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12 octobre 2015La première édition des Rencontres Mensuelles de la Culture, au Bénin, s’est déroulée, dans la matinée de ce samedi 10 octobre 2015 à Artistik Afrika (Agla, Cotonou). Au centre des débats, la douce violente absence du secteur culturel dans les Objectifs de Développement Durable post 2015. Retour ici sur une conférence animée principalement par l’Expert- international en Management culturel, l’Algérien Ammar Kessab.
Dans les Objectifs de Développement Durable post 2015 (ODD), aucune place n’est véritablement donnée à la culture. Le paradigme Culture- Développement, paraît vide, aux yeux des Nations Unies, car dans les ODD, la culture n’apparaît pas comme un moteur de développement. Un désintéressement donc à l’égard d’un secteur aussi pourvoyeur d’emplois. Le sujet intéresse Ammar Kessab et il en a parlé, avec art, face aux acteurs culturels béninois.
Selon le conférencier, les ODD n’ont pas impliqué la culture parce qu’ « il n’existe pas une étude exhaustive qui nous permet d’apprécier la culture comme moteur de développement. Du point de vue des bailleurs de fonds, ce n’est pas constatable, il n’y a pas du concret, pas de statistique ». Et cela est tel, poursuit Ammar Kessab, car « la culture n’attire pas l’expertise technique suffisant pour pouvoir peser sur le monde. »
Aux participants, il a démontré comment ce secteur pourrait être considéré par les bailleurs, si les Nations Unies l’avaient pris comme un pilier de développement. Or, regrette le communicateur, personne ne doute que la culture, dans le processus de développement, est une ligne non négligeable.
Le concept Culture- Développement, rappelle-t-il n’est pas une idée nouvelle. En Afrique, il a commencé par s’offrir dans les rencontres, échanges, et forums depuis les indépendances. Plusieurs sommets et assises internationaux l’ont prouvé. Mais les acteurs culturels semblent ne pas encore convaincre les décideurs du développement durable.
Pour cela, le Conférencier, Kessab conseille de repenser tout l’argumentaire de la culture pour le développement auprès des bailleurs sinon, pour eux, la culture, c’est du vide, c’est du loisir. En sus, de cela, il propose une véritable défense de la culture et la création, par l’Afrique de ses propres sources de financement.
Il est utile de rappeler que c’est l’ancien Secrétaire Général du Ministère de la Culture du Bénin, Eric Totah qui a assuré la modération de la conférence. De ses expériences, il a extrait plusieurs éléments qu’il a partagés avec l’assistance.
Esckil AGBO/@dekartcom.net
