Exposition: URBAN MYSTIC, 3 artistes majeurs Piniang, Zinkpé, Kifouli
15 juin 2015
Ousmane Alédji au sujet du CA/ FITHEB:« Ce que nous pourrions reprocher, c’est la précipitation »
18 juin 2015

L’hypocrisie dans le rang des acteurs culturels béninois

Marthin Luther King,  s’adressant  au peuple africain dans  l’un de ses discours disait : « Apprenez à vivre  ensemble comme des frères sinon vous allez  mourir ensemble comme des idiots ». En ce mois de  juin 2015, je me permets d’adresser cette  invite  à tout le corps culturel du Bénin.  Car, ai- je constaté, avec consternation, l’hypocrisie ronge et ruine  le secteur.  Et si rien n’est fait, on assistera  à l’idiote  mort précipitée  de la culture  béninoise.

Les artistes de mon pays ne  disent pas la vérité,  ils dissimulent leurs caractères, leurs intentions véritables et usent parfois des verbes destinés à tromper sur les sentiments de l’autre.  Une place privilégiée est attribuée à l’hypocrisie dans leur  environnement.

D’abord, entre eux- mêmes,  vivent le mensonge, la calomnie, la médisance et le dénigrement. Pour preuve,  le feuilleton « Biennale Regard Bénin et  Biennale  Bénin », de novembre 2012.  L’événement  Biennale Regard Bénin, pensé pour «  jouer un rôle important  dans le rayonnement » du Bénin à l’échelle internationale, s’est heurté,  à quelques semaines sinon, à  quelques jours de son ouverture officielle, contre  un autre  dit, Biennale Bénin, à objectifs et dates de déroulement identiques.  Cela, on le doit à un démissionnaire ou à des démissionnaires du premier comité.   Des années années plus tôt, c’est le FITHEB (Festival International de Théâtre du Bénin) qui  a été confronté à une question de paternité.

L’idée  de doter l’ex Dahomey d’un festival de théâtre était partie d’une seule personne : Antoine Dadélé. C’est  donc son projet. Mais à l’accouchement, le géniteur de ce festival  est devenu multiple, plongeant les uns et les autres dans une ambiguïté inouïe.

Ensuite, leurs relations avec les journalistes.  Entre Hommes des médias et artistes, les relations ne sont pas toujours conviviales. Eustache Agboton, Directeur de publication du portail Benincultures, dans l’un de ses dossiers a exposé la complexité de ce  rapport.  L’artiste béninois est cet être qui, bombant  le thorax devant le micro du journaliste, dénonce tas de choses, et  qui revient plus tard prohiber sa publication.  Pour protéger ses intérêts personnels au détriment de ceux collectifs, il voile la vérité après l’avoir dite.

Enfin, leurs liens avec l’autorité politique.  Devant ce  responsable, notamment, celui en charge de la destinée de la culture,    l’artiste se refuse  d’exprimer clairement sa position. Avec les Hommes à manteau politique,  le musicien, le plasticien, le metteur en scène, le promoteur culturel  ne sait pas dire NON.  Quand bien même, sentant le danger, il se tait  ou tient de propos divers, ceci, selon les endroits,  afin de préserver ses intérêts. En témoigne, l’épisode Marcel Padey  du feuilleton FIMUB  (Festival International de Musique du Bénin). A environ deux  mois  de l’ouverture de l’événement, il  avait  adressé au Chef de l’Etat une lettre ouverte, dans laquelle  il dénonçait la précipitation autour de son organisation. Il était allé jusqu’à  parler de drame culturel, invitant le Président de la République à  prendre ses responsabilités. Mais au lancement du festival,  le dénonciateur était bien présent, et ce,   à côté  du Ministre.  Maintes  fois, approché,  l’artiste n’a pas voulu  nous (dekartcom) expliquer ce revirement spectaculaire.

Dans le secteur culturel béninois, donc,  « l’hypocrisie est un vice à la mode ». Et comme tous les « vices à la mode passent pour vertus »,  elle (l’hypocrisie)  devient la norme.  Ce vice est  une ‘’ressource’’  destructive qui mène à l’autodestruction de son auteur.  C’est  la culture béninoise qui  est alors détruite  à coup de plaisir passager de ses artistes.

Esckil AGBO

Share and Enjoy !

0Shares
0 0

Comments are closed.

0Shares
0