Bénin-Concert à Africa sound city : Du « Afroslam » à la Djamile Mama Gao

Le slameur béninois Djamile Mama Gao a donné un concert live dans la soirée du samedi 7 décembre 2019 au centre culturel Africa sound city à Cotonou. Une soirée riche en couleurs où artistes et mélomanes se sont donnés du plaisir sur de belles sonorités.

Un spectacle atypique avec une mise en scène qui implique fortement le public. Telle est la substance du tout premier concert du slameur béninois Djamile Mama Gao. A quelques jours de l’an un de son premier album titré « Na Yi Noukon », le slameur a emballé le public venu nombreux le soutenir. Dans un style vraiment décontracté et déjanté, Djamile a coulé en douce 9 morceaux tirés de son répertoire. Il s’agit des titres dont « Je suis albinos », « Quand tu seras grand », « Vaudou Gnon », « T’aimer Oklm » , « Na Yi Noukon » ainsi que 4 autres titres issus de son prochain album prévu pour 2020. Accompagné sur scène par un orchestre composé de Osvawaldo Kpodiefin alias Valdo (piano), Hubert Houédénou (guitare bass), Bona Adjanohoun (batterie – percussions), Pamphile Éké (Guitare Solo) et Ayam Sèdjro (chœur), le slameur a offert une délicieuse balade artistique aux amoureux de la musique.

C’est avec une sensibilisation sur l’assainissement de l’environnement que Djamile plante le décor de cette soirée artistique. Vêtu d’un boubou et ‘’planté’’ au beau milieu d’une scénographie qui renvoie à l’environnement, le slameur attire l’attention de son auditoire sur leur rôle quant à la protection de l’environnement. « Il est temps qu’on se baisse pour ramasser parce que l’environnement n’est pas un dépotoir » exhorte-t-il. Ce n’est qu’après cette sensibilisation que Djamile Mama Gao commence vraiment son show coloré de plusieurs collaborations avec des textes poignants axés sur le quotidien, le vivre ensemble, la piété filiale et autres thématiques.

Un show dénué de toute formalité.
Avec le concours des slameuses Sara Obamé, Paule Akouté et Elodie Gloria Aivi-Vinz, Djamile a tenu son public en haleine pendant plus d’1h et ce, en alternat divers tableaux. Ceci grâce à une mise scène axée sur la participation des spectateurs et assurée par Gbènankpon Todégo. Du style vestimentaire en passant par les morceaux exécutés jusqu’à l’implication du public, le slameur sort des sentiers battus et fait un show sensationnel. Djamile dévoile outre son talent de versificateur, celui de chanteur et de danseur. Comme un enfant, il s’approprie la scène en se donnant pleinement du plaisir avec des pas de danse qui plonge le public dans une vraie euphorie. Il n’omet pas de déménager ces derniers dans une sorte de voyage collaboratif qui pousse à la réflexion et à briser les codes.Contrairement au rôle passif souvent réservé aux spectateurs, Djamile ne laisse point ces derniers collés à leur siège. Tantôt sur pied à danser ou à suivre des mouvements itinérants en allant d’un endroit à un autre, les spectateurs se laissent embarquer.Outre cette singularité les prestations des slameurs Amagbégnon et Sergent Markus (mentor de Djamile) ont donné du punch à cette soirée.

Interviewé à la fin du spectacle, le slameur Djamile Mama Gao explique sa démarche : « l’objectif était de faire un show déambulatoire qui implique le public au-delà du simple rôle passif du spectateur. Créer un dialogue continu et constructif où chacun se sent concerné et prend place dans le spectacle comme partie intégrante. C’était aussi pour permettre de faire percevoir un peu plus à quel point l’Afroslam pour moi est un mouvement à la fois des mots, de la musique et des personnes dans l’espace ».

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