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Porto – Novo: La municipalité méprise de nouveau ses acteurs culturels

Gérard Bassalé, Chef d'oeuvre du projet Eclosions Urbaines devenu reporter d'images. Crédit Photo: Louis Oké Agbo

Ils ont été écartés du vernissage de l’exposition pour laquelle, ils ont travaillé pendant des mois. La municipalité de Porto- Novo les a simplement mis à distance de la cérémonie consacrant l’ouverture de leurs œuvres au public, laquelle cérémonie est couplée avec l’inauguration des places traditionnelles d’Adjina (3ème arrondissement), réhabilitée à la faveur du projet Eclosions Urbaines, financé majoritairement par la communauté d’agglomération de Cergy- Pontoise. Eux, ce sont les artistes plasticiens et promoteur culturel ayant travaillé sur ledit projet.

Dekartcom a fait la remarque sur le terrain. Suivez son regard.

Au cours de la cérémonie, ces artistes n’ont pas eu droit à la parole. Même pas leur représentant. Pire, aucune place ne leur a été réservée. Comme tout spectateur, chacun d’eux s’est faufilé dans la foule. Le comble, c’est qu’on n’a même pas accordé à Gérard Bassalé, promoteur du centre culturel Ouadada, géniteur et chef d’œuvre du projet de faire savoir aux populations les couloirs et grandes étapes de son exécution. Il n’a pas d’ailleurs eu de siège à la tribune officielle. L’homme, visiblement choqué, par ce coup de la mairie de Porto- Novo, s’est transformé en reporteur d’images.

La situation vaut qu’on s’en irrite.

La municipalité méprise de nouveau ses acteurs culturels

Dominique Lefebvre (Pdt Cergy- Pontoise) au milieu de Gérard Bassalé (Gauche) et du Maire Emmanuel Zossou (Droite). Crédit Photo: Louis Oké Agbo

Frustrés pour les uns et remontés pour les autres, les créateurs d’arts contemporains de Porto- Novo dénoncent le manque de considération à leur égard, par les autorités municipales. Pourtant, ils sont de véritables répondants de la culture portonovienne par ricochet béninoise.

Désiré Dèdèwanou est le président de leur association. Il déplore au micro de la plateforme panafricaine dekartcom.net le comportement de la municipalité:

« Le constat est déplorable, ce samedi 09 janvier 2016. Il l’est en ce sens que tout le travail qui a été abattu sur cette place n’a pas été facile. Nous avons passé des jours et nuits pour créer afin d’embellir notre ville aux couleurs de notre culture. C’est triste et malheureux que sur le protocole, qu’on ne puisse pas intégrer les artistes. Je pense que les autorités ont confondu ce vernissage à un meeting politique».

Son collègue Toffodji indique pour sa part que ce comportement des responsables communaux de la ville ne le surprend pas. « Je suis conscient qu’on n’est pas avec les connaisseurs des arts et cultures. Car les connaisseurs connaissent et reconnaissent la place de l’artiste. Nous n’avons même pas eu de sièges pour nous assoir». Celui-ci est appuyé par Winoc, un plasticien – designer qui estime qu’un problème d’éducation et de considération aux arts et cultures se pose au niveau des responsables de Porto- Novo.

« Ils nous ont privés de sièges; ils nous ont privés de parole alors que ce sont nos créations qui les ont réunies. Je crois que le mal est dans leur tête. Ils ne sont pas dans le monde culturel. Ce sont des politiques qui profitent de la culture mais qui ne lui apportent absolument rien; même pas une attention à l’égard des artistes. Nous, nous allons réagir car quand on prive un enfant de ce dont il a droit, on finit par le retrouver là où on ne souhaite le voir».

Le photographe d’art Louis Oké Agbo, les designers Visaac, Kifouly et le peintre- sculpteur Zount n’ont pas caché eux aussi leur colère. Pour eux, l’autorité municipale de la capitale et son équipe ont failli dans l’organisation de cette cérémonie. Car, vient justifier l’enseignant de français et amoureux des beaux arts, Gilles Bonou Araba: « il aurait fallu donner officiellement la parole au représentant des artistes afin qu’il dise son mot. Cela n’a pas été fait. Je pense que c’est une manière de mettre les artistes au second plan alors qu’ils ont été vraiment à la pointe pendant tout le trajet dont l’aboutissement est l’inauguration».

Contrairement aux artistes qui ont exprimé leur désolation, le chef d’œuvre du projet Eclosions Urbaines, Gérard Bassalé a simplement éconduit notre équipe. « Monsieur, le journaliste, veuillez me permettre de m’abstenir de ce débat», nous a -t-il dit, tout modestement.

Nous pensons, pour notre part que l’attitude de l’équipe communale s’inscrit dans un sillage de mépris de l’art et de l’artiste. Les acteurs culturels (artistes, promoteurs…) ne sauraient être considérés comme des personnes de bas étages.

Ils méritent l’honorabilité tout comme les députés au parlement.

Copyright: Esckil Cader AGBO_dekartcom, janvier 2016

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