Quelques jours seulement après l’élection de l’acteur culturel Eric Hector Hounkpè à la tête du Festival International du Théâtre du Bénin (Fitheb) par le Conseil d’Administration de l’institution, les commentaires ou du moins les appréciations pleuvent déjà au sein de la famille des hommes du théâtre béninois. Dans une interview qu’ils nous accordée en leurs domiciles respectifs à Porto- Novo, les comédiens Jude Zounmènou, Serge Zossou et Mathieu Koko ont félicité le nouveau directeur du Fitheb pour sa brillante élection. Cependant ils se disent inquiets quant aux défis qui attendent ce dernier.
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« Eric a de la chance car c’est le même lobby qui a porté Pascal Wanou à la tête du FITHEB en 2010 qui vient de le hisser »
Eric a de la chance car c’est le même lobby qui a porté Pascal Wanou à la tête du FITHEB en 2010 qui vient de le hisser. Seulement avant, ils étaient un groupe compact : la FENAT. Aujourd’hui, ils sont lambeau et se déchirent. Nous attendons le ministre de la culture qui a le dernier geste à faire, celui d’adopter la décision du conseil d’administration du FITHEB. Sans cela personne ne peut rien dire. Retenons seulement que le bâton qui a eu raison de la première épouse pourrait frapper également la nouvelle femme ; que le temps seul sépare les bons grains de l’ivraie et que la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure. Pour l’équipe qui sort la queue entre les jambes comprenne que celui qui n’a pas traversé l’autre rive ne doit pas se moquer de celui se noie. Au théâtre béninois, je souhaite le meilleur.
« Je pense qu’il est l’homme providentiel qui redonnera au FITHEB sa place du plus grand festival de théâtre en Afrique »
A ma connaissance le CA du FITHEB n’as pas encore délibéré et en principe la délibération est pour cette semaine et à son tour le ministre de la culture jouera sa partition. Qu’en ai t-il des recommandations de Grand- Popo ? La crise a assez duré et il faut vraiment donner un nouveau directeur au FITHEB. Vu que nous sommes dans un pays où les rumeurs de la rue se confirment moi je prends très au sérieux cette information qui défraie la chronique ces jours-ci. L’acteur culturel que je suis connaît très bien monsieur HOUNKPE. De la SAPAC, la cie Sonagnon en passant par kpanlingan à gbadalisa, il a fait ses preuves. Ces talents ne sont plus à démontrer. Mais cela suffit-il pour faire un bon directeur du FITHEB ? Je ne saurai le dire. Beaucoup de poids poseront sur ses épaules. Mais disposant d’une certaine notoriété nationale et ayant des relations avec beaucoup d’organisations internationales, je pense qu’il est l’homme providentiel qui redonnera au FITHEB sa place du plus grand festival de théâtre en Afrique et ainsi redoré le blason pour plus de succès. Tant de défis qui ne rendront pas sa tâche facile mais que je pense qu’il est en mesure de relever. Je peux lui demander de bien s’entourer car il sera confronté à trop d’adversités. Je profite de votre canal pour inviter les hommes de théâtre que nous sommes à plus d’amour et d’unions derrière Eric. C’est la condition pour un FITHEB plus grand.
« La course à la tête du FITHEB ne doit pas être une course de relais pour déposséder le FITHEB de ses ressources »
Ce qui vient de se passer ne porte pas bonheur au FITHEB car le problème du FITHEB, ce n’est pas le directeur mais le système et les textes qui régissent l’institution. La course à la tête du FITHEB ne doit pas être une course de relais pour déposséder le FITHEB de ses ressources comme fut le cas dernièrement. Je le dis parce que ce sont les mêmes qui ont porté Pascal Wanou aujourd’hui avant de le rejeter qui ont porté Eric Hounkpè. Je ne vous apprends rien en vous disant qu’ils sont tous du même réseau qui œuvre depuis pour confisquer les représentations artistiques dans les institutions. On devait pouvoir laisser le processus de toilettage des textes aller jusqu’au bout avant d’élire un nouveau directeur. Je crois que le ministre et les cadres qui l’entourent garderont la lucidité nécessaire pour ne pas laisser sombrer davantage le Fitheb. Je crois que le nouveau directeur partage cet avis et le prouvera au moment opportun pour le bonheur du Fitheb. Pour l’instant les regards sont tournés vers le ministre qui a le pouvoir de rejeter ce choix pour faire reprendre l’élection. Prions pour le théâtre béninois qui est pris en otage pour des intérêts d’un groupuscule de personnes en quête d’intérêts quotidiens.