Bénin : Les plasticiens Sébastien Boko et Dina en exposition à Air France KLM
31 mars 2015
Cartulaire buissonnier d’Apollinaire Agbazahou :   Une poésie hommage
31 mars 2015

RIAO 2015 offre un workshop sur le conte et l’économie de la culture

Une prise de conscience suscitée par la reconnaissance de la culture comme le quatrième pilier du développement se raffermit, de plus en plus dans l’esprit des acteurs culturels du Bénin. Un colloque co-initié et coproduit le 23 mars dernier 2015 à Cotonou par Partenari’arts & Culture Benin et l’Association Katoulati dans le cadre des RIAO 2015 se consacre à cet enjeu.

Si la pensée collective reconnait l’évidence des méfaits et de la stérilité de toute action visant le développement et qui rejette ou ignore la culture, celle des participants au colloque des Rencontres Internationales des Arts de l’Oralité ne dégage pas à ce principe. Les acteurs culturels, experts et diverses personnes ressources se sont mobilisés pour s’en convaincre.
Autour du thème « l’importance du conte dans le développement socio-culturel et économique du Bénin » ces congressistes ont convergé leurs réflexions et propositions vers la validation d’une conviction précise : le conte est une matière première pour le développement des industries culturelles et un appui dans l’économie créative. Cette conclusion finale qui invite à des actions innovantes dans l’entreprenariat culturel est déduite de plusieurs communications animées par des experts avertis.

Avec l’inspecteur de l’enseignement maternel et primaire à la retraite , monsieur Magloire Cossou, inspecteur des enseignements primaires et rédacteur de publications pédagogiques , qui a développé le thème : « l’importance du conte dans l’éducation des enfants », les congressistes retiennent que le conte, récit de faits d’aventure , de réalités…imaginaires , utilise plusieurs genres littéraires(nouvelles , fables , épopée…) pour assurer des fonctions ludique , sociale ,esthétique , pédagogique et même psychologique.
En accordant ainsi les violons sur les valeurs du conte, est-il pertinent d’apprécier l’intérêt que le système éducatif lui voue, une place de choix rassure Apollinaire Agbazahou, Inspecteur de l’enseignement secondaire, écrivain et dramaturge.

Selon lui, plusieurs ouvrages de conte sont intégrés à l’arsenal des livres au programme dans les écoles, lycées et collèges du Bénin. Il cite en exemple : Le pagne noir de Bernard B. Dadier, le recueil de textes de la collection Le Scribe et le Griot, Contes, contés à conter de Lylyan KESTELOOT, Candide de Voltaire. Ces livres de conte respectivement au programme dans les classes de 5eme, de 4eme, de 2nde et de 1ere peuvent faire objet d’une déclinaison cinématographique. C’est la précision que l’orateur Claude Balogun apporte à l’assistance sans se réserver de révéler que l’immensité de la richesse du patrimoine historique, culturel du Bénin reste faiblement exploité. La tradition orale africaine et plus particulièrement béninoise, dont surtout le conte, offre une source intarissable d’inspirations créatrices, artistiques et culturelles sous-exploitée.
Cette insuffisance dans l’exploitation des richesses du patrimoine culturel constitue un indicateur regrettable qui lance le projecteur sur la logique de marginalisation et de désintérêt du sous-secteur culture.

Pourtant la culture constitue un élément dans le développement durable. Un secteur culturel professionnel et bien organisée est une solution économique pour le développement de notre pays. Avec des chiffres àl’appui, le communicateur Espéra Donouvossi, administrateur culturel et assistant de recherche en économie créative et politique culturelle, démontre que la France gagne chaque année des milliards d’euro grâceà la culture et le tourisme, deux secteurs dont le chiffre d’affaire dépasse le secteur automobile et de l’immobilier. L’autre exemple, c’est le Nigeria, un pays voisin qui devient la première puissance économique du continent grâce à l’indication du secteur du cinéma dans le produit intérieur brut du pays.

Face à ces révélations les participants au colloque RIAO 2015 recommandent entre autres, un partenariat entre le Ministère de la culture et du tourisme et le ministère de l’enseignement pour faciliter l’intervention organisée des artistes conteurs dans les classes, la formation artistique des enseignants et des conteurs eux-mêmes, la définition d’un cadre juridique favorable à l’exercice du métier de conteur. Face au manque criard de données sur l’apport dans le développement économique la culture, la mise en place d’une direction spécialisée ou une commission professionnelle de recherche etdes statistiques sur la culture est vivement souhaitée.

Pacôme ComlanAlomakpe

Share and Enjoy !

0Shares
0 0

Comments are closed.

0Shares
0