La douzième édition du Festival International de Théâtre du Bénin (Fitheb) a démarré ce samedi 06 décembre 2014 à Cotonou. Ceci par une conférence inaugurale ayant eu pour thème : « Les créations contemporaines africaines et marché ».
Le développement de ce thème a réuni d’éminents professeurs du Bénin, du Togo et du Burkina Faso. Au début de son exposé, le conférencier principal, le Professeur Kangni Alemdjrodo du Togo a essayé de définir le mot marché. C’est un lieu de rencontre et d’échange de type économique. Dans le monde de la culture, a-t-il fait savoir, il existe également un marché, lequel est de type culturel et qui engendre une économie culturelle. Pendant une soixantaine de minutes, le Professeur Alemdjrodo a ainsi focalisé l’esprit des participants sur les réalités de cette forme d’économie.
Il a fait l’historique de l’évolution des arts africains sur les marchés internationaux. A l’en croire, l’art plastique, la photographie et les arts vivants éprouvent d’énormes difficultés pour pénétrer dans les espaces d’échange au plan mondial. Les œuvres, se désole le conférencier, passent dans plusieurs mains avant de se retrouver dans les mains du consommateur final.
Ainsi, après avoir analysé de manière minutieuse la circulation du théâtre et des arts contemporains, le conférencier propose de ramener les productions théâtrales africaines dans les marchés régionaux. Ceci afin de les rapprocher plus des populations. Cependant, il conseille de ne pas rejeter les débouchés de ceux internationaux.
A sa suite, tour à tour, les professeurs Nouréini Tidjani Serpos et Pierre Médéhouegnon de l’Université d’Abomey- Calavi (Bénin) et Amadou Mandé, enseignant à l’Université de Ouagadougou se sont prononcés sur le thème. De l’intervention de chacun d’eux, on retient qu’il est urgent de créer de nouveaux marchés d’écoulement des œuvres artistiques et culturelles du plus vieux continent.
« Notre devoir est de travailler à créer une grande solidarité entre les événements fédérateurs et d’envergure. Trop de festivals meurent d’isolement. Au Burkina, les centres culturels étrangers peuvent fermer, cela ne se sentira même pas. Des initiatives se développent aussi dans ce sens au Togo, au Niger et au Bénin. Mes propositions vont dans le sens de la formation, de la valorisation des œuvres et de leurs créateurs, et leur diffusion sur l’espace local et sous régional. Nous devons occuper l’espace. La culture est pourvoyeuse de richesses immenses. La question est de savoir comment quantifier et évaluer toute cette richesse et en faire profiter les créateurs qui les ont produites », a déclaré Amadou Mandé.
Il est nécessaire de souligner que cette conférence inaugurale du Fitheb 2014 a été coordonné par le Professeur Bienvenu Koudjo de l’Université d’Abomey- Calavi.
Esckil AGBO et Luc AGOSSA (Stg)