Cinema Negre Festival _ Rencontres professionnelles : Le Bénin, premier sujet

C’est le cinéma béninois qui a focalisé les idées à la première rencontre professionnelle de l’édition 2016 du Festival International Cinéma Negre. Les discussions ont porté sur le visage actuel de ce secteur au Bénin.

C’est le directeur du festival, Christian Noukpo Whannou qui a été pour cette première discussion l’orateur principal. Il a présenté à la faveur d’un exposé magistral l’environnement actuel du cinéma béninois.

 

Le réalisateur, Prix du Pitch au Fespaco 2015 a expliqué que l’univers filmique béninois est compartimenté en acteurs amateurs et ceux professionnels.

Les premiers, détaille-t-il, sont visiblement les plus nombreux et les plus connus par la population. Leurs productions ne respectent aucune norme et courent dans toutes les rues des grandes villes.

 

Quant aux seconds, poursuit le conférencier, ils sont les moins connus et les moins soutenus dans les projets. A en croire le promoteur du Cinema Negre Festival, les professionnels du cinéma au Bénin, sont rarement accompagnés contrairement aux amateurs qui prennent la grande part des fonds alloués à ce secteur.

« Lorsque l’Etat décide d’appuyer la réalisation d’une œuvre cinématographique professionnelle, laquelle porterait, peut- être les couleurs nationales à une compétition internationale, les fonds sont détournés ou quasiment mal gérés », regrette –t-il.

 

 

Pour appuyer sa thèse, il prend l’exemple de la série Cœur errant, un bon projet qui a été noyé, à l’en croire, par la direction de la cinématographie. Selon lui, le premier responsable de cette structure de tutelle, a engagé des processus peu orthodoxes, lesquels ont finalement sombré la réalisation complète de l’œuvre, malgré les moyens sortis par l’Etat.

En clair, conclut le conférencier, ce sont les comportements des acteurs qui enchaînent le vrai décollage du film béninois. Il faut donc, préconise-t-il, que chaque acteur fasse un examen de conscience pour déceler ses forces et faiblesses dans le secteur.

 

Au cours du débat les participants ont estimé qu’aucune des deux manches du cinéma béninois (amateurs et professionnels) ne peut – être laissée pour compte. C’est nécessaire de donner les moyens adéquats aux vrais professionnels tout en faisant un clin d’œil aux amateurs. L’inverse ne porterait pas le cinéma du Bénin loin, pensent- ils.

Esckil AGBO

 

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