FEstival: COTONOU DANCE CONCEPT
7 juillet 2015
Lecture spectacle : Madame la Présidente (mangô a bê a wè)
10 juillet 2015

Une chambre pour mourir : Manier volontiers le paradoxe

Le rendez – vous théâtral du vendredi 03 juillet 2015, à l’institut français de Cotonou est une création d’Arsène Kokou Yèmadjè, jeune metteur en scène, et comédien au théâtre national du Bénin. Elle est intitulée Une chambre pour mourir ; une écriture d’Hermas Gbaguidi, interprétée par Casimir Agbla et Humbert O. Boko.
La scène se passe dans un hôtel où le gérant, Célestin Kpatindé (Casimir Agbla) reçoit un client (Humbert Boko) qui sollicite un service inhabituel. Il veut une chambre, pas pour passer la nuitée mais pour mourir. Troublé, Célestin Kpatindé rejette la demande tout en se préoccupant des raisons qui pourraient conduire le visiteur à vouloir une chambre pour ‘’ se suicider’’.

Au cours de leur conversation, l’hôtelier comprend qu’en réalité, entre le client et lui, existe un point commun : Angéline, leur conquête.

Avec cette création, Arsène Kokou Yèmadjè présente des faits de la vie, lesquels heurtent le bon sens ; des habitudes aux antipodes de la logique : le paradoxe. Et ce, en s’appuyant sur Casimir Agbla et Humbert Boko, les deux comédiens de la soirée qui ont su allier gestes, tons, dictons pour susciter l’attention des spectateurs, perturbés par moment par de vrombissements et bruits de téléphones – portables.

Les chambres d’hôtels ne sont pas construites pour recevoir des gens désireux de se donner la mort. On y va pour se donner un vif plaisir… C’est une absurdité que d’entreprendre un projet pareil.

La représentation a été, çà et là, recouverte d’autodérision au point où la fin tragique qu’a voulue le metteur en scène n’a retenu aucune attention. Une chambre pour mourir, vendredi soir, a été un spectacle jonché d’humours mais abouti avec le sang. Paradoxe !
Le paradoxe est aussi remarquable au niveau du costume de Humbert Boko (le client).
En grand apparat, le costume du client (Humbert Boko) trahit son statut d’homme fatigué des dégâts conjugaux, d’homme ayant commencé à en avoir marre des caprices de sa conjointe et qui décide, enfin, de passer de vie à trépas. Sur son visage, était difficile de lire le stress, donc le découragement.

Esckil AGBO

Share and Enjoy !

0Shares
0 0

Comments are closed.

0Shares
0