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Kalakuta Republik : La danse qui révèle les deux faces d’une même réalité

Spectacle de danse "Kalakuta Republik" Photo: Tognidaho

La compagnie de danse “Ankata & Halles de Schaerbeek” du Burkina Faso a présenté le mardi 26 octobre 2021, sur la scène de l’espace “Gambidi”, un spectacle de danse contemporaine dans le cadre de la 18ème édition du Festival International de Théâtre et de Marionnette.

“Kalakuta Republik”. Tel est l’intitulé de la pièce de danse qu’a présenté la compagnie “Ankata & Halles de Schaerbeek”. Ce spectacle présente deux manières de voir la même chose. Autrement dit, la double face d’une même réalité. Cette pièce est à la fois douce et brutale. Il s’agit là de “l’engagement de l’artiste”. « Cette pièce est une inspiration de Fela Kuti et ses morceaux reposent sur l’engagement. Nous avons fait un rapprochement entre sa lutte et les réalités de nos jours. Le plus important est de nous inspirer de ces personnes pour aller plus loin », a confié Serge Aimé Coulibaly, danseur chorégraphe et auteur de la pièce “Kalakuta Republik”.

L’idée de “Kalakuta Republik” est de montrer que les apparences gouvernent plus que les réalités dans le monde. Ce qui laisse croire que les plus fiables ne sont pas toujours ceux que l’on croit. En référence au thème de ce festival, on peut remarquer, à travers la deuxième représentation que l’art use de la violence pour adoucir les meurs et montrer le vrai sens des choses. « Si l’art était persécuté, il y a beaucoup de violence derrière dans sa prise d’engagement et de décision », a clarifié Serge Aimé Coulibaly. Et cette pièce, comme on peut le comprendre, c’est l’incarnation de la violence que l’artiste utilise pour s’exprimer, communiquer et faire appel à la paix. Cet aspect se remarque aussi à travers la musique utilisée pour la scène.

Risques de l’artiste face à la violence

Photo: Tognidaho

La pièce fait corps avec la musique qui est aussi une création de cette pièce. Les gestuels et le déplacement des danseurs forment également un ensemble avec la musique. « La base de cette création est la musique de Fela Kuti, créateur de l’afro beat. C’est une musique propre à l’Afrique et qui fait notre fierté », a fait remarquer Farage Barka, danseur chorégraphe. En dehors de cette musique, il y a du blues, du jazz et tout un mélange de musique qui égaillent et font bouger la scène et le public.  L’intention de l’auteur est de « rendre hommage aux artistes engagés. En 2014, nous avons eu des artistes engagés au Burkina Faso qui ont risqué leur vie pour le changement au pouvoir », a expliqué Serge Aimé Coulibaly. A l’en croire, cette preuve d’engagement des artistes est la pièce maîtresse, l’idée principale de cette pièce.  

Farage Barka rejoint l’idée de l’auteur. « L’intention est de montrer la violence qu’un artiste peut subir dans l’exercice de ses fonctions et faire comprendre jusqu’où un artiste peut aller pour dire des vérités et dénoncer. Et c’est l’exemple de Fela Kouti à travers le combat qu’il a mené », renchérit-il avant d’ajouter : « Si nous voulons, nous pouvons. Notre art peut nous amener à tout faire et débloquer tout ce que nous croyons impossible ». A l’en croire, l’artiste peut se servir de son art pour s’exprimer, dénoncer sans frustrer les gens et faire passer des messages comme il le faut dans l’ambiance. « A travers cette pièce, j’ai compris qu’il faut l’union, la bravoure, la tolérance, s’exprimer avec volonté et aller au bout de ce que l’on cherche sans relâcher dans une volonté de réussir », a déclaré John Adiatou, spectateur. La disposition des acteurs sur la scène et leur déplacement ont permis au public de suivre de bout en bout ce spectacle. Un spectacle à travers lequel on peut comprendre la fable du chêne du roseau : « A celui qui rompt, à celui qui plie, mais ne rompt pas ». Il faut noter que cette pièce a été jouée en deux temps. Une première partie qui montre le côté doux et calme des réalités du monde et l’autre qui révèle l’ aspect brutal de ces mêmes réalités.

Julien Tohoundjo, Dekartcom Ouaga 2021

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