Bénin- Représentation de « Cordon ombilical » : Quand la modernisation aliène tout un peuple
12 juin 2019
Bénin-Journée internationale du Slam : Des slameurs s’unissent pour une célébration en différé
13 juin 2019

Bénin-Rencontre – discussion autour du graffiti : Mr Stone et Dr Mario invitent les autres à ‘’passer au mur’’

Les graffeurs Mr Stone et Dr Mario. Photo/DR

L’espace culturel Le Centre a organisé le mercredi 5 juin 2019 une rencontre suivie de discussion avec le duo Mr Stone et Dr Mario. Tous deux artistes-graffeurs, ils ont entretenu le public sur le thème : <<Passer aux murs>>. Cette rencontre est pensée par les responsables du Le Centre pour favoriser le contact entre les artistes et leur public, discuter de leurs pratiques artistiques et de leur art en général.

<<Passer aux murs>> a été non seulement un sujet de discussion, mais aussi et surtout, reste un appel à tous les artistes dessinateurs, portraitiste, calligraphes et autres d’aller au-delà du support traditionnel. Cependant une maîtrise parfaite du dessin sur papier est la condition incontournable. C’est pourquoi Dr Mario, l’un des artistes – graffeurs invité pour la circonstance, a fait remarquer que : <<Nul ne va aux murs s’il ne s’exerce convenablement sur papier>>. La perspective, la proportion, etc sont autant d’éléments de base à connaître avant de passer aux grandes surfaces.

Le graffiti est à la fois une forme d’expression artistique et un mode de vie. Cette discipline qui envahit et s’approprie l’espace public reste encore méconnue du grand nombre. L’association Assart, comme dans une mission d’une évangélisation, organise plusieurs activités à l’endroit des plus jeunes pour démystifier le graffiti. Ainsi, elle a organisé le festival Effet graff qui est une tournée de graffitis qui va à la rencontre des peuples, c’est-à-dire qu’elle rapproche cet art qui est très méconnu vers plusieurs profils de public, dans plusieurs régions du Bénin. Ces jeunes ont également exécuté le projet « peindre l’histoire de nos héros modernes ». Ce qui leur a permis de travailler avec des personnes qui sont dans l’environnement immédiat de la population et qui impactent le monde. Cette création reste encore visible au niveau du carrefour de la place des martyres à Cotonou.

Au cours de cette rencontre, Mr Stone et Dr Mario ont fait un développement des techniques et méthodes utilisées dans le graffiti. <<Attention attention attention au vandalisme, il est déconseillé de prendre d’assaut les murs de quelqu’un sans aucune autorisation>>. C’est un important avertissement qu’a lancé Mr Stone.

Les dimensions politique, sociale et économique ont également été abordées pendant les échanges. Le blaze Docteur que s’est attribué Romaric répond bien à une philosophie : <<Je ne peins pas, pour peindre. J’ai besoin d’une préoccupation qui suscite la nécessité de me mettre à travailler autour. Me considérant tel un docteur, pour moi chaque mur est un carnet de soins sur lequel je transcris des posologies. Ainsi, en plus d’être un moyen d’expression, le mur est un prétexte pour pratiquer mon rôle de soignant. C’est-à-dire que mon processus consiste à identifier à travers chaque mur, une cause maladive, un besoin de mal-être sur lequel je table pour réaliser mes œuvres …. Je considère que mes couleurs soignent, et qu’avec mes couleurs je peux guérir des maux insoupçonnés>>.

Le graffiti a été introduit au Bénin courant 2012 et ces deux artistes graffeurs ont sauté sur l’opportunité que leur avait offerte la Fondation Zinsou. <<Tout commence en 2012 avec l’atelier « Grafatax », initié par la Fondation Zinsou. C’est là que j’ai découvert la bombe. C’est donc là que j’ai réellement commencé à pratiquer le graffiti>> a rappelé Romario AGBO Koffi, alias Dr Roméo. De toutes les sous-disciplines du graffiti, il commence déjà sa spécialisation. <<je suis « writer », c’est-à-dire que je travaille beaucoup avec les lettres. Et ayant connaissance de ce plus chez moi, je m’inscris dans le semi « wild-style » qui est un style de graffiti plus ou moins complexe, parce que cela allie plusieurs exigences. Et comme j’aime aussi écrire des mots ou des textes en dehors des travaux d’arts visuels, cela en rajoute à ma créativité. Le « wild-style » (forme de graffiti qui incorpore des lettres et des formes entrelacées, qui se chevauchent.>>.

Hubert kidjassou

 

Inscrivez vous à l’adresse: https://forms.gle/v4ef1msTKhT8Nyc46 Participation gratuite

Share and Enjoy !

0Shares
0 0

Comments are closed.

0Shares
0