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Cahier d’histoires #3: Un théâtre tout simplement

Le studio – Théâtre de l’Ecole Internationale de Théâtre du Bénin (EITB) a accueilli le mercredi 23 septembre 2015 la première de la création Cahier d’histoires #3 des metteurs en scènes français Philippe Delaigue et béninois Dine Alougbine. Un théâtre en quatre spectacles.

 

Quatre pièces théâtrales de vingt (20) minutes. Un décor unique en son genre : le lycée. Quatre auteurs africains, quatre thèmes, deux metteurs en scène et six comédiens. Ainsi se présente la nomenclature de Cahier d’histoires #3, joué le mercredi 23 septembre 2015 à Togbin Daho (Cotonou) devant un public constitué essentiellement de passionnés du théâtre.

Cette création est une dédicace aux adolescents_ dite au lycée.

Et c’est La déclaration, une pièce du Béninois José Pliya qui plante le décor dans une salle de classe du lycée. Sur la scène, trois acteurs, Elie, Jeannette et Pierrette respectivement

Pierrette Takara et Laure Guire

Pierrette Takara et Laure Guire

joués par Fidèle Anato, Pierrette Takara et Laure Guire. Ne se fiant plus au sentiment de son conjoint Elie, la troisième ‘’provoque’’ le débat et demande à son mari de lui réitérer son amour. A la place de ce dernier, c’est Jeannette qui fit à sa collègue – enseignante Pierrette la déclaration d’amour et ce, devant l’homme. En supplément du thème principal de cette pièce qui est l’amour, on note l’homosexualité sinon le lesbianisme. La pratique de la bisexualité féminine est, aujourd’hui fréquente dans les établissements scolaires des grandes villes du Bénin notamment à Cotonou. L’évoquer dans un théâtre adapté aux adolescents est la chose la mieux souhaitée pour le redressement de la société.

Juste après José Pliya, le public a reçu le Togolais Gustave Akakpo à travers sa pièce Ou est passé le temps ? Dans un même décor (salle de classe), une enseignante, un militaire et une troisième personne à statut non clairement identifié se livrent à une houleuse Jean- Louis Kédagnindiscussion autour de la politique. Au bout de leur conversation, ils découvrent qu’ils ont participé, il y a seize ans, à une fronde ; une violente manifestation au cours de laquelle, la troisième personne a reçu des coups qui lui ont fait perdre la mémoire. Les rôles ont été joués par Jean- Louis Kédagnin (le militaire), Nathalie Hounvo- Yékpé (l’enseignante) et Jean- Yves Bagoudou (la 3ème personne).

De la lutte politique, on passe à la mort avec la pièce Le symbole du Sénégalais Penda Diouf. C’est l’histoire d’une sœur et de son frère aîné. Ils racontent le tragique sort de leur jeune frère, mort en voulant sauver l’honneur d’un des siens. En effet, le regretté a pris la place de son grand frère et s’est fait passer pour celui qui a parlé le Wolof en classe. Il succombe sous la charge des sanctions et humiliations à lui infligées par les autorités et reçoit les hommages de ses proches à travers confessions, chants funéraires…

Anato et Nathalie Hounvo – Yékpé

Anato et Nathalie Hounvo – Yékpé

La pièce, outre la déification de l’être qu’on a perdu, pose le problème de l’indépendance réelle de l’Afrique. Le continent est –il vraiment indépendant quand on continue de parler la langue de l’ancien maître ?, s’interroge-t-on, au terme de cette représentation assurée par Fidèle Anato et Nathalie Hounvo – Yékpé.

En quatrième position, et cette fois- ci, dans la cour du lycée (décor) la pièce Imagine du Congolais Julien Mabiala. Les comédiens Jean- Louis, Pierrette, Jean- Yves et Laure se représentent, eux- même l’image de l’Afrique en 2090. Chacun en a exprimé le désir voulu.

Textes riches au contact de comédiens professionnels

Philippe Delaigue et  Dine Alougbine

Philippe Delaigue et Dine Alougbine

Dine Alougbine et Philippe Delaigue, en choisissant ces quatre pièces ne se sont pas leurrés. José Pliya, Gustave Akakpo, Penda Diouf et Julien Mabiala sont des écrivains contemporains dont les mérites sont reconnus. On note dans les quatre textes l’engagement des auteurs à délivrer le plus vieux continent des mains de ses geôliers et la conviction d’assoir, à travers la littérature, une Afrique pleine de prospérité, une Afrique aux cultures et arts multiples. Styles, jeu de mots et fidélité au thème central se font remarquer à travers les textes.

Les comédiens, quant à eux, ont fait preuve de professionnalisme sur la scène. Nathalie, Laure, Pierrette, Jean- Yves, Fidèle et Jean- Louis, malgré l’absence de suspenses ont captivé l’attention du public, au point de lui couper le souffle.

Leur prestation s’affiche comme la restitution des acquis des trois premières promotions de l’Ecole Internationales de Théâtre du Bénin. Car, à promotions différentes, tous ont été pensionnaires de l’école de Dine Alougbine.

 

Esckil AGBO/ @dekartcom.net

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