Festival International du Slam Théâtralisé (FIST) : c’est le dernier né de la famille des événements culturels au Bénin. Il s’agit d’une création d’esprit de la jeune slameuse Harmonie Byll Cartaria, laquelle sera mise à jour du 09 au 11 janvier 2015 à Porto- Novo. Un événement qui affiche l’ambition d’être la plateforme conviant sur la même scène, slameurs, humoristes et comédiens. A quelques jours de l’ouverture de son acte 1, dekartcom est allé à la rencontre de l’initiatrice du projet. Avec franchise, elle en parle.
Lisez l’entretien
Dekatcom : Bonjour, vous préparez actuellement un événement qui se déroulera à Porto- Novo. De quoi s’agit- il ?
Harmonie Byll Cartaria : L’événement est relatif à un festival dénommé Festival International du Slam Théâtralisé (FIST). C’est un festival qui met en exergue un nouveau concept que je suis en train de vouloir expérimenter. Combiner deux arts pour faire la promotion de l’un.
Le slam théâtralisé est un concept assez extraordinaire. Déjà sur le premier spectacle, et des slameurs et des comédiens interviennent. Le concept, c’est d’arriver à ne pas dissocier le slameur du comédien. Le slameur peut prendre la peau du comédien et vice versa. Dans un autre plan, vous pouvez voir le slameur dans son rôle, le comédien dans le sien et quelque fois, il y aura interférence. C’est tout un art que nous essayons de parfaire pour en faire un nouveau concept dans le monde culturel.
Dites- nous les objectifs qui sont à la base de cette création
Je rappelle que si nous avons dit slam théâtralisé, c’est un nouvel art et quand on parle d’art, il y a beaucoup plus la distraction. Ce concept, je le prends pour impacter positivement la population. D’abord, le festival s’inscrit sur le thème Valorisation du patrimoine matériel, immatériel : le slam théâtralisé, une option. Nous voudrions utiliser cet art pour pouvoir éduquer. Nous savons que la jeunesse est en perdition, donc nous allons beaucoup plus, renseigner et éduquer sur les valeurs qui sont les nôtres. Le premier objectif, c’est donc de passer par le slam théâtralisé pour informer, éduquer et instruire. Le second objectif, c’est d’accorder la paternité du concept slam théâtralisé à la nation béninoise parce que c’est un art qui n’existe nulle part. Je dis que le slam théâtralisé est un concept nouveau mais pas un nouveau concept. Vous allez voir dans des expérimentations, il y a des comédiens qui interviennent, des poètes aussi. Mais le slam théâtralisé en lui-même n’est encore sorti nulle part. L’expression slam théâtralisé n’est encore sortie nulle part. Moi je l’ai expérimenté depuis 2013. Mais je me suis dit que cela peut être un nouvel art. Vu que le slam est beaucoup plus perçu comme un art assez soporifique, beaucoup pensent que c’est réservé à une classe plus intellectuelle.
Nous, nous essayons de chercher la partie humour pour l’associer au slam afin de passer un message. Nous aimerions également internationaliser le concept parce que la majorité des slameurs ne savent pas ce qu’est le slam théâtralisé. Pour cette première édition, nous avons invité des slameurs qui viendront se nourrir de ce nouvel art afin de l’adopter dans leurs pays respectifs pour en faire un art mondial.
Donc les slameurs de la sous- région ne joueront pas sur le festival
Ils vont beaucoup plus suivre. C’est vrai qu’il y a un concert de clôture de slam. Le slam théâtralisé étant nouveau pour eux, on ne pourra pas expérimenter avec eux parce qu’on n’a pas eu à faire un travail préliminaire. Donc ils viendront se nourrir de ce qui va se passer, de comment ce concept fonctionne. Après le festival, nous envisageons faire une tournée dans la sous- région. Ceci pour former ces slameurs sur le nouvel art afin qu’ils puissent prendre eux – aussi l’initiative dans leur pays.
Une idée sur les slameurs nationaux invités
Pour moi, il n’y a pas de bons slameurs parce que j’estime que c’est la scène qui détermine la qualité du slameur, la qualité de sa prestation. Je suis beaucoup plus dans une dynamique d’émergence de ceux -là que je vois arriver, s’intéresser au slam. Je ne travaille pas avec les aînés, les slameurs déjà connus bien que le grand- frère Sergent Marcus connaît le projet et s’y est impliqué. Je travaille beaucoup plus avec des amis slameurs qui ne sont pas encore connus dans le monde du slam, qui ont commencé, il n’y a pas longtemps mais qui ont de potentiels. C’est pourquoi, je n’ai pas fait appel à ceux là qui ont déjà un nom dans le milieu. Je travaille avec la pépinière. Moi, mon défi, c’est qu’à travers cette pépinière, le coup d’essai soit un coup de maître.
Et ce festival se déroulera quand et où ?
Ce sera du 09 au 11 janvier 2015 à Porto- Novo.
A quoi va s’attendre la population au cours de ces trois jours de festivités ?
Le FIST 2015 a plusieurs volets dont la distraction, la formation, l’éducation. Nous avons organisé un concours de slam dénommé « Echos des plumes » dans les lycées et collèges de Porto- Novo. Les participants vont rédiger des textes sur les tares qui minent notre société. La présélection a déjà commencé et la finale se fera durant le festival. Il y a des conférences – débats et des formations au profit des slameurs et comédiens nationaux comme internationaux. Nous avons également des spectacles de slam et des spectacles de slam théâtralisé.
Qui sont ceux qui vous accompagnent pour cette première édition ?
Il y a la mairie de Porto- Novo qui a mis à notre disposition, le CEMAAC avec tout le côté technique, le centre où se dérouleront les activités. C’est un grand effort et c’est ce que je sollicite le plus. Quand je vais voir un partenaire, je lui dis que je n’ai pas besoin de l’argent. Si j’ai besoin de tee- shirt, je lui dis que je préfère qu’il appelle l’imprimeur et qu’il discute avec lui. Avec tous mes partenaires, je n’attends pas le cash, mais la confiance.
Il y a le grand- frère Claude Balogoun de Gangan Production qui nous appuie. Je dirai que c’est lui qui a su mettre en moi le déclic pour l’organisation de ce festival. Nous avons aussi Abms- Psi qui nous accompagne, beaucoup plus sur la formation des jeunes.
Qu’est- ce que vous auriez dit et que le journaliste n’a pas évoqué?
Je crois qu’on a tout dit sur le festival. Toutefois, je tiens à souligner que nous ne visons pas la ségrégation. Nous travaillons beaucoup plus dans un esprit de communion. Nous attendons tout le monde à ce grand- rendez- vous.
Réalisation : Esckil AGBO