On ne le voit ni sur les shooting – photos ni dans les défilés de mode mais il est un mannequin à part entière. Le mannequin exceptionnel du Bénin. Patrice Talon, le Président, ‘’friand’’ du swag.
Chef d’Etat au galbe fin et élégant, Patrice Talon a un style vestimentaire qui dénote le bon goût. La beauté de son look allie harmonie à la régularité. Dans les média, sur les réseaux sociaux, dans les rues et même dans les concessions, ses habillements ne laissent personne indifférents. L’homme semble apporter un nouveau souffle à la mode béninoise. Hélas ! Ce n’est point le cas…
En effet, le Président Patrice Talon s’est résolument engagé pour vendre la destination BENIN. Mais son style vestimentaire en affiche le contraire. Le Chef d’Etat est rarement habillé en tenue locale. Les quelques rares fois où on le voit en bohoumba (l’une des célèbres tenues locales au Bénin), c’est dans l’enceinte du pays.
Dans ses visites officielles à l’extérieur, l’homme se refuse, pense-t-on, de se vêtir en Africain, singulièrement, aux couleurs du Bénin.
Contrairement à son homologue burkinabé, Marc Kaboré qui se plait bien partout où il va dans son « Faso DanFani » (habit traditionnel du Burkina Faso), Patrice Talon, le Président béninois, n’a pas encore un goût pour les tenues de chez lui.
Or, le tourisme est l’un des piliers phares de sa gouvernance. Dans ses discours aussi bien au Bénin qu’à l’étranger, le premier des Béninois ne manque pas de réitérer sa volonté de faire la promotion des patrimoines et du tourisme. Mais ce désir n’est que propos, sommes- nous tenter d’affirmer, au regard de son style vestimentaire quasiment occidental.
La mode est un élément touristique. C’est une marchandise culturelle et les créateurs, les stylistes, ses producteurs. La mode vend le textile d’un pays, elle expose sa valeur patrimoniale. En un mot, la mode, c’est du patrimoine.
Patrice Talon devra, à cet effet, revoir son élégance vestimentaire. Le tourisme, oui. Mais les tenues traditionnelles d’abord.
Esckil AGBO/ Francisca ADJATAN _ Dekartcom.net, décembre 2016