Interview à Salinas Hinkati, coordonnateur de ‘’Wà cinéma’’: « Le vendredi 6 août, nous aurons la projection d’un film béninois, ‘’Pim-Pim Tché’’ de Jean Odoutan »

Le complexe artistique et culturel, « Le Centre » à Lobozounkpa offre désormais au public béninois de grands moments de cinéma à travers un programme dénommé ‘’Wà cinéma’’ lancé le 7 mai 2021. C’est un rendez-vous mensuel qui a lieu chaque premier vendredi du mois. Salinas Hinkati, coordonnateur de ce programme revient le fond de l’initiative et dévoile la trame du film programmé pour la prochaine rencontre qui se tiendra le vendredi 6 août 2021. Interview.

C’est quoi Wà Cinéma ?
Wà cinéma est le nouveau programme de l’espace artistique et culturel Le Centre qui consiste à raviver la culture cinématographique dans la commune d’Abomey-Calavi et ses environs. Nous avons commencé ce programme le 07 mai 2021 à travers un film burkinabé « L’œil du cyclone » du réalisateur Sékou Traoré.

On a l’impression que vous mettez l’accent sur les films africains
Oui, le programme est conçu pour ça. Wà cinéma,c’est la projection exclusive des films africains.

Vous estimez que les films africains ne sont pas trop connus par le public béninois ?
C’est factuel. Déjà, quand on est devant nos petits écrans,on regarde beaucoup plus les films étrangers.Au Bénin, on n’a pas beaucoup de lieu de projection. On ne peut pas être au Bénin et habituer nos populations à suivre les films d’ailleurs. Wà Cinéma permettra de mieux connaitre la culture africaine. Nous avons des critères de sélection. D’abord, le film à projeter doit forcément véhiculer une valeur. Le premier film,« L’œil de cyclone », montrait les réalités des enfants soldats ; tout ce qu’on peut perdre après une guerre. Ce film a reçu 7 différents prix au Fespaco. Le deuxième film que nous avons projeté, « Atlantique » de la réalisatrice Mathi Diop, nous a aussi montré qu’en Afrique, les femmes sont aussi capables. Là, c’est une réalisatrice qu’on a mis en lumière. Ce film a été sélectionné au festival international de Cannes. « Run » de Philippe Lacötea aussi fait objet de sélection dans la catégorie « un certain regard » au festival international de Cannes. Ce film a aussi reçu un prix au Fespaco 2015. C’est pour montrer la richesse de notre sélection de film. C’est pour dire aussi combien de fois nous tenons à véhiculer des valeurs africaines, c’est important.

Est-ce que Wà cinéma ne va pas accoucher d’une souris à long terme ?
Je ne pense pas. D’abord nous avions mis beaucoup de temps pour réfléchir pour accoucher ce que nous voyons aujourd’hui. Nous avons travaillé sur ce programme et cela nous a permis d’avoir des partenaires tels que l’Institut français du Bénin (Ifb) qui nous accompagne depuis le début du programme. C’est le moment de dire merci à l’IF qui a compris très tôt la pertinence et tout le poids de ce projet.Les Béninois ne sont plus habitués à aller au cinéma. Nous avions perdu la culture cinématographique. A travers ce programme, le public est entrain de renouer le lien avec le 7èmeart. Pour ceux-là qui n’ont pas connu le cinéma, c’est le moment pour eux de le découvrir ; de savoir que ce n’est pas seulement à la maison qu’on peut regarder des films. C’est plus convivial et plus gaie de venir au cinéma devant un grand écran.

A quand un film béninois ?
On a réservé une part belle aux films béninois. Nous sommes beaucoup plus orientés par la qualité des films. Nous avons de bons réalisateurs au Bénin, malheureusement ils ne sont pas nombreux. En août, précisément le vendredi 6, nous aurons la projection d’un film béninois, « Pim-Pim Tché »du réalisateur Jean Odoutan, réalisé en 2010. On a choisi la présence des vacances pour programmer ce film.

Quelle est la trame de ce film ?
« Pim-Pim Tché »parle d’une ravissante jeune fille de 17 ans, Chimène, spécialiste de l’arnaque sentimentale. Elle porte un surnom un peu flatteur ‘Pim-Pim Tché. Cette adolescente doit faire preuve de ruse pour s’en sortir.Après avoir redoublé plusieurs fois sa classe de 5e, elle rêve de passer en 4e pour bénéficier de la bourse scolaire. Mais en attendant, Chimène doit multiplier les petits boulots peu gratifiants qui l’aident à subvenir à ses besoins et à ceux de ses parents dans la misère. Rendez-vous le 6 août 2021 -à Le Centre à Lobozounkpa- pour en connaître davantage.

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