Soizic au café des arts !

Le vendredi 8 novembre à 18h30, le café des arts à Fidjorossé accueille pour sa deuxième exposition les œuvres de l’artiste française Soizic. C’était l’occasion pour le public de découvrir un travail résolument moderne, aux multiples inspirations.

Les œuvres de Soizic sont à l’image de cette jeune trentenaire : libres, engagées et dynamiques. Infirmière de formation, elle peint depuis qu’elle a quitté la France, il y a dix ans. Grâce au travail de son mari, Soizic a vécu dans plusieurs pays d’Afrique : le Cap Vert et le Niger, avant de poser ses bagages en 2012 au Bénin. Une année qui fut pour elle forte en émotion : « J’ai vécu beaucoup de sensations fortes, fais beaucoup de rencontres, de découvertes ». Le travail qu’elle expose au café est la trace de son passage à Cotonou, la représentation de son expérience dans la capitale économique du Bénin. Les supports sont multiples : carton, planche de bois, sculpture en plâtre : « la récupération, ce n’est pas nécessairement un choix, mais c’est plutôt lié à des raisons financières : le matériel artistique coûte très cher en Afrique ». Entre peintures figuratives et graff, l’influence de Basquiat et Paul Klee transparaît. L’artiste transmet avec son art des messages forts, lourds de signification. Coïncidence ou destinée, cette jeune femme toujours attirée par le monde mystique, s’est retrouvée au Bénin, la nation du vaudou. Son travail s’en est trouvé radicalement transformé.

 

Initialement prévue à la Maison Rouge, Soizic s’est finalement dirigée vers le café des arts, plus adapté à sa philosophie « A la maison rouge il faut payer pour exposer, et puis c’est un lieu si enclavé, si guindé, ça ne correspond pas à la manière dont je conçois l’art ».
C’est le plasticien Marius Dansou, chargé de l’organisation des expositions au café des arts, qui s’est occupé de toute la scénographie. Il explique ainsi : « Je connais son travail, et elle cherchait un endroit où exposer et montrer son passage au Bénin, je suis retourné voir ses nouvelles œuvres et on a décidé de l’exposer ».
Le vernissage a été une réussite. Pour cette deuxième exposition, le public est venu en grand nombre une nouvelle fois. Carine Agbanou, propriétaire du café, nous confie : « Ca a encore rassemblé beaucoup de monde. Concernant le travail de Soizic, c’est un autre genre qu’on a pas l’habitude de voir ici, ça change et ça fait du bien ». De nombreuses personnalités du monde culturel avaient fait le déplacement pour découvrir son travail, des artistes plasticiens comme Zanzou, Rafiy Okefolahan, Doudou ou Rémi Samuz. Le directeur adjoint de l’IFB était présent « Soizic est un personnage. On sent dans ses compositions qu’il y a à la fois du tourment et aussi beaucoup de relâchement, elle s’est libérée au fur et à mesure de son séjour, et cala se voit. »
Dans un mois, Soizic déménage avec sa famille à Bamako, où son mari est muté. Vous aurez jusqu’au 22 novembre pour venir découvrir un travail original, peu habitué des salles d’exposition béninoise.

Camille Aimée Malplat / stagiaire – dekartcom.net