Emmanuel Tognidaho Tometin est un jeune acteur et promoteur culturel qui fait ses preuves dans l’univers des arts et de la culture béninoise depuis bientôt sept ans. Rencontré à son domicile sis à Fidjrossè (Cotonou), le vendredi 19 juillet dernier, le coordonateur du site culturel dekartcom.net a fait la lumière sur sa personnalité.
Teddy GANDIGBE – Journal l’Evènement Précis du 31 Juillet 2013
Teint noir, Taille moyenne, sourire facile et attrayant, Emmanuel Tognidaho Tometin est un jeune avoisinant la trentaine ayant de l’embonpoint, aux cheveux crépus soigneusement coiffés, et aux yeux légèrement assortis. Son visage et son regard pesants dissimulent tout aspect distrait et rêveur de l’homme pour imposer à tout venant une rigueur. Au clair du temps, le promoteur culturel s’adonne au film et à la lecture, toute chose qui lui permet de renforcer sa performance, sa connaissance et sa capacité. « Aujourd’hui ce qui fait que je parle mieux le français est que j’aime lire et j’aime aussi regarder les films. Je me cultive à ma manière pour ne pas dire de bêtises en parlant, c’est tout » a-t-il accentué. Vêtu de chemise noire sur une culotte de la même couleur, avec à son cou un cache-col et à ses pieds des sandalettes, le comédien-acteur de cinéma avait de la facilité dans sa démarche. Emmanuel a l’humour et l’ironie débordante. Lorsqu’il est invité à table il aime prendre de la pâte accompagnée de la sauce de légume. « Il faut dire que chez moi ce qu’on aime prendre c’est Dakouin (un met constitué du Piron fait à la sauce de tomate accompagné d’un grand poisson noyé au préalable de ladite sauce). Mais ce que moi-même j’ai adopté et que j’aime prendre surtout, c’est la pâte accompagnée de la sauce de légume » a-t-il précisé. Parlant de son caprice, Emmanuel a avoué qu’il est têtu. « Ce que je me fixe dans ma tête, c’est ce que je fais » a-t-il mentionné. De confession religieuse catholique, Le directeur artistique aime la couleur rouge. Fidèle à l’amitié Tognidaho n’est pas introverti. Il a en horreur le mensonge et l’imposture. « J’aime la sainteté » a-t-il affirmé en guise du contraire de ce qu’il déteste.
Emmanuel et sa carrière
Du métier d’électricien bâtiment Emmanuel Tometin est aujourd’hui un imposant acteur culturel béninois. Ce n’est pas le fruit d’un sort miraculeux mais le périple a été jonché d’obstacles majeurs jusqu’ici contournés. En effet, l’homme, après avoir suivi et obtenu le diplôme d’électricien bâtiment, il est parti, par passion, s’inscrire à l’atelier Laudamus où il lui a été donné de mouler ses talents cachés sur les choses de l’art et de la culture. Mais avant, il a témoigné qu’à ses débuts, son père, voulant passer la rude éducation avant la passion de son fils, s’est opposé à l’aventure. Mais la passion ayant pris le dessus et ayant reçu l’approbation et les bénédictions de sa mère, Emmanuel s’est résolu de poursuivre son chemin sans retour. « Lorsque j’étais au début de mes actions scéniques, un journal avait écrit sur moi. Lorsque je suis revenu à la maison avec un exemplaire du journal et que je l’ai montré à mon papa, il a été sévère avec moi en me grondant en ces termes « fainéant ! Tu ne veux rien faire. C’est quoi ce truc que tu es parti faire… » Mais quand je l’ai remis à ma mère elle me dit tiens, tiens ! C’est ce que tu veux faire ? Tu as toute ma bénédiction » a-t-il certifié. Comme quoi, le regard de certains parents sur le monde artistique reste ce qu’il est. C’est donc à l’atelier Laudamus que Tometin a découvert son flaire artistique. Il a travaillé avec son patron sur beaucoup d’événements culturels, en tant que directeur artistique des clips, décorateur de lieux de manifestation et réalisateur. « J’ai réalisé beaucoup de clips vidéo qui passent en boucle sur nos chaînes de télévision. J’ai réalisé un long métrage intitulé ‘’Une vie sans onde’’, qui a été sélectionné à Quintessence dans catégorie home vidéo où j’ai eu à discuter la meilleure place avec Claude Balogoun et Pipi Wobaho ». En dehors de cela, Emmanuel, en tant qu’acteur de cinéma, a joué dans le film intitulé ‘’Agbavia’’ de Prince Yadjo. Là, le promoteur culturel devrait assurer la défense du prince Yadjo qui était incarcéré. Il était donc dans le rôle d’avocat. Il a également joué dans ‘’Akoba’’ de David Yétchéhou alias Caïman, il était dans le rôle du fou nommé Dah gogo. Récemment il dit avoir joué dans ‘’Aimer en vérité’’ qui est en cours de parution. Emmanuel a rappelé qu’il a été, pendant une période, le directeur artistique du groupe des frères Guèdèhounguè avant de mentionner qu’aujourd’hui qu’il a créé un site culturel dénommé dekartcom.net pour davantage accompagner les artistes d’ici et d’ailleurs. La création de ce site remonte, selon ses explications, aux années 2005, toujours sous le feu de la passion et surtout suite à un constat. « En effet, à l’époque J’avais juste observé une situation qui a perduré dans le temps. C’était que, dans monde des arts et de la culture à l’époque il y avait un foisonnement de production mais pour le relaie il n’y avait que les radios et les télévisions qui faisaient de façon insuffisante le travail. Alors les plates formes ne couraient pas les rues et c’était pour moi des moyens efficaces pour transmettre au monde entier, en un temps record, toutes les informations au sujet du paysage culturel béninois. Quand vous alliez surfer c’est-à-dire naviguer, les informations culturelles du Bénin étaient absentes du forum. Donc l’envie pressante était de créer un site web pouvant combler le vide. C’est ainsi qu’il m’est venu l’idée de mettre en place un site » a-t-il souligné. Parlant du site, il est doté d’un espace découverte, d’un espace discographique, d’une galerie virtuelle, d’agenda culturel pour ne citer que ces prestations culturelles.