En vérité, elle est créée pour être admirée. On aurait pu se regarder en elle comme dans un miroir. C’est une jeune fille, pleine de grâce, Dieu ayant pris de temps avant de l’engendrer. Elle a bénéficié d’assez de soins de la part de son Créateur et arrose son entourage de puretés et spontanéités propres à la jeunesse. Un jeudi soir du mois de décembre 2014, dans les locaux de l’institut français de Cotonou, je me rapprochai d’elle et elle se confie : Je m’appelle Gandhi Tomédé, artiste plasticienne béninoise. Qui est –elle donc ? Comment est –elle devenue artiste plasticienne à moins de 20 ans ? Quelle est sa spécialité ? Quels sont ses goûts dans cet univers aussi complexe ? La réponse à ces interrogations, c’est dans cette description, que dekartcom vous propose sur une jeune béninoise gravissant le chemin qui conduit aux alpages.
Née d’un père béninois et d’une mère ivoirienne, le 29 juin 1993 à Grand – Popo (Bénin), Gandhi Tomédé, à l’instar, de la majorité de ses devanciers est audidacte. Elle n’a jamais fait une école d’arts. C’est sa passion pour le dessin qui l’a conduite dans l’arène des plasticiens, il y a, à peu près deux ans. « J’ai commencé les arts plastiques à partir du fait que j’ai eu envie de développer mon dessin, parce que j’ai toujours dessiné », a—t-elle indiqué à dekartcom.
Le vœu de rendre professionnels ses dessins l’amène chez son oncle Tom Négus, artiste plasticien et directeur du Centre Culturel Africain. Avec ce dernier, Gandhi Tomédé a appris nombre de techniques et connaissances relatives aux Arts Plastiques avant de poursuivre le chemin toute seule. Grâce à cette détermination, le nom de la jeune Bénino- ivoirienne est désormais inscrit dans le sacré répertoire des artistes plasticiens de l’ancien Dahomey.
« Les arts ne sont pas faciles », reconnaît- elle mais la volonté de l’artiste peut les rendre faciles. Et cela, son petit parcours le prouve. En moins de deux ans, Gandhi a participé, aux côtés de plusieurs aînés à des expositions aussi bien au Bénin que dans la sous- région. Elle était à la 3ème édition du festival « Iléya Africa » où la majorité des regards était orientée vers ses œuvres. A cette manifestation, elle avait exposé plusieurs tableaux dont le visage du célébrissime Nelson Mandela.
Plus jeune des artistes plasticiens du Bénin, Gandhi Tomédé fait de la peinture et essaie de défendre sur ses toiles la solidarité mondiale. Son ambition est d’être l’ambassadrice des femmes dans le domaine de l’art.
Une prière déjà exaucée, estime son oncle Tom Négus. Celui-ci parlant de sa nièce déclare : « son travail est progressif, ça évolue. Au début, ce n’était pas ça mais on constate qu’elle évolue. S’il y avait des structures pour l’accompagner, elle serait canon. Elle a de la passion pour l’art et elle s’y donne. Dans la famille, elle est solidaire en même temps solitaire. J’ai vu en elle une fille qui ne cache pas ses opinions. Elle les partage et va droit au but. »
Marcel Padey, musicien béninois et férus des Arts Plastiques , complétant les propos du directeur du Centre Culturel Africain, témoigne : « elle est jeune, elle a une personnalité, le travail qu’elle fait peut lui permettre d’aller loin, elle a du talent. Mon souhait est qu’elle ne dérobe pas. »
« Et elle ne lâchera jamais », lance un journaliste proche de la jeune artiste. Pour celui-ci, après son baccalauréat, série D en 2010, « Gandhi a fait une année en économie et deux années de sociologie. Mais la passion pour les arts devenant de plus en plus grande, elle quitte le campus et se consacre à ce qu’elle a voulu toujours pratiquer ».
L’artiste même le clarifie en ces terme : « … je ne sentais plus le besoin des études. J’ai alors pris une pause pour me consacrer à l’art. Quand ce besoin va refaire surface, je repartirai sur le campus. Mais il n’y aura pas de repos pour l’art ».
Comme Marius Dansou, Sébastien Boko, René Samuz, Gandhi Tomédé est l’une des artistes sur qui le Bénin peut compter pour l’épanouissement de son univers d’Arts Plastiques.
Esckil AGBO