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Du 05 au 12 mars 2016, s’est tenue à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire la neuvième édition du Marché des Arts du Spectacle Africain (MASA). Ce rendez- vous culturel majeur du continent a connu une progression considérable, comparativement à l’édition précédente.

Professeur Yacouba Konaté, Directeur Général du MASA

Professeur Yacouba Konaté, Directeur Général du MASA

Tel le phénix, le Marché des Arts du Spectacle Africain (MASA) renaît de ses cendres. Au palais de la Culture de Treichville, le samedi 12 mars 2016, le rideau est tombé sur la neuvième édition, laquelle est d’ailleurs, la deuxième après la crise ivoirienne. L’événement a, de nouveau, affiché tout son rayonnement, tout son prestige.

De 09 h à 13 heures, ce, pour presque toute la durée de la manifestation, il y a les conférences- débats ; à 15 heures les showcases, et à 18 heures, sur l’esplanade du palais de la culture et dans la salle 4000 places, des défilés de mode, des spectacles d’humour, du théâtre et de la musique.

En termes de chiffre, on retient que le MASA 2016 a enregistré près de 500 artistes, toutes disciplines confondues. Parmi ceux- ci, plus de 200 sont venus de l’étranger. Pour ce qui concerne les diffuseurs, ils étaient environ 350 à prendre part à l’événement. Les journalistes accrédités par la direction générale du MASA, sans compter les locaux, étaient près de 150 et le nombre de badges passe de moins de deux mille en 2014 à plus de 4000. Soit le double.

En plus de ces chiffres qui témoignent de l’engouement que les acteurs culturels du monde entier expriment pour la biennale, il faut remarquer que la qualité des prestations des artistes, celle des débats lors des rencontres professionnelles était admirable.

le cinéaste malien Cheik Omar Sissoko

le cinéaste malien Cheik Omar Sissoko

Pour le cinéaste malien Cheik Omar Sissoko, « les conférences et les prestations des artistes ont été d’une qualité extraordinaire ». Même réaction chez la journaliste franco- togolaise et Experte en questions culturelle, Ayoko Mensah. Se confiant à dekartcom, elle déclare : « je suis impressionnée par l’ampleur de l’événement du point de vue du public, des artistes, et des professionnels. Les débats lors des tables rondes ont été de très intéressants ».

Partant de ces observations, le Président de la Commission- Afrique de l’Union Internationale de la Marionnette, le Nigérien Cheik Amadou Kotondi indique qu’un effet louable a été fait pour ce MASA. « En 2014, ce n’était pas ce que nous observons aujourd’hui. Les choses ont évolué et il faut féliciter les organisateurs », a-t-il précisé.

Il est rejoint par Adama Traoré, directeur du festival de Théâtre des Réalités au Mali qui estime qu’on peut évaluer cette progression par rapport à la présence des diffuseurs, à l’ouverture à la diaspora (l’invitation de Salvator de Bahia), l’implication de plusieurs communes de la Côte d’Ivoire et d’un public scolaire considérable.

Au demeurant, la neuvième édition du Marché des Arts du Spectacle Africain (MASA) a été donc satisfaisante.

Peut mieux faire

Tout le monde est d’accord que le MASA 2016 a été un succès, notamment dans la qualité des œuvres présentées. Cependant, on a noté quelques imperfections, irrégularités qu’il faille corriger les années à venir.

Adama Traoré, dramaturge et metteur en scène malien

Adama Traoré, dramaturge et metteur en scène malien

Abordant les couacs de la biennale, Adama Traoré se désole en ces termes : « des spectacles annoncés n’ont plus lieu à l’heure et à l’endroit indiqués dans le programme. Ce programme est même sorti après le lancement du marché. Pour un événement de cette envergure, c’est inadmissible. L’autre chose que j’ai déplorée au cours de ce MASA est la mauvaise gestion du parc -auto. La direction a mis à la disposition de ses invités beaucoup de bus et de véhicules. Mais ils ont été mal gérés. On ne sait ni le départ ni l’arrivée. J’ai noté ainsi la mauvaise structure de la logistique. »

Selon Cheik Amadou Kotondi, au-delà des difficultés relatives au parc- auto, « les diffuseurs ne se sont pas retrouvés sur le terrain. Plusieurs activités très importantes sont programmées au même moment et à des endroits différents. »

Ayoko Mensah« C’est un foisonnement dans lequel, les participants n’arrivent pas à se repérer », ajoute Ayoko Mensah.

En analysant ces différents points de vue, on se rend compte que de mieux en mieux, le MASA se reconstruit. L’édition 2016, dite d’édition de confirmation le prouve bien. Certes, elle n’a pas connu la satisfaction escomptée mais, en rien, elle n’entache la crédibilité et le caractère extra- continental de l’événement.

Le chemin pour combler à 100% l’attente des acteurs culturels est peut – être long. Mais le dévouement du Professeur Yacouba Konaté et de son équipe augure un MASA plus fort et qui ira plus loin.

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