En pleine agitation suite au coup d’État de la semaine dernière au Burkina Faso, le guitariste et chanteur Victor Démé est mort hier, lundi 21 septembre, du paludisme dans sa ville de Bobo-Dioulasso. Il avait 53 ans.
Il avait hérité la musique de sa mère, une griotte de Bobo-Dioulasso. Toute sa vie, Victor Démé aura aussi entretenu le savoir-faire légué par son père, la couture, transmise de génération en génération.
Tailleur et chanteur, né à Bobo-Dioulasso en 1962, Victor Démé s’est produit pendant 30 ans dans les maquis du Burkina et de Côte d’Ivoire. Recruté par de grands orchestres sur place, il lui faudra attendre 2008 et sa rencontre avec le label français Chapa Blues pour sortir son premier album : du folk blues mandingue, une voix poignante…
Vendu à 40 000 exemplaires, l’album lui avait ouvert les portes d’une carrière internationale. En remixant l’un de ses titres, Djon Maya Maï, le duo électro Synapson en avait même fait un tube sur Internet l’an dernier. Victor Démé devait bientôt sortir son troisième disque et participer au festival Africolor à Paris. Le paludisme ne lui en a pas laissé le temps.