Fespaco : le film « Timbuktu » d’Abderrahmane Sissako retiré de la compétition officielle
25 février 2015
FESPACO  2015 : Le film Timbuktu  maintenu dans la compétition  officielle
28 février 2015

 Expo « La calebasse qui parle » : Pour ressourcer le peuple africain moderne

Inaugurée  le  vendredi 19 février dernier au Musée  Ethnographique Alexandre Sènou Adandé (MEASA), l’exposition «  La calebasse  qui parle »  se poursuit dans la capitale béninoise.  C’est une initiative, rappelle-t-on, des étudiants de la deuxième promotion de Licence Professionnelle en Sauvegarde et Valorisation du Patrimoine.

Mardi, 24 février 2015, il est  14 heures 32 minutes  à  Porto- Novo.   Un soleil de plomb a  pris en otage toute la ville, la chaleur  était   donc tropicale.   Tout de même,  l’équipe de dekartcom,  fait un tour au MEASA pour visiter l’exposition « La calebasse qui parle ».      Après les protocoles administratifs  au bureau du Conservateur des lieux,  Albert Godonou Hounkpèvi, nous, voici dans la grande salle où se déroule l’exposition.

Voyage dans les fonctions de la calebasse

En première position,   c’est – à dire, en face de l’entrée principale de la salle, est  présenté  au public « le début » de la calebasse.  La  zone est  intitulée : « De la graine à la calebasse ». On y retrouve ‘’Djègba’’, le semoir, un objet utilisé pour semer les céréales ;  des couteaux et autres objets qui entrent dans la fabrication de la calebasse. A l’extrême gauche, est installée  la zone,  «  calebasse, objet quotidien ».  Là, sont alignés Nkalu de l’Angola, un récipient qui sert  à conserver les liquides ; Ngo  du Tchad, pour la conservation des aliments ; le Barani, un autre, propre au Mali et qui sert à garder la monnaie. On a  aussi  le Kutubi ou domakaari  qui est un ustensile utilisé dans le Nord au Bénin. Il sert à conserver l’eau.

Tout juste derrière cette zone, on retrouve celle dite  « calebasse comme instrument de musique ».  Sont installés, sur une grande table, à ce niveau, Kahouen, un tambour propre au Bénin et qui sert dans les danses populaires ; la « guitare flé » dont se servent les maliens pour leur cérémonie de mariage et les castagnettes Yabara, Galama, également  du  Mali. Dans la zone  réservée à la fonction spirituelle de la calebasse,  les étudiants de l’EPA ont mis en tête, le Gomélé de Porto- Novo (Bénin). C’est un objet qui   est utilisé pour les rites incantatoires.  Suivent  le Rudg Gango  et le wam poola du Burkina  Faso. Le premier   est un instrument de musique des griots lors des funérailles et le second, un objet intervenant dans plusieurs cultes. Dans cette exposition, est aussi présenté au public, l’objet domestique servant de crachoir dans  les cours royaux.

La calebasse n’a pas que ces fonctions. Elle constitue également une matière pour la décoration.   C’est ce  qu’affiche la dernière zone de l’exposition. Là,  sont présentés  entre autres,  Gaara  utilisé pour les cérémonies officielles lors des prises de parole au Tchad et Sopari pour décorer les espaces publics et privés au Mali.

Au milieu de la salle, est implantée, tel un noyau,  dans un cadre vitré, la grande calebasse : la gourde, utilisée pour le « Tchakpalo », béninois.

Autorités et visiteurs donnent leurs avis sur l’exposition 

Lorsqu’on finit de parcourir les différents ‘’stands’’ de  cette exposition, on se rend compte que les étudiants- exposants ont  été  laborieux. Ceci, parce qu’ils sont allés à la source de cet élément du patrimoine africain, devenu, au fil des années rare. C’est un travail de recherche qui s’est soldé par  cette ouverture au public des œuvres réalisées, au bout de deux ans d’étude. Le conservateur du MEASA, Albert Godonou Hounkpèvi estime qu’il s’agit d’une exposition  « didactique ». Car, tout visiteur  en reçoit une instruction, une leçon d’histoire.   « Nous sommes très contentes et satisfaites de ce que nous avons trouvé »,  s’est exclamée la représentante d’un groupe d’étudiantes nigérianes.  Content comme  ces dernières, le professeur Nouréini Tidjani Serpos, ancien directeur de l’Unesco déclare : « c’est une très belle exposition ».  Aux yeux du Roi Toffa IX de Porto- Novo, le travail des pensionnaires de l’EPA est impeccable. Mais il va au-delà. « C’est un expo qui nous a conduit à   notre source », a affirmé le Souverain héréditaire.  Quant au  Directeur Samuel Kidiba de l’EPA, « l’Africain ne doit pas oublier ses origines ». C’est en cela que l’exposition de ses apprenants a  toute son importance.

 Esckil AGBO

 

Share and Enjoy !

0Shares
0 0

Comments are closed.

0Shares
0