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Ouidah / Célébration du 23 août : Vers une fête populaire

La porte de non retour à Ouidah. Photo/DR

A Ouidah, chaque année, dans la semaine du 23 août, il est organisé la célébration de la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition (JISTNA). C’est une initiative de l’Union Générale de Développement de Ouidah (UGDO) que préside Christophe Chodaton.

Le mois d’août de chaque année est un mois de réflexion et de réjouissance à Ouidah, une ville historique située à environ 40 km de Cotonou. L’UGDO y célèbre chaque 23 août la journée internationale de la traite négrière et de son abolition. Une série d’activités est organisée à chaque édition, et ce, sur plusieurs jours – offrant aux populations de riches répertoires artistique, culturel et scientifique.

C’est un mois plein de loisirs, d’animations, de concerts et d’événements destinés au grand public.

Christophe Chodaton, Président d’honneur de l’UGDO chargé de l’organisation de la Jistna à Ouidah nous explique ici les motivations qui justifient cette commémoration annuelle : « la JISTNA a été initiée par l’Unesco, il y a 20 ans, et c’est sur une idée d’Haïti et du Bénin… Pour lancer en 1994 le projet de la Route des Esclaves, la ville choisie dans le monde entier était Ouidah. Ouidah est donc un lieu de mémoire pour l’humanité. Et le Bénin a un devoir de mémoire envers les déportés d’ici et d’ailleurs ».

Au – delà de l’UGDO, fait- il observer, les autorités de l’ancien Dahomey, se mobilisent elles aussi pour faire de cette commémoration une fête réussie. C’est une journée, poursuit M. Chodaton, qui rappelle le courage des hommes et femmes noirs, victimes du commerce triangulaire.

Les filles et fils de la diaspora africaine prennent également activement part à la célébration. Depuis trois ans où cette fête est devenue régulière à Ouidah, on note d’émouvants témoignages de ces enfants, afro- descendants qui viennent entre autres, des Etats – Unis, de la Réunion, de la Guadeloupe, de la Martinique. Le Docteur Emmanuel Gordien est l’un d’eux. C’est un descendant de l’esclave George Di Bouhiki, numéro 2668. Il a retrouvé ses origines à Zian dans la commune d’Ifangny.

Le jeudi 23 août 2018, à la plage de Ouidah, avec émotion, il fait de nouveau le témoignage.
« Je suis une nouvelle fois très honoré de venir ici à Ouidah face à cette mer. Je suis un fils du Bénin. J’ai effectivement, en 2014, après de longues recherches, retrouvé dans la commune d’Ifangny, village de Zian, mes origines. D’où est parti Georges Di Bouhiki qu’ils ont nommé à l’abolition de l’esclavage, Gordien…

Mon association a mené un travail pendant plus de quatre années, et nous avons pu retrouver, grâce aux noms que les Français ont donné aux esclaves à l’abolition de l’esclavage plus de 150.000 personnes qui étaient encore esclaves en Guadeloupe et en Martinique. Dans cette liste, j’ai retrouvé plus de 15.000 personnes qui étaient nées en Afrique…En 2017, précisément le 23 août, j’ai émis le vœu de la construction d’un mausolée dans lequel on retrouverait ces 15.000 personnes, avec leur nom et leur numéro. Le 18 juin 2018, j’ai reçu un courrier des autorités béninoises – une correspondance dans laquelle, elles ont donné leur accord par rapport à ce projet.

Nous, descendants d’esclaves, nous, descendants de ces personnes qu’on a mises en esclavage, nous avons ainsi une nouvelle mission ».

Comme leurs frères de la diaspora africaine, les filles et fils de Ouidah, progressivement impriment dans leurs habitudes la commémoration de cette journée. Hommes, femmes, vieux, enfants et jeunes s’invitent à toutes les activités programmées dans le cadre de cette fête : conférences – débats, soirées – barbecues, jeux divers dont les tables de belotte, visites touristiques…

Une adhésion des populations de Ouidah qui galvanise Christophe Chodatron et son équipe pour de nouvelles innovations les éditions à venir. Celle de 2018 aura été d’un succès éclatant. Elle ouvre les portes à une fête populaire.

Esckil AGBO

Programme du Mois de la Culture Béninoise à Lomé

 

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