Blaaz, de son vrai nom Lawal Assani , est un artiste rappeur béninois. Agé aujourd’hui de 25 ans et ayant à son actif un album, il a su gagner la confiance de ses fans aussi bien dans son pays, le Bénin, que dans la sous- région. C’est un talent perçu de manière claire et sensible.
Blaaz n’a pas commencé la musique par le rap. Il était un simple Bit Maker. C’est à – dire, qu’il faisait le montage des ‘’instrus’’ ou du moins des bits aux rappeurs. Mais il s‘étonne chaque fois de constater que bien des artistes à qui, étaient destinés ses bits n’assurent pas comme il l’aurait souhaité la scène. Alors, le jeune Bit Maker a décidé d’embrasser, au-delà de ce qu’il faisait, le rap. « … il y avait également le plaisir que j’éprouvais de voir d’autres artistes bien assurer leur scène », révèle-t-il. Ainsi, deux faits opposés ont conduit le jeune artiste désormais considéré comme le rappeur béninois le plus en vue au Bénin et le plus sur scène dans la sous- région au rap. D’abord, c’est le désir de corriger les ratés qu’il a remarqués; ensuite, c’est pour nourrir son plaisir de focaliser les esprits des uns et des autres vers son art. Par ailleurs, Blaaz avoue qu’il y avait peu ou prou les contraintes de ses parents notamment sa mère qui ne voulait pas l’entendre parler de la musique. Avec son père, le problème ne s’est pas tellement posé. C’est plutôt sa maman qui a exprimé un refus catégorique. « En fait je n’ai pas grandi avec ma mère. J’ai plutôt grandi avec mon père. J’étais resté à côté de mon père jusqu’à un niveau donné. (…) tout allait bien. (…) . C’est à 16 ans que j’ai quitté mon père pour rejoindre ma mère après avoir erré un moment. Contrairement à mon père, elle ne voulait rien entendre quand je lui ai annoncé ce que je voudrais faire. Pour elle, ce sont les études ou rien ; elle était un peu catégorique. », a déclaré Blaaz. Mais par la suite, il a convaincu sa génitrice puisqu’il n’a pas abandonné les études. Blaaz, clopin –clopant, a donc satisfait le désir de sa maman de le voir dans ses études et le sien, celui de faire du rap. « … Mes parents m’ont dit qu’ils m’accordent un an pour m’essayer au rap et s’ils constatent que cela ne marchait pas, alors je dois raccrocher ab ovo », a-t-il poursuivi pour matérialiser le début de sa carrière musicale.
Un album, un succès remarquable et épatant
C’est à l’âge de onze ans, que Blaaz a commencé son initiation à la musique. Mais il est devenu artiste rappeur professionnel connu du grand public dans les années 2007. Donc il y a à peu près six ans qu’il a révélé son talent à la nation de Boni Yayi et à toute la sous- région. Déjà à l’aube, il s’est imposé par son travail de qualité, méticuleusement soigné et sorti d’une plume qui étale sa culture générale. En un mot, dans ses morceaux, on sent une nette maîtrise de la langue de Molière via laquelle il véhicule ses messages avec un timbre vocal d’une splendeur qui semble surnaturelle et adapté à son type de musique. Toujours à travers ses sons, on se rend compte que Blaaz a un soubassement livresque bien équilibré auquel il ajoute sa culture générale issue de l’actualité mondiale. Et ce n’est pas tout. Blaaz ne rate aucune occasion pour manifester sa volonté de laisser ses traces dans le monde du rap. C’est d’ailleurs ce désir qui lui a valu une signature à l’international par Nouvelle Donne. En effet, avec Nouvelle Donne, le rappeur béninois a signé son premier single. Intitulé ‘’Ne me laisse pas tomber’, ce clip se révèle comme la première signature sur le plan international de l’artiste avec Nouvelle Donne.
Mythe ou autres choses…
Lorsqu’on voit son parcours musical et son succès époustouflant, il est évident qu’il n’a pas fait long feu dans le secteur artistique avant de gagner la confiance des férus du rap ici au Bénin et ailleurs dans le monde. Une chose qui laisse perplexe parfois ses fans qui se demandent la source de ce succès qui ne dit pas son nom. Mais tout comme pour répondre à cela Blaaz déclare « … c’est le travail, le travail bien fait. J’ai constaté que de nos jours, bon nombre d’artistes ne se respectent pas. Ceci de par leurs comportements. Moi je ne fume pas, je ne bois et je ne vais pas en boîte nuit. A plus de 85%, quand je suis au Bénin, je suis chez moi. J’organise ma journée de manière à consacrer le plus de temps à ma profession. Je suis l’actualité et je m’y inspire parfois pour écrire mes textes. Je tiens à vous dire que depuis mon enfance, tout ce que je touche a un succès ; j’ai toujours eu de succès. Pour ma musique, il y a le travail mais il y a autre chose que moi- même je ne comprends pas. J’ai toujours réussi dans tout ce que j’entreprend ». On peut alors affirmer sans risque de se tromper que Blaaz est un enfant chanceux.
La question relative aux difficultés
« Je voudrais vous avouer que dans la musique, je n’ai pas eu de difficultés majeures. Mes difficultés de la vie et c’est naturel sont liées à autres choses. Je tiens à dire que depuis mon enfance, tout ce que je touche a un succès. La musique est venue combler tout ce que j’avais comme gros souci dans ma vie. Je puis vous dire que c’est parce que j’ai constaté que le rap comble en moi un manque que j’ai persévéré ». Ainsi s’est-il exprimé avant de révéler que la plus grosses de ses difficultés jusque – là est liée est la rupture avec son ex- petite amie. Il dit : « L’une des choses de la vie qui m’a frappé, c’est la rupture avec mon ex- petite amie. Quand on a commencé à sortir ensembles, je n’étais pas artiste. J’étais même à deux doigts d’abandonner la musique au profit d’elle car je disais, soit, c’est la musique ou soit c’est elle. C’est dans ce temps que je suis parti au Gabon pour une sortie musicale. Mais avec le temps, j’ai fait mon choix.»
Au sujet du prétendu différend qui l’oppose à Dibi Dobo
Blaaz s’est inscrit en faux contre les informations qui font état de ce qu’il y aurait un différend entre Dibi Dobo, un autre jeune artiste rappeur béninois et lui. « Je n’ai pas de problème avec Dibi Dobo. Artistiquement, je suis son grand frère. S’il a un problème avec moi, je pense que c’est homme et il a de couille, il peut venir me voir et on en discute. Moi je ne me base pas sur les rumeurs pour travailler. Je m’en fous des rumeurs et je fais mon boulot. On s’est vu plusieurs fois. On a été sur plusieurs scènes. On s’est vu au Gabon, au Sénégal et autres. Si tu vois Dibi Dobo aujourd’hui et que tu lui demandes s’il a de problème avec Blaaz, il te dira ‘’NON’’. Mais où se trouve la vérité dans cette histoire. Quand on se voit, il faut dire que ça va pour le mieux ».
A quand un concert entre Blaaz et Dibi Dobo pour corriger ces rumeurs ?
Je ne pense même pas si cela se fera.
Mais si vous ne pensez pas ainsi, c’est que vous confirmez les rumeurs…
Le problème ne vient pas de moi. Lorsque je suis à un concert et que je demande à savoir sur les autres artistes invités et qu’on me parle de Dibi Dobo, je dis : super. Mais quand c’est Dibi Dobo qui va apprendre cela, il a la trouille. (…) parce qu’on a eu à faire un concert ensembles et il en a gardé un mauvais souvenir.
Qu’est qui s’était passé ?
Je préfère garder cela entre nous car le linge sale se lave en famille.
Le sujet relatif à la place publique ‘’Etoile rouge’’ de Cotonou que Blaaz aurait vendu
« J’aime laisser cette histoire comme ça. Ceci parce que le doute profite toujours à l’accusé. J’ai une vision qui est bien tracée. Je ne peux pas me lever aujourd’hui et vendre de la drogue. C’est impossible. Je ne peux pas vendre les armes et je ne peux pas faire autres choses qui me salissent….
Son parcours scolaire, sa situation matrimoniale et autre….
Agé de vingt- cinq ans en cette année 2013, Blaaz est Haoussa, célibataire sans enfant. Cependant il vit en couple avec sa fiancée. « Je suis toujours célibataire sans enfant. Je le dis parce que je n’ai pas encore fait le mariage. Mais je suis quand même en couple. Je n’ai pas encore d’enfant parce que je l’ai voulu ainsi. Ma fiancée est encore étudiante et j’ai jugé bon qu’elle finisse ses études avant qu’on ne se lance dans cette aventure », a-t-il dit. Blaaz aime les choses simples et déteste le mensonge. Il goûte à tout. « Je mange tout (il sourit) pain, adohouè, ata tévi. Tout.», a fait remarquer le jeune rappeur béninois. Il chante tout sauf la politique. Blaaz prend ses distances vis- à vis du plateau politique car, justifie-t-il « la politique est un couteau à double tranchant. Il aime tout le monde en l’occurrence ceux qui ne le supportent pas ou ne l’aiment pas. La position de ceux- ci, a-t-il indiqué, lui donne plus de courage à travailler et à persévérer. Par ailleurs, il a la conviction que tous ses ennemis finiront par l’aimer. « … j’en suis sûr parce qu’ils n’auront pas le choix ». « Certains, révèle-t-il, disent déjà : ‘’ je ne l’aime pas mais il chante bien. » Blaaz conclut alors l’entretien qu’il nous a accordé en son domicile sis à Akassato dans la commune d’Abomey – Calavi, le jeudi 1er août dernier par ces termes : « on ne juge pas quelqu’un à la luminosité de ses guirlandes. Je suis ouvert mais j’ai peur de certaines personnes »
Réalisé par Esckil AGBO