Marius Dansou est un artiste sculpteur béninois. Il agence du bois et du métal. Ses réalisations tracent un visage, une vie.
Rencontre avec l’artiste :
Itw : Awa CHERIF
Dekartcom : Comment êtes-vous devenu artiste ?
On est artiste depuis l’enfance ; on est condamné à aller à l’école, les études avant toute initiative. Élève, déjà, je commençais par récupérer les planches et les sculptais avec des objets trouvés au passage. dessinais beaucoup aussi. Je n’ai pas fait une école des beaux-arts.
Ma formation s’est faite en autodidacte. Je me suis ensuite embarqué avec Dominique ZINKPE avec qui j’ai acquis beaucoup d’expérience. Ce sont ces éléments réunis qui m’ont permis d’être ou j’en suis aujourd’hui.
Dekartcom : Comment es-ce que le travail se fait avec Dominique Zinkpé?
Je suis l’assistant de Dominique, j’ai travaillé beaucoup à ses cotés. Du coup, cela m’a mûri et m’a donné une autonomie. En le voyant travailler, on se retrouve dans ce qu’il fait et à travers ce que je vois, je travaillais aussi dans la tête. En étant à ses côtés et en l’observant, j’ai forgé mon esprit, ma création et donc mon identité artistique.
Dekartcom : Vous êtes dans quel secteur d’art plastique ?
Je suis artiste sculpteur bois et métal
Dekartcom : Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
J’utilise du bois flotté ; ceci fait parti de ma vie. C’est du bois de pirogue que je récupère et que je travaille. Je vois des formes, elles se tracent : Ce sont des personnes qui ont utilisé ces pirogues, je fais ressortir leur visage. D’où mes sculptures masques qui forment des visages, des expressions, des traits expressifs significatifs.J’agence le bois et le métal pour les yeux et la bouche. Aujourd’hui, je travaille beaucoup plus avec le métal.
Dekartcom : Quels sont les grands moments de votre vie artistique ?
L’année dernière j’ai participé à une grande exposition à Lille. Cette année 2012, il y a un groupe d’artiste béninois dont je fais partie, qui est allé à Belleville pour un échange avec les artistes bellevillois. Durant un mois de résidence, nous avons fait des expositions un peu partout à Paris. Nous avons donné une conférence de presse avec les artistes. Nous avons également échangé avec des étudiants d’une école, après cela nous avons fait une restitution à la galerie de l’association des artistiques de Belleville où nous avons eu à exposer ensemble. Tous ces moments d’échange, de partage et plein d’expériences sont restés inoubliables pour ma carrière.
Dekartcom : Comment appréciez vous l’univers artistique béninois ?
L’univers artistique est dense. Du coté création, il y a beaucoup de choses extraordinaires qui se font remarquer. Nous avons une jeune génération montante avec de belles idées, qui fait bouger aujourd’hui le monde artistique béninois. En plus nous avons également le soutien de nos ainés, ce qui va forcément améliorer l’espace artistique béninois.
Dekartcom : Quels sont vos projets ?
Pour la Biennale Benin 2012, j’ai commencé un travail sur les tresses africaines. Un jour je fouillais l’album de ma mère quand j’ai découvert des tresses africaines qui n’existent plus de nos jours. Une manière de ne pas oublier nos valeurs ancestrales.
Dekartcom : Un dernier mot pour le public ?
J’invite les béninois à être curieux lors des expositions. Je souhaite qu’ils s’intéressent à ce que nous réalisons et d’aller souvent voir le travail que nous faisons. Forger un regard, pour que l’identité artistique béninoise se dessine de manière plus imposante, à l’international.