Compagnie Créatures au Fitmo : L’idée d’aller au-delà du réel pour le concret !

La compagnie Créatures de la France a présenté, dans le cadre de la 18ème édition du Festival International de Théâtre et de Marionnettes de Ouagadougou, un spectacle de marionnettes. Pendant une demi-heure environ, le public a assisté à un spectacle qui parle de l’enfant et de ses atouts à l’école.

Case. C’est l’intitulé du spectacle de marionnette présenté par la compagnie “Créatures” de la France. Le spectacle a été mis en scène par Hubert Jegat et la distribution assurée par Grégoire Charbey. « A travers cette pièce, on peut comprendre que c’est du vécu. Lorsque j’étais à l’école, j’utilisais le dessin pour m’échapper. Puisque le spectacle tourne autour de cela. Il y a des cases dans lesquelles on s’enferme très rapidement pour s’échapper à un cadre qui nous paraît trop violent. C’était inimaginable pour moi d’être assis dans une classe pendant une journée », a confié Grégoire Charbey. Pour lui, le dessin constitue une porte de sortie afin de ne pas être limité ou enfermé dans un seul cadre. Le dessin, selon ses explications, est une porte d’ouverture qui permet à l’enfant ou au dessinateur de s’évader et de faire ressortir du concret à partir de son imagination.

 

En effet, il s’agit de l’histoire d’un enfant qui ne rentre pas dans les cases. C’est l’histoire de l’enfant qui est en nous et qui rêve de s’échapper des cases dans lesquelles on veut l’enfermer. Une histoire dessinée, une réalité universelle de l’enfance. Ce qui fait la particularité de cette pièce est qu’elle est inspirée de l’expérience personnelle de Grégoire. « Techniquement, cette pièce est pensée sur quelque chose que nous savons déjà ; ce que nous savons faire. Et c’est un peu le principe de la compagnie “Créatures”. Nous utilisons des choses dont nous avons connaissance et nous les développons comme un spectacle. Pour cette pièce, je n’ai pas appris à dessiner et je n’ai pas fait une répétition des dessins non plus. C’est quelque chose que je sais faire déjà », a expliqué Grégoire Charbey.

Cette capacité de dessiner est le potentiel que ce spectacle vise à révéler au public présent. « Je connais Grégoire depuis plus de 20 ans et surtout pour sa capacité à dessiner, peu importe le support. Et c’est ce potentiel que nous avons voulu mettre en avant à travers ce spectacle », a confié Hubert Jegat. Selon lui, les cases ou un cadre ne doit pas être un obstacle ou une limite pour le génie d’une personne. « Même si on nous ferme dans une case, l’acte pictural, le fait de dessiner peut nous aider à nous évader. Et pour cela, il n’y a pas que les artistes ; tout le monde est concerné », a-t-il souligné. Le message, pour le public, ne peut pas être ambigu parce que « la possibilité de s’échapper n’est pas forcément quelque chose qui nous amène vers le bas, le négatif. Il faut savoir que tout le monde ne réagit pas et n’existe pas de la même façon. La possibilité d’être différent est importante à entretenir que d’avoir des points communs tous ensemble », a enrichi Grégoire Charbey.

 

Par ailleurs, l’idée de ce spectacle est de rappeler qu’indépendamment des gens, l’école banalise beaucoup la relation à l’apprentissage au travail, au devoir et que, chanter, dessiner, danser peuvent, certes, être des expressions, mais aussi des apprentissages qui sont importants. « Beaucoup de choses sont invisibles aux yeux de l’école et le dessin en fait partie. Ce sont des disciplines qui permettent de fabriquer des univers qui sont universels dans les images et qui permettent également d’apprendre énormément de choses », a fait remarquer Grégoire. Il faut noter que deux techniques importantes ont été utilisées à travers la mise en scène de ce spectacle : les dessins à la craie sur des supports noirs et les images.

Julien Tohoundjo, Dekartcom Ouaga 2021