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Rencontre-Discussion avec Gopal Das le slameur : Le Sasigbé d’hier à aujourd’hui

Le slameur Gopal Das. Ph/DR

Dans le cadre de son programme Rencontre-Discussion/Artistes en présence, l’espace artistique et culturel Le Centre a reçu le slameur Béninois Gopal Das au soir du mercredi 19 mai 2021 à Lobozounkpa. Moment de partage et d’échange, cette soirée a permis au public de cerner, un tant soit peu, ce slameur dont le jeune parcours force l’admiration.

Précurseur du Sasigbé (verlan qui signifie incantation ou encore parole agissante en Goun), Gopal est indéniablement l’un des artistes slameurs béninois les plus percutants de sa génération. C’est du moins ce qu’on retient de ses réalisations artistiques ces dernières années. En dix années de carrière, le slameur a eu le temps d’explorer bien des choses avant de trouver ‘’sa voie’’. Inspiré par des slameurs confirmés dont Souleymane Diamanka et Grand Corps Malade à ses début, Gopal Das travaille aujourd’hui à inciter les uns et les autres à une éveille de conscience permanente, une vigilance absolue et ce, à travers un concept qu’il dénomme « Ayihatotétitude ».

S’il est une chose qui permet à Gopal Das de se démarquer des autres slameurs, c’est bien évidemment le choix du slam en langue locale Goun. Partant de ses début qui remonte aux années 2009, il explique comment il s’est retrouver à faire du slam en Gougbé (langue locale de Porto-Novo), une langue qu’il ne comprenait pas auparavant mais qu’il a dû apprendre. Pour lui, c’est sa manière de revendiquer son identité en tant que Béninois et fils de la ville au trois noms : Xogbonou-Ajacè-Porto-Novo, la capitale du Bénin. « C’est un acte de résistance et d’affirmation d’identité parce qu’on ne saurait s’affirmer sans sa langue » insite le slameur.

« Les slameurs faisaient un travail formidable sur la langue française. Ce qu’ils faisaient était tellement beau que je me suis rendu compte que ce n’est que pour la langue d’autrui. Et donc je me suis dit que je peux faire la même chose dans nos langues ». C’est alors qu’il commence à s’intéresser plus à la langue de ses aïeux qu’il ne comprenait pas du tout pour avoir fait un cursus académique partagé entre le Bénin, le Togo et le Ghana, selon ses dires. Gopal Das confie avoir intégrer des Eglises seulement pour avoir accès à l’apprentissage de la langue Fongbé puisque c’était le seul moyen à l’époque. Il obtient un diplôme équivalent au Baccalauréat et poursuit ses recherches pour une meilleure connaissance en savoirs endogènes.

Une place de choix au pôle social.
Au-delà de la langue, Gopal Das tient énormément à faire les choses dans les règles de l’art selon ses confidences. Pour lui, il est important pour tout artiste de se construire une image. D’où la nécessité de se faire bien entourer et d’avoir un staff pouvant l’aider à réaliser une carrière professionnelle digne de ce nom. Il confie avoir noué des collaborations avec des slameurs de la sous-région dont le Caporal Wisdom et Balims 1er pour non seulement rehausser le niveau de son art mais surtout avoir plus d’impact. Gopal Das attire aussi l’attention du public sur l’importance de la rentabilité dans une carrière artistique tout en partageant ses erreurs en tant que débutant mais surtout ses prouesses ces dernières années.

De même, l’artiste, étant la voix des sans voix, se doit d’accorder une place de choix au pôle social dans sa carrière artistique, à l’en croire. « Je suis allé vers des populations qui ne connaissaient pas le slam pour amener les gens à prendre conscience par rapport à un certain nombre de choses» confie-t-il à l’assistance. Aujourd’hui Gopal Das est beaucoup plus engagé pour la cause des enfants et principalement celle de la jeune fille. En témoigne d’ailleurs ses nombreuses campagnes de sensibilisation sur les grossesses en milieux scolaire, les violences basées sur le genre…qu’il a faites aux côtés de diverses autorités politico-administratives et organismes internationaux. « Aujourd’hui de Adjohoun jusqu’à Malanville, il n’y a aucun collège qui ne sait pas qui est Gopal Das le slameur » se réjouit-il. Mais il n’en demeure pas moins que l’artiste envisage travailler à peaufiner son savoir-faire. Ses aspirations et ambitions pour sa carrière artistique en sont la preuve.

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Inès Fèliho
Inès Fèliho
Rédactrice à Dekartcom

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