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Musée des plantes : Porto- Novo, la verdure

Jardin des Plantes et de la Nature (JPN), Crédit photo: Dekartcom

Quand vous y faites un tour un jour de canicule, vous n’êtes pas déçus. Il y fait bon vivre grâce à sa surface verte étendue sur près de trois hectares. Bienvenus, amis du Vendredi des Patrimoines et du Tourisme au Musée des plantes de Porto- Novo.

Autrefois forêt sacrée de Hogbonou (Porto- Novo), le musée des plantes connu sous l’appellation Jardin des Plantes et de la Nature (JPN) est constitué de quatre zones. Augustin Houénou, la trentaine environ est le guide du site depuis quelques années. Il nous cite les différents espaces : « nous avons la zone des plantes médicinales, suivie de celles historiques, l’espace des plantes alimentaires et le milieu aquatique ».

Dans la première zone, on dénombre plusieurs espèces. Mais trois ont retenu notre attention. Il s’agit de l’hysope qu’on retrouve dans les couvents et dont les feuilles, selon les explications d’Augustin servent à faire de la purification. Dans la tradition béninoise, détaille le guide, on utilise également les feuilles de cette plante quand on veut enterrer le placenta d’un enfant. Elle facilite également l’accouchement.

Le poivre de Guinée qui sert à cicatriser le nombril du nouveau né. Réduit en poudre et lapé, il calme la toux. Enfin, le Pignon d’Inde encore appelé Purghère. Il est indiqué dans le document- guide du JPN, édité en 2009 que la sève du Pignon d’Inde est « utilisée pour arrêter l’hémorragie après une blessure. Les mamans utilisent ses feuilles pour le bain de la bouche de leurs enfants, et plus généralement pour guérir les petites plaies de la bouche».

Dans la zone des plantes historiques, s’impose un premier géant arbre : c’est l’Iroko. « Il

Augustin Houénou, guide du jardin des plantes de Porto-Novo

Augustin Houénou, guide du jardin des plantes de Porto-Novo

est âgé de plus de 300 ans, avec une hauteur de 40 mètres. C’est sous cet arbre que le Migan et le roi venaient exécuter ou gracier les condamnés à mort. C’est un arbre – sacré qui donne une seule graine, laquelle s’éclate et va très loin. Son tronc est considéré comme la demeure des esprits », raconte le guide du JPN. A la page 24 du document pré- cité, on lit cette précision : l’iroko est un arbre « qui ne se laisse que par fragments et avec des messages symboliques qu’il convient d’apprendre à décoder fidèlement. »

Plus loin, on tombe sur le colatier géant. Selon les propos d’Augustin Houénou, c’est sous cet arbre que le roi de Hogbonou venait consulter le fâ. C’est le lieu, déclare –t- il, des scènes divinatoires. A côté, est plaqué un tableau sur lequel sont inscrits les seize signes de base du fâ.

Les zones alimentaires et aquatiques
Dans l’espace des plantes alimentaires, on a entre autre le poivrier, le Bois d’Inde qu’on appelle habituellement Laurier (plus d’un centenaire), le mirabellier, le Roucouiller ou « arbre rouge- à lèvres » (tomate antillaise qui entre dans la conservation du fromage peulh) et le Theobroma cacao (cacaoyer). Entre ces différentes plantes, signale Augustin, il existe une relation de dépendance, notamment au niveau du poivrier et mirabellier. Le premier dépend du second sans lui nuire. Il y a aussi dans ce circuit, le baobab dont les feuilles fraîches permettent de faire de la sauce gluante, le caféier…

La dernière zone du musée des plantes est le milieu aquatique. Il y est érigé, depuis 2002 un bassin, refuge de la faune et la flore aquatique.

Signalons que devant chaque plante, il y a des indications sur le nom scientifique, la famille de l’espèce, le nom en goun, en yoruba et puis français. Les touristes s’en réjouissent, apprend-t-on.

Au-delà du tourisme
Officiellement ouvert le 22 janvier 1999, le Jardin des Plantes et de la Nature (JPN) est inscrit, depuis 2009, comme site pédagogique d’exploration du milieu naturel, à en croire les dires de son Conservateur, le Gestionnaire des Patrimoines, Franck Ogou. C’est pourquoi au nombre des 20.000 visiteurs qu’il enregistre, annuellement, 70% sont du monde scolaire.

Touristes européens, américains, asiatiques et africains disputent les 30%, restant.

Esckil AGBO

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