Ici, dekartcom vous propose de découvrir les dix acteurs de la culture béninoise en 2016. D’une manière ou d’une autre, se sont-ils illustrés avec des gestes, actions et prestations, lesquelles, sans doute, laissent des traces pour les générations montantes. Suivez- nous…
Depuis sa prise de fonction à la tête du Festival International de Théâtre du Bénin (Fitheb), Erick Hector Hounkpè ne cesse d’innover. « Tous au Fitheb », « Fitheb des enfants » et « Fitheb migratoire » sont sans être exhaustif ses touches sur la vie de l’institution. L’homme désire populariser la biennale afin de construire sa base.
2016, pour Azcool de Porto est l’année de sa révélation. Pas en qualité d’artiste mais en tant que jeune acteur culturel engagé. Web activiste culturel, il l’est. Ses prises de position et publications sur les réseaux sociaux suscitent moult débats autour des sujets sensibles de l’environnement culturel. Sa fougue lui a permis de voir l’audience de son mur facebook augmenté de manière exponentielle. Les menaces quotidiennes n’ont point émoussé son ardeur. « Je reste debout pour continuer le combat, le bon combat de la culture béninoise », s’amuse-t-il à dire à ses proches et amis.
Au cours de l’année 2016, Sophie Adonon, écrivaine vivant en France a mis sur le marché des livres deux ouvrages. Le premier est intitulé, Monarque Hangbé, Panégyrique d’une reine biffée (un essai dans lequel l’auteure réclame la réhabilitation de la reine Hangbé). Le second est Assouka, une pièce de théâtre versifiée, écrite en alexandrin. Sur le continent, elle est la première auteure à se donner à cet exercice. Dans le mois de novembre, elle est allée à la rencontre des élèves des lycées et collèges du Bénin, parcourant en deux semaines les douze départements du pays, plus d’une trentaine d’établissements. C’est une tournée nationale qu’elle a organisé suite à la sélection de son roman Pour une poignée de gombos au programme. Sophie Adonon a également institué au cours de l’année le Prix d’excellence en français dont le but est de motiver les apprenants à la lecture.
Pour cet éminent auteur béninois, 2016 a été l’année où il a renoué avec ses habitudes de chroniqueur culturel. Journaliste au départ, l’auteur de Les fantômes du Brésil, roman au programme dans les classes de Première, n’a laissé aucun sujet sensible de l’actualité culturelle lui faufiler entre les mains. Ses chroniques ont alimenté nombre de sujets. Au-delà de sa plume qui n’a point eu de répit en 2016, Florent Couao Zotti, en personne, a pris part à plusieurs événements et initiatives où il n’était pas forcément attendu. Avec plaisir, l’homme s’affiche aux côtés des plus jeunes que lui, qui pour le lancement de son livre, qui pour l’ouverture de son festival, qui pour l’inviter à être membre de jury pour tel ou tel concours. Nous l’avons vu , entre autres à Pobè dans le cadre des Rencontres Littéraires du Bénin, à Porto- Novo pour la finale de la première édition du concours Lire- Dire à Loisir.
Hagbè Gopal Das a été une bougeotte durant 2016. Parolier authentique, il a dignement fait parler du slam béninois un peu partout dans la sous- région. Ses verbes et son style vestimentaire constituent, pour lui, les armes nécessaires pour promouvoir la culture béninoise. A son actif, on dénombre plusieurs scènes dont les plus marquantes sont : « la 5ème édition des soirées acoustiques » au Jardin Carnelya et sa participation dans le projet Tribal Poétik de son aîné Sergent Markus. Il s’est véritablement livré au public et à ses fans à travers Iya et Sassigbé, ses deux dernières sorties discographiques.
Giovani Houansou, ce jeune comédien béninois, appelé amicalement « Le mince » a révélé, en 2016, au peuple béninois en général et singulièrement aux acteurs culturels une autre facette de sa vie : Penser et organiser une lutte bénéfique à la culture. Membre fondateur de la plateforme Wanilo, mouvement ayant provoqué le débat sur les réformes dans la gestion du Fonds d’Aide à la Culture (FAC), aujourd’hui Fonds des Arts et de la Culture, il s’est montré éloquent, élégant et confiant, durant toute la période de la lutte. Représentant la plateforme Wanilo au cours d’un débat télévisé qui l’opposait à certains de ses aînés, le jeune a affiché une démarche convaincante, soutenue par des propos polis et pertinents.
Malgré ses devoirs de Responsable à la Communication du Président de l’Assemblée nationale, Carmen Toudonou n’a pas tourné dos à son domaine de prédilection : la littérature. Au cours de l’année, elle a accepté, sur sollicitation des élèves- professeurs de l’Ecole Normale Supérieure de Porto- Novo être la marraine de leur club de lecture. Un rôle qu’elle joue sans gêne et avec plaisir. Initiatrice de l’événement Miss Littérature dont la première édition a eu lieu en juin dernier, elle a aussi participé au projet « Petites histoires, les écrivains s’unissent autour du droit des enfants » dans le mois de novembre de la même année.
S’il y a un acteur culturel qui a bien montré la position d’un homme de culture dans la société en 2016, c’est bien Ousmane Alédji. Directeur Général du Centre multi- média Arttistik Afrika, il s’est illustré dans les débats socio- politiques donnant son point de vue sur tout sujet sensible. Au nombre des aînés ayant approuvé la lutte de la plateforme Wanilo, Ousmane Alédji, sur son blog personnel, ne cache point ses positions. On se rappelle la mise en scène de la Pétition de la Paix qu’il a initiée pour prier les autorités et institutions à divers niveaux à œuvrer pour la préservation de la paix. Plusieurs fois distingué au cours de l’année, à travers son centre culturel, il se révèle désormais le culturel dans la politique ou si vous voulez le politique dans le culturel.
Sophiath Bello, comédienne
Elle est sans doute l’artiste à qui le public béninois a exprimé plus d’admiration en 2016. Danseuse – comédienne, Sophiath, il y a encore quelques années ne portait pas d’handicap. Le mal est survenu suite à un accident de circulation qui lui a coûté une jambe. Mais cela n’a guère émoussé son ardeur. Après un long silence, elle a retrouvé la scène en 2015. En 2016, elle a parcouru, avec la création «Gbé, Tic Tac sur la route des pingouins », plusieurs festivals aussi bien au Bénin qu’à l’étranger. « Sophiath Bello, un corps et un handicap au service de la danse », écrit le journaliste Paterne Tchaou pour magnifier la délicatesse de ses gestes artistiques sur scène.
Marcel Zounnon, Directeur de l’Ensemble Artistique et Culturel
Il est l’homme le plus traditionnellement vêtu au cours de l’année. Dans ses voyages à l’intérieur et à l’extérieur du pays, il s’habille en local. A son actif, on peut dénombrer plusieurs voyages du ballet national, lesquels, au-delà de la promotion des rythmes et danses béninois ont eu des retombées sociales pour le pays.
Réalisation : Esckil AGBO