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Théâtre : L’or de Yennenga, sacrilège, mesquinerie et  déperdition culturelle  

Le  Carrefour International de Théâtre de Ouagadougou (CITO)  était, le samedi 04 avril 2015 à l’Ecole Internationale de Théâtre du Bénin (EITB) avec sa 34ème grande création : L’or de Yennenga, en tournée dans la sous- région.

Compromission par des mesquineries, caractères étroits sans grande valeur. Tels sont les mots pour qualifier les comédiens de  L’or de Yennenga. Ils s’attachent, individuellement, à leurs intérêts   et occultent  ceux collectifs. Gouvernants, gouvernés et touristes, chacun  suit la direction de  ses dividendes.

En effet,  L’or de Yennenga  est l’histoire d’un village qui   doit sa survie au fétiche Bionlé dont la famille Ouédraogo  en est le dépositaire.   Dans ce hameau, le quotidien se déroule peu ou  prou bien jusqu’au jour où  on y découvre de l’or.  Une entreprise suisse, se porte, du coup, garant pour l’exploiter.  Les familles de  ce village, devront alors abandonner leurs terres au profit de cette société européenne. Toutes  ont obéi aux ordres du gouvernement sauf la famille Ouédraogo. Ceci pour des raisons cultuelles.

Le gouvernement via la police,  saisit  alors  Bionlé  et exige des  révoltés une activité génératrice de revenus.  La famille Ouédraogo  crée donc un spectacle à court succès  autour de Yennenga, son  ancêtre.

L’or de Yennenga  dévoile la déperdition culturelle de l’Afrique, due au sacrilège et aux abjections, devenus  monnaie courante  dans  le continent des Sages.

Selon les  règles coutumières de Bionlé, seuls les hommes  peuvent  toucher le fétiche.  Le contraire est donc de la pure profanation. Mais   parmi les policiers envoyés pour le déraciner, il y  a une dame, qui, du haut de son uniforme et de sa taille, n’a point hésité

Un comédien jouant la guitare, Crédit Photo: Benincultures

Un comédien jouant la guitare, Crédit Photo: Benincultures

avant de prendre la statuette sacrée.  Des  situations pareilles pullulent dans le plus vieux continent du monde. Des Hommes en uniformes,  des non- initiés pénètrent dans les couvents et désacralisent tout ce qui s’y trouve.

Outre cette forme de profaner les valeurs cultuelle et culturelle de l’Afrique, la terre sacrée des premiers Hommes  abrite fréquemment la vente perpétuelle de ses objets oints. Dans  ce spectacle mis en scène par le Suisse Roger Nydegger, la regrettable situation est  perceptible à travers les acteurs Evra et le Chinois. Le premier, un des Ouédraogo vole  le fétiche, le vend au second, qui par la suite, le déposera à prix d’or dans un musée en Europe. Ce qui provoqua la mort du Chef – fétiche et une série de malheur sur le village.

L’or de Yennenga est une adaptation de l’œuvre Peepshow dans les Alpes du suisse Markus Köbeli. Il est la 34ème création majeure du CITO et a réuni plusieurs professionnels de la scène qui ont allié musiques,  chants, danses et humour pour livrer au public le message de leur spectacle.

Esckil AGBO

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