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Entretien avec l’artiste béninois Tonton Jolidon : « Bravo à Boni Yayi qui a mis le milliard culturel, qu’il soit bien ou mal géré, c’est déjà un gros effort »

Jolidon Lafia alias Tonton Jolidon est un artiste musicien béninois à ne plus démontrer. Reconnu pour son amour à la musique, il parle avec élégance, dans cet entretien qu’il a accordé au site dekartcom.net du début de sa carrière et évoque ses impressions par rapport à l’état actuel de la musique de son pays.

Lisez l’intégralité de l’entretien

Dekartcom.net : Bonjour Tonton Jolidon, parlez- nous du début de votre carrière ?
Tonton Jolidon : J’ai commencé la musique depuis que j’ai l’âge de 14 ans. J’ai choisi la musique parce que c’est un moyen d’expression. C’est un corps de métier comme la mécanique, la soudure, la comptabilité, la couture et j’en passe. Pour moi, la musique n’est pas un domaine où on vient s’essayer. Mais c’est un domaine où on vient avec ambition et passion. J’ai fait des études de musique en Belgique et je suis sorti professeur de musique. J‘ai choisi la musique parce que j’ai pensé qu’au-delà de son caractère de distraction, elle  pouvait être un métier. Je suis fier aujourd’hui parce que la musique m’épanouie. Elle m’a permis de connaitre les grands hommes de ce pays. La musique m’a tout donné.

Tonton Jolidon compte aujourd’hui combien d’albums ?
Deux albums. Mais comme le disait Michael Jackson, ce ne sont pas les albums qui comptent. C’est plutôt l’impact des chansons. C’est la qualité du travail qui compte. C’est comme si vous allez demander à un ministre : vous êtes ministre depuis quand ? Ça ne veut rien dire. La question idéale serait plutôt, qu’est- ce que vous avez fait de votre poste ?

Vous avez chanté sur l’une de vos morceaux que la musique peut vous rendre fou. Parlez-nous de cette philosophie.
La musique comme je l’ai dit est tout pour moi. Si quelqu’un venait me l’arracher, ça pourrait aller très mal pour moi. Je me rappelle que, quand je disais à mon père que je voulais faire de la musique, il me disait que je suis fou. J’ai chanté ‘’ça peut me rendre fou’’ pour montrer à ma famille que je suis musicien mais que je ne suis pas le fou que mes parents pensaient. Je suis un artiste, j’ai une culture intellectuelle et professionnelle pour m’épanouir.

Parlant de culture professionnelle, pensez-vous qu’au Bénin, l’artiste béninois peut vivre de son art ?
Bien sûr. Demander à Alékpéhanhou, Sagbohan Danialou, Anice Pépé, Don métok, Gbéssi s’ils ne jouissent pas de leur art. Ils vous diront tout simplement oui. Et pour cause, leurs musiques purgent de l’énergie et font vivre la musique béninoise. L’art peut véritablement nourrir son homme. Il suffit seulement de faire un bon travail et le reste viendra. Moi, je n’ai pas besoin de faire du décalé coupé pour me promener dans les écoles. Je n’ai pas besoin de mettre mon pantalon au niveau de l’anus et teinter mes cheveux.

Comment se porte la musique béninoise ?
Très bien. La musique béninoise est une musique d’avenir.

Quels sont les Projets de Tonton Jolidon dans l’immédiat ?
Sortir mon troisième album dans quelques mois

Votre mot de la fin !
Je voudrais féliciter les Béninois et les Béninoises qui achètent encore les œuvres des Béninois. Bravo à Boni Yayi qui a mis le milliard culturel, qu’il soit bien ou mal géré, c’est déjà un gros effort.

Entretien réalisé par Boris ADOHOUANNON

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