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Ouagadougou_ 8ème édition du Festival RENDEZ- VOUS CHEZ NOUS : 250.000 participants attendus

8ème édition du Festival RENDEZ- VOUS CHEZ NOUS

Initié en 2009 par le collectif ACMUR (Assez de murs » Association Arts, Clowns, Marionnettes et Musique dans nos rues) et son fondateur Boniface Kagambega, le festival Rendez-vous chez nous propose de nombreux spectacles gratuits dans l’espace public, avec un choix affirmé d’une culture pour tous et dans tous ses états. Pour la 8ème édition qui se tient du 04 au 26 février 2017, plus de 50 compagnies sont venues du monde entier, réunissant près de 400 artistes pour rencontrer un public toujours plus nombreux. 250 000 personnes sont attendues sur cette édition. Nous avons rencontré le directeur du festival, Boniface Kagambega.

Lisez…

Dekartcom : M. le directeur, qu’est ce qui vous a amené à créer le Festival Rendez-vous chez nous ?
Boniface Kagambega : A la base, je suis marionnettiste et comédien. Après avoir beaucoup joué dans les Instituts français, et après une tournée régionale de 3 ans dans 11 pays d’Afrique de l’Ouest, je me suis rendu compte que je m’adressais à une classe privilégiée, une élite.

Boniface Kagambega,  directeur du festival RENDEZ- VOUS CHEZ NOUS.

Boniface Kagambega, directeur du festival RENDEZ- VOUS CHEZ NOUS.

C’est à l’occasion d’une tournée à La Cartoucherie de Vincennes que j’ai découvert les arts de la rue, au travers de Grandes Personnes d’Aubervilliers qui mettaient en place un projet à Boromo. C’est en suivant le projet que j’ai pris la mesure de l’impact des spectacles dans les villages sans que cela ne soit des commandes d’ONG comme nous avions l’habitude de le faire.

Au travers des différentes expériences menées à Abidjan et à Ouagadougou entre 2002 et 2005, mais qui correspondaient plus à du théâtre de salle joué dehors, et avec de nombreux échanges avec des professionnels en France, j’ai mieux compris ce qu’étaient les arts de la rue. La participation en France aux Rencontres d’ici et d’ailleurs de la Compagnie Opposito, aux Invites de Villeurbanne de Patrice Papelard ou la rencontre avec la Compagnie Carabosse ont été déterminantes pour comprendre les logiques artistiques sur des projets de territoire. C’est ce qui m’a motivé à créer un festival dans les villages en 2009.

J’ai également beaucoup appris au contact des artistes et dans les nombreux festivals de la sous-région dans lesquels j’ai travaillé pour comprendre le fonctionnement d’un festival international.

Quels sont les enjeux du festival et de cette ambition de développer les arts de la rue au Burkina-Faso ?
Ils sont multiples. Initialement le festival s’intitulait « Les villages d’Afrique accueillent les arts de la rue ».

Tout d’abord une question de conscientisation. On s’est dit qu’avec les arts de la rue on pouvait toucher une certaine frange de la population sur une dictature que nous avons connue. Le Festival n’a jamais reçu de soutien pendant de nombreuses années et nous sommes toujours dans l’attente d’une possibilité pour cette année.

Nous permettons à des artistes engagés et ceux qui défendent le « live », où les micros ne sont pas fermés, de pouvoir s’exprimer librement.

Nous pensons qu’il y a des messages qui peuvent toucher nos populations sur le combat de la jeunesse africaine et des Africains eux-mêmes. Nous souhaitons permettre de sortir de ce monde triste et de cette vision qui consiste à tendre la main pour nous venir en aide. Il s’agit enfin de voir ce qui se passe ailleurs.

Les artistes français nous ont beaucoup aidé pour construire le projet du festival, mais également pour faire prendre conscience auprès de nos populations de nos savoir faire et de leurs potentiels artistiques. A titre d’exemple, les enfants du quartier de Gounghin sont aujourd’hui très impliqués dans la scénographie de l’espace du festival.

Enfin, avec l’appui de nos partenaires, Khalid Tamer au Maroc, Amadou Cheik Kotondi au Niger ou Jude Zounmènou au Bénin, nous contribuons à la professionnalisation d’artistes burkinabés en leur permettant de tourner à l’international.

Quels en sont les impacts ?
Ils sont multiples encore une fois : éveil des consciences, professionnalisation des artistes et impact économique au travers de l’économie générée autour du festival concernant l’accueil et l’implication des marchandes sur le site. Nous ne sommes pas que dans une logique de diffusion.

Parlez- nous des ambitions pour la huitième édition qui est en cours.
Nous souhaitons pouvoir mieux collaborer avec les autorités et arrêter cette guerre frontale que nous avons avec eux, avec la peur qu’ils ont de rencontrer les artistes pour que, ensemble nous puissions échanger.

C’est aussi pour nous une question de vivre-ensemble. Le monde entier connaît aujourd’hui des difficultés avec des fous que l’on croise et que l’on appelle terroristes. Le Burkina-Faso n’est pas épargné. Juste à côté de nous se trouvent les forces de la Gendarmerie avec qui nous travaillons de manière étroite et que nous remercions de leur présence pour assurer la sécurité du festival. Mais il ne faut pas que l’on ait peur aujourd’hui et que cela nous oblige à annuler des spectacles. C’est aussi l’enjeu pour nous d’expliquer aux populations qu’ensemble nous pouvons nous unir et combattre ces fous.

Il n’y a pas d’annulation comme on peut le constater en France actuellement mais il y a un manque de soutien évident. Il existe encore une peur de certaines personnes au Burkina-Faso pour se mélanger à la foule dans ce qui est perçu comme un festival populaire et qui peut être un risque…

Encore une fois, nous voulons montrer que nous n’avons pas peur et que rien ne peut nous empêcher de vivre.

Quels sont les spectacles majeurs de cette édition ?
Déjà pour nous, nous avons une très belle programmation sur le festival. Les gens sont attirés par les concerts mais c’est avant tout un festival des arts de la rue avec de très beaux spectacles.

A ce stade, Boniface énumère tous les spectacles programmés. On rit. Boniface qui en est le programmateur nous invite à tout voir et rappelle l’ambiance particulière, bonne enfant, du festival dans les villages et sur la Place de la Femme à Ouagadougou. Voilà, il faut tout voir.

Rendez-vous chez vous 2017, c’est du 04 au 12 février à Ouagadougou ;
du 15 au 18 février à Bobo Dioulasso et du 23 au 26 février à Bamako (Mali).

Pour rappel, ACMUR = « Assez de murs » Association Arts, Clowns, Marionnettes et Musique dans nos rues. Créé en 2009, ce collectif d’artistes contribue à la démocratisation de l’art au Burkina-Faso et en Afrique de l’Ouest. Dans une logique de développement et de structuration des arts de la rue par la formation des artistes et des équipes organisatrice, il participe activement à la diffusion, à la création de spectacle, à la mise en réseau d’artistes et de programmateurs.

Réalisation : Adrien Guillot (Collaboration)

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