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Burkina / Fitmo 2017 : Le spectacle « Demain, c’est dimanche » ou l’hypocrisie du religieux

Le spectacle « Demain, c’est dimanche » Crédit photo: Tognidaho

Mercredi 08 novembre, les rideaux du Festival internationale de théâtre et de marionnettes de Ouagadougou sont tombés pour l’étape de cette ville, « Demain c’est dimanche », a été joué comme spectacle de clôture.

La lumière éclaire la scène d’un coup. Une croix, un autel couvert de blanc et des bougies sur une table s’offrent à la vue des spectateurs. Une cloche qui rappelle celle de la messe se fait entendre.On entend au même moment la voix du muezzin. Ce mélange de christianisme et de l’islam a suscité des murmures dans le public.Entre alors un homme de robe vêtu : on devine que c’est un prêtre en soutane. Le spectacle commence. L’histoire est celle d’un jeune homme, d’un mécanicien à la personnalité complexe. Il est d’abord vu comme « un criminel armé, dangereux », recherché par la police et dont la tête est mise à prix par le père de Moyenbila, celui-là même qu’il a tué involontairement. Cependant, il représente non seulement celui qui refuse de se soumettre à un dogme religieux mais aussi comme le porte- parole des laissés pour compte, un homme en quête du bien-être et de liberté. Il dit se prénommer « Misère de Souffrance », un nom que la vie lui aurait donné.

Un dialogue s’installe alors entre les deux hommes qui pourtant divergent dans leur conception du monde.Le prêtre veut ramener « son fils pécheur sur la voie de Dieu » même s’il prend la défense de moyenbila. Le père de ce dernier est un grand donateur de son église. C’est le voile de l’hypocrisie qui est mis à nue. Quant au jeune homme, avec son accoutrement, il fait penser à un bandit même s’il a voulu prendre ce qui lui revenait de droit. C’est-à-dire la somme de 500 f pour avoir réparé la mobylette de Moyenbila.

Après vaine tentative pour raisonner le jeune homme, le prêtre lui apporte « le sang du christ » au lieu de l’eau qu’avait demandé « Misère ». Il l’a bue goulûment et à la surprise générale dit n’avoir pas étanché sa soif car sa soif est celle de la liberté et de justice. Ce qu’il ignorait c’est que sa boisson est empoisonnée.

Dans un élan de colère il quitte la scène en faisant allusion à l’exil puisque « tout réside dans le partir ».Peu après, il revient en se tortillant de douleur.Il meurt sur l’autel dans les bras du prêtre qui a certainement mis du poison dans son verre. Maintenant le prêtre doit nettoyer l’église car demain c’est dimanche et la messe doit être célébrée. Là, toute l’hypocrisie dans le milieu religieux. Faire des choses peu catholiques la veille du dimanche et faire semblant d’être propre pour célébrer la messe Un bruit de véhicule se fit entendre et la lumière s’éteint sous un tonnerre d’applaudissement.

La pièce « Demain c’est dimanche » est un texte de Yacinthe Kabré mis en scène par Dr Ahmadou Mandé et Kira Claude Guingané puis joué par deux étudiants du CFRAV. Cette pièce dans son intrigue aborde de nombreuses questions existentielles : celle de l’homme exploité, de l’hypocrisie, de la religion, de la liberté, de la justice entre autres.

Eugénie Bila (Stag)

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