Fitmo 2021 : L’art, un outil vers l’éradication de la violence

Des panels ont été organisés ce mardi 26 octobre 2021 à l’espace Gambidi dans le cadre de la 18ème édition du Festival International de Théâtre et de Marionnette (Fitmo) pour permettre aux festivaliers de mieux comprendre le thème central des activités « arts et violences ».

« Formes de violences et leurs manifestations dans l’art ». Tel est le sous-thème autour duquel le premier panel s’est déroulé dans le cadre de la 18ème édition du Fitmo. « Que peut l’art face à la violence ? La violence pourrait-elle avoir quelque chose à craindre de la création artistique ? Ces questions qui font le sujet de notre thème, se justifient par le goût pour la spéculation par notre contexte actuel marqué par des attaques quotidiennes », a introduit Mahamadé Savadogo professeur de philosophie au Burkina Faso dans la conférence inaugurale du panel. Selon lui, l’art est un ensemble de communication qui est destiné à un public qui l’appréhende à travers ses points de vue. Il participe également à l’épanouissement de l’être humain. Parfois, ces créations semblent impuissantes face à la destruction physique. En effet, les artistes sont presque rien face à ces destructions. Même si l’artiste est violent à travers ses créations, il est avant tout, attaché à la paix. L’usage de la violence, clarifie le professeur, à travers les arts est une forme de restriction et de rappel à l’ordre pour éviter les actes violents.

Plusieurs matières grises de l’art et de la culture étaient autour de la table de discussion. Entre autres, Mahamadé Savadogo (Burkina Faso), Camille Amouro (Bénin), Fatou Ghislaine Sanou (Burkina Faso), Souleymane Sow (Côte d’Ivoire), Luca G. M. Fusi (Italie), Berté Zanga (Côte d’Ivoire), Adama Traore (Mali) et Akosua Abdallah (Ghana). Ces têtes pensantes ont apporté leur pierre à l’édifice pour la compréhension de la violence à travers les arts. Les artistes, quoi qu’en soit la discipline artistique, peuvent utiliser une forme de violence pour communiquer. L’artiste, pour dénoncer, sensibiliser ou communiquer, utilise une forme de violence, mais qui ne suscite pas des réactions violentes. « Aux côtés de la violence artistique, nous pouvons lire beaucoup de tendresse », a souligné Fatou Ghislaine Sanou, panéliste.

L’art, une solution d’éradication de la violence

La violence à travers l’art n’est pas une  incitation, mais une forme de solution. Et l’artiste, à en croire les panélistes, use de l’une des disciplines de l’art pour créer la paix, l’harmonie et la cohésion entre les peuples. Pour Fatou Ghislaine, il est important de comprendre et de voir, dans une certaine harmonie, ce que la société propose comme manière de faire afin de faire face à la violence. Il faut comprendre que l’art permet d’éradiquer ou de lutter contre la violence sous toutes ses formes. A en croire Camille Amouro, chercher à comprendre l’utilisation de la violence à travers l’art est primordial.

Pour véhiculer un message, le premier aspect de la création artistique qui crée cette synergie est l’esthétique. Il faut, en tant que spectateur, avoir une lecture beaucoup plus raffinée des créations. C’est cet esprit de discernement qui participe à la réussite des créations.

 Il faut noter qu’au début de cette séance, le public a eu le privilège d’assiste à la présentation d’un texte de Camille Amouro intitulé “Le mal à l’état pur”.

L’art, dans son ensemble, a toujours été un moyen de résolution de conflits. Ces différends sont, le plus souvent, des conflits entre les peuples et surtout les guerres entre ethnies. C’est dans ce sens que s’inscrit le deuxième thème de la table ronde du Fitmo : « Contribution des arts à la prévention et à la résolution des violences dans la société ». Il y a l’exemple de résolution de conflits et de tensions en Haïti, au Mali, au Burkina Faso et autres pays. Par ailleurs, ces créations constituent un moyen de divertissement pour beaucoup et une forme de cohésion sociale. « L’art est la sanctification de la nature, de cette nature de tout le monde, qui se contente de vivre ! », écrit Maurice Denis.

Julien Tohoundjo, Dekartcom Ouaga 2021

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