m’engager pour une carrière professionnelle et prospère.

Depuis votre révélation en 2014 avec votre single «Totché» vous avez de nombreuses fois été distinguée pour votre talent assez fulgurant, mais depuis, votre premier album se fait toujours désirer ?
Je crois que l’heure de Dieu est la meilleure. Je fais de mon mieux, et je fonctionne avec mes moyens. Aussi, je découvre que je suis une éternelle insatisfaite. Toutes les fois que j’évolue, j’ai envie de tout reprendre et d’y apporter des touches nouvelles dans le but d’améliorer. Mais je crois, que définitivement mon album sera très bientôt disponible. Je demande à mes fans de patienter encore un peu, je m’attèle à la tâche.
Mais avec l’essor que prend la piraterie d’œuvres discographiques de nos jours, il est préférable pour les artistes comme moi, de trouver une formule pour plutôt se donner la chance de tourner, afin de se vendent surtout de l’extérieur. Je ne néglige pas cette éventualité pour ma carrière.

Un mot de fin ?
Je remercie toutes les personnes qui d’une façon ou une autre, croient en moi et œuvrent pour m’aider à accomplir mon rêve. Je remercie Noel Vitin de l’institut français de Cotonou, Ousmane Aledji du Centre Artisttik Africa, les membres de mon groupe, Jimy Belah, Fifi Fender, Fèmi Elcoutino, et Izo Brandao, Elise Daubelcour, Dominique Zinkpé et toutes les personnes formidables qui acceptent ma main tendue. A mes fans, je dis tout simplement que le meilleur reste à venir.

Propos recueillis par Franck Raoul PEDRO

Share and Enjoy !

0Shares
0 0

Comments are closed.

0Shares
0