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Les Djembés d’Ifè plus q’un groupe de danse, une famille…

Ils sont trois jeunes danseurs à constituer Les Djembés d’Ifè. Kevin ADJALIAN A.K.A Kid-Guézo, breakeur, excellent en smeuf est le chorégraphe et le chef du groupe ; Aaron TCHIBOZO A.K.A Watchémi, est le spécialiste du krump ; et enfin Arouna GUINDO A.K.A le Tsar Soundjata, est le breakeur et surtout l’acrobate du groupe. Si leur existence en tant que groupe de danse ne remonte pas très loin, ces guerriers ont déjà émerveillé plus d’un et ceci à plusieurs occasions. Vainqueurs de plusieurs compétitions de danse et avec l’engagement d’aller toujours loin, ces jeunes semblent déterminés à s’imposer dans une société où la danse et encore moins la danse hip hop n’est pas particulièrement au centre des intérêts.  Votre site vous amène cette fois-ci à la découverte de talentueux artistes rencontrés à l’occasion du Couleurs Jazz Festival où ils ont encore fait parler d’eux après de stupéfiantes prestations.

ITW : Carolle Adriana AHODEKON

DEKARTCOM: Présentez le groupe………..
Djembés d’ifè: Le groupe Djembé d’ifè est un groupe à caractère artistique. On fait de la danse hip-hop, de la danse contemporaine, de la danse moderne.

DEKARTCOM:Comment cette aventure a-t-elle débutée ?
Djembés d’ifè: Au début on évoluait chacun de son côté. Moi j’étais dans un autre groupe, Kevin et Aaron étaient ensemble. C’est en 2010 qu’on s’est retrouvé pour un projet de clip avec un groupe de musique. Comme ça a collé entre nous, on a décidé de travailler ensemble et de créer le groupe de danse « Kaletas » avec d’autres jeunes danseuses du coin. Avec Kaletas, on a pris part à plusieurs aventures. On était finalistes à la compétition de danse Ekoya, à la Hip-hop Academy on a été les gagnants. On a même présenté une comédie musicale à l’Institut français à la rencontre des cultures. Mais après, pour des raisons personnelles, on a décidé de quitter le groupe « Kaletas » pour se constituer en « Djembés d’ifè ». Plus tard, on  a été rejoint par deux autres membres : Onésime et Fèmi avec qui on a pris part à la compétition Talents d’Afrique de Panthéon Entertainment pour en sortir vainqueur. Entre-temps aussi, on est passé sur l’évènement Open-Mic de l’agence Afrikafun. Et aujourd’hui nous enseignons la danse urbaine dans le seul centre chorégraphique au Bénin.

DEKARTCOM: De la danse urbaine on vous voit plus orientés vers la danse contemporaine, ces derniers temps……………
Djembés d’ifè: Il faut dire qu’on a commencé avec la danse contemporaine il n’y a pas longtemps. On a eu la chance de suivre une formation professionnelle avec Awoulath ALOUGBIN à Ouidah pendant un mois de résidence et c’était un pas vers la danse contemporaine. Il y avait aussi des chorégraphes internationaux comme  Koffi koko un vieux de la vieille en matière de danse contemporaine et Pierre Doussaim également très expérimenté. Et on peut dire que Awoulath parfait cette formation. Et notre collaboration ne se limite pas à cette formation, on continue jusque là le travail qu’on fait avec elle. Je peux dire qu’on est sous couvert la compagnie Awoulath ALOUGBIN  même si les Djembés d’ifè gardent leur identité.

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Djembé d’ifè, en Spectacle

DEKARTCOM:Si vous deviez parler de  la danse au Bénin ?……………..
Djembés d’ifè: La danse, les gens s’en foutent. On peut même dire que c’est considéré comme le bas niveau du milieu artistique, en tout cas pour les danseurs hip-hop. Lorsque les gens vous sollicitent, ils vous font tout de suite savoir que c’est pour votre promotion, donc les cachets il ne  fallait pas s’en préoccuper. Aussi dans la disposition du podium, on ne prend pas en compte le besoin d’espace des danseurs. On remplit le podium de batteries etc. Ou alors, il y a des gens qui vous appellent et vous proposent 15.000 FCFA pour une prestation. Ils se foutent que vous soyez 07 ou 10 danseurs ou que vous vous cassiez le cou ou pas. Après notre expérience avec la danse contemporaine, on a vu que c’est un milieu assez respecté par rapport au milieu hip-hop.

DEKARTCOM:N’avez-vous pas l’impression que les choses évoluent, ne serait-ce que très lentement ?
Djembés d’ifè:C’est vrai que ces temps-ci, il y a davantage d’évènements mis en place pour valoriser la danse, la culture urbaine. Mais il reste beaucoup à faire. Nous pensons qu’il faudrait que les organisateurs se rapprochent des danseurs que ce soit du hip hop ou de la danse contemporaine, débutants ou pas, histoire de mieux les comprendre les aider efficacement. Il faut du suivi, qu’il y ait plus de centres chorégraphiques. On se demande même si au niveau du ministère de la culture, ils savent ce que c’est que la danse hip hop. Je me rappelle qu’avec notre précédent groupe on a essayé de faire enregistrer comme un groupe d’artistes danseurs mais on n’a pas pu parce qu’on a dit qu’il fallait qu’on soit avec un artiste chanteur d’abord.

DEKARTCOM: Peut-on dire que vous vous consacrez tous exclusivement à la danse ?
Djembés d’ifè: Moi, je suis slameur, capoeirariste,  je suis dans l’art plastique également mais actuellement je me consacre essentiellement à la danse. Kevin est étudiant en PPEA 3ème année et Aaron passe bientôt le BTS.

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DEKARTCOM:La rivalité s’invite t-elle dans vos collaborations avec les autres groupes de danse ?
Djembés d’ifè: Dans le milieu hip-hop, on a été à l’origine de la création de la plupart de ces groupes. Donc la collaboration, ce n’est pas ce qui nous pose vraiment de problème.

DEKARTCOM:Votre séparation avec votre ancien groupe serait due à un problème de gestion. Comment vous y prenez-vous actuellement pour ce qui est de la  gestion de la carrière artistique du groupe?
Djembés d’ifè: On était avec un artiste chanteur qui était notre manager mais ce n’était pas la joie. Donc on a décidé de ne plus avoir quelqu’un d’extérieur au groupe, ignorant les réalités de ce que nous faisons, ce qu’on vit et on s’en occupe nous-mêmes. Du coup, on a établi des règles qu’on s’efforce de respecter pour ne pas nous éloigner des objectifs qu’on s’est fixés et puis, on est surtout une famille. on passe tout le temps ensemble même à faire des choses qui ont pas forcément rapport à la danse. Aussi il y a des personnes qui aiment ce qu’on fait, qui nous aident dans la mesure de leurs moyens et ça va quoi !

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