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Quelques jours après sa démission du Conseil d’Administration du Fitheb : Hermas Gbaguidi révèle les dessous de sa décision

hermas-gbaguidi

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«Je ne me sens pas dans des milieux où il y a de l’animosité.… Ne voulant pas être mouton de Panurge, ne voulant pas être bouc émissaire, j’ai pris mes responsabilités » : ces propos sont de l’acteur culturel, dramaturge et scénographe béninois, Hermas Gbaguidi. Approché, en son domicile, sis à Kouhounon dans la ville de Cotonou, le dimanche 22 septembre dernier au sujet de sa démission du Conseil d’Administration du Festival International du Théâtre du Bénin (FITHEB), l’homme communément appelé Dah a révélé nombre de choses qui l’ont conduit à cette décision qui a surpris plus d’un.

Lire ici l’entretien qu’il nous a accordé

Dekartcom.net : Bonjour, Hermas Gbaguidi, quelles sont les raisons fondamentales de votre démission du Conseil d’Administration du FITHEB ?

Hermas Gbaguidi : Je l’ai expliqué dans l’une de mes lettres. Pour le ministre, j’ai été un peu neutre en disant que c’est pour des raisons personnelles. Mais dans la lettre que j’ai envoyée à mes collègues du Conseil d’Administration du fitheb, j’ai été un peu plus clair en parlant de la situation délétère qui est devenue la norme aujourd’hui au niveau du Conseil d’Administration. (…) Ce n’est plus l’unanimité, ce n’est plus la collégialité qui prédominait dans nos décisions qui compte aujourd’hui. Les gens tirent le drap de leur côté sans tenir compte des vrais intérêts ni de l’événement ni de l’institution qu’est le Fitheb. Je dis ceci parce que le Fitheb, pour moi, c’est deux choses : il y a l’événement qui est la biennale et l’institution qui est la direction et tout ce qui l’entoure. De même, je ne me sens pas dans des milieux où il y a de l’animosité. Dans ma lettre envoyée au Conseil d’Administration, j’ai parlé d’intégrité physique et morale. J’ai commencé par faire peur aux gens par rapport à mes prises de position. Ne voulant pas être mouton de Panurge, ne voulant pas être bouc émissaire, j’ai pris mes dispositions ; j’ai pris mes responsabilités.

Mais dans une institution, on n’a pas toujours les mêmes opinions. Qu’est-ce qui vous a marqué négativement dans le conseil et qui vous a conduit à la démission ?

Depuis 2011 que je suis rentré dans le Conseil d’Administration du Fitheb, j’ai toujours eu l’inspiration nécessaire pour dire telle ou telle décision que nous sommes en train de prendre va nous conduire à telle ou telle situation. Au début personne ne me croit mais à la fin, on tombe dans les situations que j’avais évoquées.

Citez – nous quelques cas ?

En 2011, quand le directeur actuel du Fitheb a présenté le programme de la 12ème édition, j’avais émis des réserves sur des aspects par rapport à la programmation, par rapport à la logistique et même par rapport au choix des villes. Ceci parce que nous n’étions pas encore en mesure d’assurer cette envergure de l’événement. Personne n’a cru à ce que je disais. On a pensé que c’était mon égo qui parlait. Mais on est arrivé au gap de 53 millions de francs CFA. En 2012, quand il s’agissait de voter le rapport, je n’étais même pas au pays mais j’ai dit à celui à qui j’ai laissé ma procuration que s’il y a gap d’un seul franc de rejeter le rapport. Ils ne l’ont pas fait. Ils ont ajourné plusieurs fois et c’est un an après qu’on a finalement rejeté. Vous voyez M. le journaliste, on est revenu au point de départ or on l’aurait fait depuis. En cette année 2013, avant même les journées de réflexion qu’a organisées le ministère de tutelle, on avait attiré l’attention des gens sur un certain nombre de choses qui risquent de nous amener des ennuis. On ne nous avait pas écoutés ; aujourd’hui on en est où ? Mais cela ne nous a pas empêchés de continuer le combat. Par ailleurs, j’ai enfin compris qu’on fait un combat de Sisyphe. On monte la pierre en haut et ça revient chaque fois. Je me suis dit, il ne faut pas perdre son temps et ses énergies pour rien. J’ai des principes et ils me sont catégoriques. Je n’aime pas les dialogues de sourd.

Que reprochez – vous au conseil et au ministre de tutelle ?

Je ne reproche rien au ministre. Mon problème n’est pas un problème de ministre. C’est un problème du Conseil d’Administration parce que la crise est là. On doit chercher à régler la crise au sein du conseil ; et c’est cette démarche que je ne trouve pas dans les manières de faire de ce conseil.

Avez – vous un appel à l’endroit de celui qui vous remplacera au sein du conseil ?

Je lui demande de faire attention et de continuer le travail que j’ai entamé.

Propos recueillis par Esckil AGBO Correspondant Dekartcom.net

 

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