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Théâtre-«Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir »: Quand la faucheuse annonce sa venue

Les comédiens de la pièce théâtrale "Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir "

La compagnie Tam’art a donné une représentation de la pièce de théâtre «Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir », dans la soirée du vendredi 28 mai 2021 à l’espace artistique et culturel Le Centre sis au quartier Atrokpocodji à Abomey-Calavi. Axée sur une thématique commune à tout mortel, cette pièce soulève des questions existentielles.

Comme une épée de Damoclès, la mort plane au-dessus de la tête de chaque être humain. Elle transcende toute certitude. Mais il n’en demeure pas moins quela mort reste un mystère craint par tous. Pourquoi mourir? Où va-t-on quand on meurt? Avons-nous été de belles personnes au cours de notre existence ? Tant d’interrogations que suscite le spectacle « Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir ». Mise en scène et jouée par Casimir Agbla alias Dom-Dom, Delphine Kanou et Candace Gangnido Gaï de la Cie Tam’art, cette pièce est une écriture de Suzanne Van Lohuizen. Dans un jeu d’acteur qui frise l’humour, les comédiens ont réussi à faire rire les spectateurs tout le long de la pièce malgré le caractère assez sérieux des thématiques qui y sont abordées.

« Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir », c’est l’histoire de Ernestine, Stanislas et désirée. Un matin comme les autres, ils se réveillent de bonne humeur, se chamaillent et se taquinent un peu entre eux. Puis ils reçoivent une lettre. Très heureux et enthousiastes que quelqu’un se souvienne enfin d’eux, les trois petits vieux se précipitent pour lire la lettre. Mais ils seront très vite déçus. « Aujourd’hui c’est le dernier jour. Votre vie est finie. Et il n’y a rien à faire », lisait Stanislas. Ce message chamboule leur journée et sème la panique en leur sein.

« Nous n’allons pas mourir… »
Apeurés mais sceptiques, ils se disent que c’est surement une mauvaise blague. Stanislas, Disirée et Ernestine décident donc de réexpédier la lettre. « Nous n’allons pas mourir. Jamais ! » hurlent-ils à l’unisson. Car : la vie est belle ! Avec une euphorie plutôt fougueuse, les trois petits vieux se racontent leurs rêves inassouvis, les merveilles de la vie et des anecdotes plutôt alléchantes, histoire de se dissuader d’une mort imminente. Mais la peur s’empare d’eux lorsque Ernestine pique une crise. Ils décident alors de calmer leurs ardeurs et de prendre du thé comme chaque matin pour essayer de se convaincre que c’est une journée ordinaire.

Mais malencontreusement Ernestine fait tomber leur vielle théière qui se brise en deux. Et là c’est la panique générale. Pour eux, ce n’est pas le fruit du hasard que cette théière, leur ‘’compagnon’’ de longues dates, se brise en ce jour précis où ils reçoivent une lettre annonçant leur mort. « Adieu théière ! » pleurent-ils. Les trois petits vieux se lamentent, chantent des chants funestes et se décrivent mutuellement la mort selon leurs pires imaginations. Tout en se recroquevillant sur eux-mêmes ils s’interrogent : est-ce que nous avons eu une belle vie? Avons-nous été heureux ? Qu’est-ce-que l’amour ?

Entre panique, questionnements, refus de succomber, regrets ou rêves inassouvis, ces vieux finissent quand-même par subir leur triste sort. Comme pour signifier que peu importe les certitudes ou croyances, chacun y passera tôt ou tard. Néanmoins, de toutes les questions restées sans réponses, les trois petits vieux se réjouissent tout de même d’avoir fait le trajet terrestre ensemble tout le long de leur existence. La mort est inévitable mais c’est ce que l’on fait de son parcours terrestre qui est le plus important. «Nous avons toujours été là l’un pour l’autre … Nous n’avons pas vécu pour rien » proclament-ils à l’unisson avant la tombée de rideaux.

Quoi que comique, cette pièce peint une réalité inhérente à tout Être. Elle met en lumière des questionnements qui hantent le quotidien du commun des mortels sans pour autant l’empêcher de vivre, de faire des projets et de s’endormir chaque nuit avec l’espoir de se réveiller le jour suivant. Mais surtout, « les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir » incite les uns et les autres à bien vivre (faire du bien, s’aimer, s’entraider, se soutenir…) afin que les actes que l’on pose laissent une trace dans la mémoire des gens même après la mort.

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Inès Fèliho
Inès Fèliho
Rédactrice à Dekartcom

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