Rencontre à « Le Centre »: Le chef suprême du vodoun ‘’à cœur ouvert’’ sur la tradition

Sa majesté Dada Daagbo Hounon Houna II, chef suprême du vodoun, a échangé, dans la soirée du mercredi 14 avril 2021 au complexe culturel Le Centre de Lobozounkpa au Bénin, avec un public composé de têtes couronnées, prêtes du fa, universitaires, journalistes, artistes, élèves, …. C’est une initiative du Centre parallèlement à sa dynamique d’amélioration de la qualité scientifique et intellectuelle du Petit Musée de la Recade qu’il abrite.

Qu’est-ce que c’est le vodoun, quelle est l’étymologie du mot vodoun, qu’est-ce qui caractérise le vodoun, où trouver le vodoun, quelle est la vérité sur certaines pratiques dans les cultes vodoun dont l’usage du sang des animaux, que cachent les discours chrétiens et politiques contre le vodoun … ?. A cœur ouvert mercredi dernier, le chef suprême du vodoun, appuyé par d’autres personnalités, a répondu sans détours à d’importantes questions autour du vodoun. La rencontre de discussion organisée par Le Centre a été très utile en termes de clarification, d’après le témoignage des uns et des autres. Gabin Djimassè s’est dit heureux que Le Centre ait invité sa majesté Dada Daagbo Hounon Houna II pour cette séance. « Les clarifications sur notre culture doivent être faites par des gens habilités ». Selon le chercheur spécialiste de l’art vodoun, c’est nécessaire que des gardiens de la tradition aient des occasions pour échanger notamment avec la jeunesse pour rétablir des vérités sur la tradition, surtout face à la liberté de diffusion d’informations qu’offrent les réseaux sociaux et la panoplie d’intoxications par rapport au vodoun et à la culture en général.

Vodoun, culture, identité et source pour la création contemporaine
Par la description des entités du vodoun, sa majesté Dada Daagbo Hounon Houna II a démontré comment le vodoun est l’organisation de la vie toute entière, se retrouve partout et est model de tolérance, d’hospitalité. Il l’a défini sous l’angle religion, identité et culture. Ne pas y faire recours serait une perdition, à l’en croire. « Un jeune qui néglige sa culture va droit dans le décors », a affirmé sa majesté Dada Daagbo Hounon Houna II. Dans la création, Florent Eustache Hessou soutient que « le contemporain ne peut plonger ses racines que dans l’endogène pour pouvoir sortir quelque chose d’enrichissant et de métissé ». « Nous ne sommes rien sans notre identité, sans notre culture. Depuis plusieurs années, j’ai découvert que la seule chose que nous avons à vendre c’est notre culture » a-t-il confié. Malheureusement, « la seule chose que nous détectons encore plus chez nous c’est notre culture », a-t-il relevé. Et c’est en cela que c’est intéressant de créer des occasions « pour écouter un gardien de la tradition », a-t-il insisté lui aussi.

Notons que cette rencontre a eu lieu parallèlement à la résidence de recherche de Gabin Djimasse au Centre dans le cadre du projet de développement scientifique et historique de la collection du Petit Musée de la Recade, d’après la directrice du Centre. Une partie importante de la collection de ce musée est composée de recades liées aux divinités du culte vodoun, a-t-elle précisé. Même plus de deux heures d’horloge n’ont pas suffi au public pour épuiser les questions. Le souhait général du public est que Le Centre trouve dans son agenda, une autre occasion pour rééditer une telle rencontre. Et ce, toujours en invité, sa majesté Dada Daagbo Hounon Houna II.

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