Après le Mali et le Burkina Faso, le Bénin a désormais sa première salle de spectacle démontable et mobile. Grâce au leadership du jeune comédien et scénographe Abdoulaye Farouk, des gradins d’environ mille places déplaçables à tout moment sont construits. Il s’agit d’un chef – d’œuvre qu’il a réalisé via son projet intitulé ‘’Atelier des Métier de Théâtre et de Scène (AMETH – SCENE) qui est à sa première étape.
Outre les gradins, Farouk Abdoulaye a également réalisé dans le cadre de ce projet un podium de 8 mètres sur 7 avec les accessoires nécessaires pour de bons et beaux spectacles. Pour y parvenir, il a convié dans l’ex Dahomey des constructeurs burkinabés et togolais. Ceux- ci de concert avec leurs collaborateurs béninois ont mis sur pieds des œuvres inédites dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest qui est d’ailleurs la troisième nation de la sous- région à être dotée d’une salle de spectacle mobile. Pour le jeune scénographe, il faut conformer l’espace culturel aux réalités nouvelles. Et c’est justement ce qu’il tente de faire en initiant AMETH – SCENE. Un tour sur le chantier de construction basé dans la capitale béninoise permet de découvrir l’empire scénique amovible qu’il a créé. « Une salle de spectacle aujourd’hui, c’est juste un espace clôturé par rapport à la sécurité sinon, si les conventions sont claires, c’est une salle démontable », a-t-il fait remarquer avant d’indiquer que c’est un projet réalisé grâce à l’appui de la Coopération Suisse au Bénin. En attendant la première présentation du produit final dans la ville de Parakou en octobre prochain, nombre de personnalités du pays défilent déjà sur le chantier de construction. Celles- ci n’habillent pas leurs mots avant de féliciter Abdoulaye Farouk pour son initiative.
Lire ici les propos d’Abdoulaye Farouk
« (…) On est sur AMETH SCENE qui veut dire Atelier des Métiers de Théâtre et de Scène. C’est un projet qui s’intéresse à la promotion et à la transmission de connaissances sur les métiers qui sont directement appliqués aux arts dramatiques. L’édition de cette année s’intéresse à la teinture, à la peinture, à la soudure et à la menuiserie et tient à pallier un peu au manque de salle de diffusion de spectacle au Bénin. Nous avons initié un tel projet pour contribuer ou pour créer une salle modulable ou mobile pour le Bénin, une première au Bénin et une troisième dans la sous- région. C’est parti du Mali, du Burkina Faso et le Bénin. Vous allez constater que les gradins sont disponibles, on a déjà fini de sortir de l’usine de menuiserie toute la jauge de 600 places qui sont avec nous ; il y en a 200 qui sont restés au nord, à la coopérative de meubles de Parakou. Après l’acquisition, on va être présent sur un certain nombre de manifestations notamment celles communautaires ethniques, tels la Gaani, Nonvitcha, et autres. Quand le dispositif est déplacé sur ces manifestations, cela donne à voir, donne à réfléchir sur les nouvelles formes d’architecture par rapport au spectacle. (…) C’est un projet qui est exécuté grâce à l’appui par des moindres : la Coopération suisse et l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA). Pour moi, c’est juste pour poser le premier pas ; quand les autorités vont nous voir, elles sauront qu’on pouvait plus que les gens le pensaient parce qu’au départ ils n’y croyaient pas du tout. Le projet s’est étalé globalement sur trois mois ; nous l’avons démarré depuis le 05 mai et il prendra fin le 31 août. (…) Au terme des travaux de construction, c’est la ville de Parakou qui a été retenue pour présenter le dispositif final en octobre prochain. C’est un dispositif qui est modulable et démontable. Nous avons au total 800 places de gradins mobiles et un podium de 8 mètres sur 7. Le projet total nécessitait au total vingt huit millions mais on n’a pu mobiliser que vingt quatre millions. Quand le dispositif rentre dans une salle, il y a tout pour que cela s’appelle salle de spectacle. Une salle de spectacle aujourd’hui, c’est juste un espace clôturé par rapport à la sécurité sinon si les conventions sont claires, c’est une salle démontable. Après le projet, nous allons passer à la phase d’entretien et de maintenance ».