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Tunisie : Les enfants au cœur des Journées Musicales de Carthage 2017

L’une des innovations des Journées Musicales de Carthage (JMC), édition 2017 est le concours de « L’Enfant Créateur ». Il met en épreuve les 12 et 13 avril prochain vingt enfants âgés de 08 à 14 ans devant un jury professionnel dont la mission est de jauger le timbre vocal des uns et la maîtrise d’instruments de musique des autres. Le coordonnateur général de cette activité, Dr Ridha Ben Mansour, spécialiste en musique pour enfants, au cours d’une interview qu’il nous a accordée explique l’initiative.

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Dr Ridha Ben Mansour, Coordonnateur général du concours de l'Enfant Créateur des JMC 2017

Dr Ridha Ben Mansour, Coordonnateur général du concours de l’Enfant Créateur des JMC 2017

Dr Ridha Ben Mansour : C’est la 4ème édition des JMC mais c’est la troisième édition dans laquelle je travaille. Moi, je travaille toujours avec les enfants. Au début, on a fait appel à tous les enfants des gouvernorats de Tunisie. Je suis allé dans les vingt- quatre choisir les meilleurs. Je les ai amenés pendant les JMC à suivre les spectacles. Après, on a organisé deux ateliers. Ceux qui ont un peu plus de six ans ont fait un atelier sur les instruments de musique et ceux qui ont moins de six ans ont travaillé sur les rythmes, ce que nous appelons communément l’éveil musical.

A la fin, on a fait un concert pour les petits et pour les plus grands. L’année qui a suivi, on a fait la même chose en augmentant le nombre d’enfants…

Cette année, puisque les adultes sont en compétition et gagnent un Tanit et sont suivis par les média et autres, je me suis dit pourquoi ne pas donner la même chance aux enfants. Ils sont la pépinière de la musique, ils seront dans dix ans, eux même en compétition, ils seront adultes. Il faut alors leur donner l’occasion de participer au festival très tôt. C’est ce que nous appelons JMC pour enfants.

Présentez- nous donc et ce, brièvement les JMC pour enfants encore appelé le concours de l’Enfant créateur.
C’est une compétition entre les enfants instrumentistes et les enfants chanteurs. C’est donc deux compétitions. On n’a pas choisi les instruments ; ce n’est pas un concours de piano, ce n’est pas un concours de violon. C’est un concours de talent. On peut être talentueux sans avoir une maîtrise d’un instrument conventionnel. C’est n’importe quel instrument. Vous savez en Afrique, on peut jouer sur n’importe quelle caisse.

Pour les chanteurs, on n’a pas choisi un style. C’est ouvert à tous les styles. Il y a des enfants qui chantent l’arabe, d’autres le tunisien ou encore l’oriental. C’est assez large comme champ pour laisser la possibilité aux enfants de participer.

On a eu 85 dossiers dans toute la Tunisie. Il y a un comité de présélection qui a choisi une vingtaine. Huit chanteurs et douze instrumentistes. Ils vont donc faire un concours pour espérer décrocher le Tanit, le même prix chez les adultes.

Est- ce qu’il est prévu pour les vingt finalistes des séances de formation ?
Bien sûr. On organise pour eux des séances de coaching les 10 et 11 avril. On ne va pas leur apprendre la musique pendant ces deux jours. Nous leur donnons les moyens d’avoir plus confiance en eux ; de ne pas se sentir en compétition avec les stress et autres. Nous leur apprenons comment affronter le public, la démarche d’entrée sur scène. Mais il y a aussi un travail en rapport avec les instruments. Nous faisons un travail de psychologie…

Et après le concours, la direction des JMC a-t-elle prévu le suivi de ces enfants, notamment les lauréats ?
Du point de vue de l’administration des JMC, ce n’est pas prévu… Le but pour moi, ce n’est pas le prix mais c’est de faire découvrir à ces enfants leurs talents. Ils ont la chance, le courage et l’audace d’affronter un public des JMC. On ne peut pas donc les lâcher. On va discuter de cela avec l’administration du festival. Si l’année prochaine, on doit rééditer l’expérience, moi je vais appeler les lauréats de cette année qui viendront soutenir leurs jeunes frères.

Réalisation : Esckil AGBO, envoyé spécial à Tunis

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