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Rasgansa, artiste- musicien : « Le Bénin a de talentueux reggeamen… la majorité s’en sort à l’étranger »

Rasgansa est né un 1er novembre, dans la commune d’Adjarra, département de l’Ouémé (Bénin).   A l’état civil, il s’appelle Gansa Toussaint. C’est un artiste de la musique reggae qui  évolue depuis  quelques années en Guinée Equatoriale. Dekartcom lui a consacré tout le mois de septembre  2015 dans son groupe Acteurs Culturels Béninois de la Diaspora.

Allons à la découverte de l’artiste  à travers cet entretien.

Dekartcom : Parlez – nous du début de votre carrière musicale

Rasgansa : Oh ! Il faut dire que tout a commencé sur ma terre natale précisément à l’église St Bernard de Malanhoui, mon village où jetais membre de la chorale des jeunes de cette église. Là, j’ai été initié  à la musique. Dans le même temps je pratiquais les différents rythmes de la musique traditionnelle : le Tchinkoumin, le Massè Gohoun…etc. J’ai   fait des années dans cette chorale.

Après mes études primaires je suis parti de mon pays le Bénin pour la Côte d’Ivoire.  Là bas,  je n’ai pas arrêté la musique, une vraie passion pour moi. Jai découvert le Hip-Hop qui m’a conduit, par la suite à la découverte de cette musique de prédilection : « le Reggae ». Mordu par cette tendance musicale, j’ai commencé   par me donner à fond à  cette musique aussi puissante. C’est le début d’une aventure musicale.

Des  albums ?

A mon actif, j’ai un album enregistré entre la Guinée Equatoriale et le Cameroun et lancé en 2011 en Guinée Equatoriale puis un  an plus tard au Bénin. C’est un album intitulé « YETCHO » qui signifie « TOI SEUL ». l’album est  composé d’une dizaine de titres et incarne ma philosophie,  mes idéologies majeures.

Sur ce premier album, j’aborde des thèmes relatifs à la vie, l’amour, la paix, Dieu et le pardon.

Depuis près de deux  ans que j’ai regagné la Côte d’Ivoire où  je prépare mon second album qui sortira par la grâce de Jah l’année prochaine. Un album qui sera arrangé par un des meilleurs Reggae man de la Côte d’Ivoire : Naftali.  Mais en attendant cet album, mon dernier passage au Bénin m’a permis d’enregistrer un single avec l’artiste rappeur engagé nommé Cool. B  dont le titre est : Homosexualité.

Vous évoluez donc entre la Guinée Equatoriale et la Côte d’ivoire, comment et pourquoi avez-vous quitté le Bénin ?

Il faut dire que j’ai quitté le Bénin très tôt en 1995 dans le but de continuer mes études

Rasgansa

Rasgansa

secondaire en Côte d’ivoire. J’ai également des parents qui y vivaient. Par la suite je me suis lancé dans la vie professionnelle et c’est d’ailleurs ce qui m’a permis d’effectuer mon premier voyage en Guinée Equatoriale.

C’est en 2005 que j’ai mis mes pieds pour la première fois en Guinée. Et là-bas c’était pour des raisons professionnelles,  vu que je travaillais pour une entreprise qui avait des activités à réaliser dans le pays pour des années. Puisque la musique est sans frontière et reste universelle, j’ai donc continué ma mission dans la musique. Il faut dire que c’est le début d’une grande aventure musicale avec le public équato-guinéen à travers les villes de Malabo, Bata.

Avec  mon groupe « Rasta Fusion », on est sur les grands rendez- vous  culturels du pays.    Donc, mon départ de ma terre natale est un désir de Dieu et non pour un exil ni pour une quelconque raison non fondée.

Au Bénin, ne peut – on  vivre du reggae ?

Rire…vivre d’abord de la musique au Bénin est un problème encore mieux vivre d’une si belle musique qu’est le reggae qui malheureusement n’est pas promu faute de la mentalité.   Pour vivre d’une musique au Bénin, il faut d’abord que cette dernière soit acceptée par le peuple, être promue véritablement par les médias afin qu’elle ait  une grande place et être classée parmi tant d’autres.

Le Bénin a beaucoup de talents en matière du Reggae et dont les œuvres sont riches mais malheureusement la majorité s’en sort à l’internationale.

C’est bien le cas de Erick Kristal, Ras Bawa, Prophète Nico, Assoh Babylas et consorts.  Comprenez donc avec moi que pour le moment on ne peut vivre de la musique Reggae dans notre pays.

Le   Bénin s’identifie-t-il de par le monde à travers  le reggae ?

Sur cette question, je dirai que les artistes reggaemen qui sont à l’internationale dont je fais partie d’ailleurs font des efforts pour se faire connaître hors de chez eux.

Aujourd’hui au moins en Italie pour citer les Reggaeean, on pourra citer bel et bien Erick Kristal qui est un Béninois. Il en est de même pour la majorité d’entre nous.    Chaque artiste du  reggae   représente qu’on le veuille ou pas son pays d’origine le Bénin.  En attendant la grande gloire mondiale que vous pensez que notre pays pourra avoir à travers le Reggae, donnons nous- même une valeur et encourageons les artistes reggae  béninois. Nul n’est prophète chez soi mais, nous, on pense faire parler de notre reggae au pays.

Et la culture béninoise, comment se porte- t- elle  dans les pays où vous vivez ?

La culture béninoise se porte franchement péniblement bien. Les culturels de la diaspora béninoise   savent de quoi je parle. C’est au Bénin ici que malheureusement, priorité est donnée à la musique étrangère n’importe comment…En Côte d’ivoire à côté, combien sont-ils les artistes béninois qui sont joués ? Je vous dirai presque pas. Ils sont conscients que leur pays a beaucoup de talents à faire découvrir et à promouvoir à tout moment avant de penser à un pays comme le nôtre. Ce qui n’est pas le cas du Bénin qui donne priorité à la musique étrangère sur les radios, télévisions et pire dans les bars et night club. Pour que Gansa 1la culture béninoise se porte bien à l’internationale, il faudra qu’on travaille sérieusement pour une industrie musicale béninoise réelle.

Parlez- nous de  vos activités culturelles dans ce pays et dites nous de manière  explicite comment vous parvenez à défendre et valoriser la culture béninoise dans le pays où vivez ?

Pour le moment j’ai pris une pause en ce qui concerne les activités culturelles afin de  me concentrer sur mon prochain album que j’enregistre actuellement. Vous serez sans doute informer de ma prochaine sortie et de mes activités à venir.

Que dire pour conclure cet entretien ?

Je vous remercie pour m’avoir donné  cette opportunité de m’exprimer. Je dirai pour finir que la musique reggae est une musique de conscientisation, remplie des messages aussi forts et éducatifs. C’est une musique d’esprit vraiment à encourager et à promouvoir dans notre pays afin que la tâche soit plus facile. Cela fera toute une fierté pour tous les artistes Reggae men de la diaspora.

Je vous remercie. JAH BLESS

Réalisation : Esckil AGBO

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