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Détruire la misère des cinéastes béninois

Comme Victor Hugo, je ne suis pas de ceux qui pensent qu’un jour, l’homme réussira à supprimer la souffrance en ce monde. « La souffrance est une loi divine », déclare l’auteur français. C’est donc un devoir absolu, pour tous et pour chacun de trimer pour gagner la croûte. Les artistes sont concernés les cinéastes, singulièrement.

Oui, ces Hommes dont le métier est de produire, de réaliser des films, à l’instar de leurs collègues des autres disciplines culturelles doivent souffrir. Ils doivent travailler dur et d’ailleurs ils en donnent la preuve… Ils souffrent pour sortir les films.

Constatez- le, chers lecteurs, leur souffrance se remarque à voies multiples.
Dans leur lot, on compte désormais des amateurs, des non cinéastes qui discutent avec eux les plateaux. Ces derniers se présument de leurs forces et ont une trop haute opinion de ce métier dont ils sont pourtant ignorants des normes. Ces prostitués du monde cinématographique pullulent de leurs disques le marché de manière à ravir la vedette aux professionnels. Les plus malins parviennent à s’offrir des postes de responsabilité dans le secteur.

Au Bénin, quand on filme du théâtre, on est cinéaste. Quand on se fait filmer par un quidam, on est acteur de films.

Il n’y a aucun texte qui régit jusqu’à nos jours le secteur de la cinématographie. On y entre quand on veut, comme on veut. Tout le monde est réalisateur. Tout le monde est producteur. Tout le monde est acteur. Tout le monde est…
Pour défaut de code de la cinématographie, nombre d’opportunités échappent aux cinéastes béninois. Ils loupent des occasions de signature avec des institutions internationales parce qu’aucune loi ne garantit, ne sécurise le partenariat. Ils en sont régulièrement victimes.

Cette absence de textes, de lois amplifie leur peine à telle enseigne qu’on est tenté d’évoquer : la misère. Le cinéaste professionnel béninois est miséreux. Il ne manque pas du nécessaire pour satisfaire ses besoins fondamentaux : se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner… Mais il est dans la misère, faute du code la cinématographie.

A mon humble avis, je pense qu’on peut détruire cette misère. Ce manque criant de cadre juridique pour le secteur du cinéma, on peut le faire disparaître.

Ce n’est pas impossible. C’est un impératif pour les législateurs.
« Ils doivent y songer sans cesse car tant que le possible n’est pas le fait, le devoir n’est pas rempli ».

Esckil AGBO

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