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La table ronde inaugurale de la 13ème édition du Festival International de Théâtre du Bénin (FITHEB) a mobilisé, ce mercredi 23 mars 2016, les festivaliers autour du thème : « Théâtre et Politique au Bénin ». Les trois panélistes à savoir Alougbine Dine, Koffi Gahou et Boniface Makponssè, au terme de leurs interventions ont montré qu’il est urgent de réintroduire les arts et cultures dans les écoles.

L’école est indiscutablement un lieu de transmission de la culture. L’enseignement artistique et culturel doit y avoir une place prépondérante. Comme, pendant la période révolutionnaire au Bénin. Exclure les disciplines artistiques et culturelles des programmes scolaires est donc une entorse à la promotion des créations.

Alougbine Dine

Alougbine Dine

Mais « c’est ce que nous constatons depuis que le Bénin a opté pour le système démocratique », se sont indignés en chœur les panélistes de la première journée des rencontres professionnelles du FITHEB 2016.

« Les arts sont absents dans nos écoles », regrette Alougbine Dine. Et cela n’est pas sans conséquences sur l’environnement culturel du pays, précise Boniface Makponssè. Le septuagénaire Koffi Gahou, parlant, singulièrement du théâtre, martèle : « le théâtre de nos jours bénéficie de plus de moyens mais il souffre de réel engagement des acteurs à tous les niveaux de la chaîne. Dans un passé encore récent, l’artiste s’exprimait de façon bénévole mais était fier et très passionné. Aujourd’hui, les acteurs du théâtre bénéficient plus d’attention de la part des politiques, mais ils régressent énormément dans la professionnalisation de leur art.»

Comparant, la période révolutionnaire à celle démocratique au Bénin, Alougbine Dine, constate que le dévouement, jadis, exprimé au profit des arts et Cultures a disparu et a laissé place au favoritisme, népotisme et à la paresse.

Boniface Makponssè

Boniface Makponssè

« L’argent », poursuit-il, « corrompt la jeunesse et l’empêche de se surpasser dans son travail de création ».

Nonobstant leurs conditions peu enviables, « les créateurs de ma génération n’avaient pas d’excuses pour ne pas créer », dit-il.

Au demeurant, résume le panéliste Boniface Makponssè, malgré l’environnement financier et l’accompagnement des dirigeants de plus en plus appréciables, la nouvelle génération d’acteurs de théâtre, au Bénin, se sclérosent.

Dine Alougbine, Koffi Gahou et Boniface Makponssè, au cours de leurs échanges ont donc apprécié l’évolution du théâtre béninois tout en regrettant le désengagement et l’amateurisme qui s’observent de plus en plus dans le secteur.

Koffi Gahou

Koffi Gahou

C’est en cela que la réintégration de l’enseignement artistique et culturelle dans les programmes scolaires s’avère urgente.

Elle permettrait, analyse-t-on, d’habituer les apprenants aux activités artistiques et de « semer » en eux l’irrésistible force pour valoriser et promouvoir la culture du pays.

Pour mémoire, la treizième édition du Festival international de théâtre du Bénin se tient du 23 au 30 mars 2016 sur le thème, «25 ans de renouveau démocratique, 25 ans de FITHEB : théâtre, démocratie et développement au Bénin et en Afrique». Ce premier panel s’est déroulé au siège du FITHEB à Cotonou et a connu la participation des festivaliers venus de la Belgique, du Burkina-Faso, de la Côte-d’Ivoire, de la France, de la Suisse, du Cameroun, du Togo et du Bénin.

Esckil AGBO

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