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«L’avenir est dans le métissage, il faut penser à la diversité………………… »

NGOUA EDZANG Andy Sartel; SCOTT THE FIRST; Ebène Dance ; Coupe d'Afrique CAN 2012; KORA MUSIC AWARDS; le breaking, le popping, le stepping, le krumping, le Boogaloo

NGOUA EDZANG Andy Sartel, plus connu sous le pseudonyme de SCOTT THE FIRST est un danseur, chorégraphe gabonais. Il est le fondateur et le directeur artistique de la compagnie « Ebène Dance ». Celui qui a été trois années successivement champion du Gabon, catégorie New Style, est aujourd’hui conseiller et directeur artistique de la Fédération Gabonaise de Danse Urbaine. SCOTT THE FIRST qui prône depuis quelques années un style chorégraphique métis, pratique une danse résolument urbaine, enrichie de transversalité contemporaine et traditionnelle. De la présentation de la MASCOTTE Officielle de Coupe d’Afrique CAN 2012 aux KORA MUSIC AWARDS en passant par les Rencontres Chorégraphiques de la région d’Aquitaine Bordeaux ; l’ancien chorégraphe et danseur de Baponga du Label Eben est riche d’un parcours admirable. De passage à Cotonou, il nous a livré sa vision élargie de la danse, un art qu’il souhaite en voie de vulgarisation.

ITW : Carolle Adriana AHODEKON

 

DEKARTCOM: Il ne s’agit pas de votre première visite au Bénin…………..
Scott the first: La première que j’étais venue au Bénin, c’était en 2011 pour le festival « Danse à gogo ». J’avais eu alors l’occasion de travailler avec Koffi koko pour sa formation basée à Ouidah et aussi avec Achille Acakpo. Ensuite je suis revenu pour un stage au centre Multicorps. Et là j’en suis à ma troisième visite, je suis revenu au Bénin pour travailler avec Fidèle Dossou et des chanteurs du label Premiers Pas pour la chorégraphie d’une vidéo à tourner.

DEKARTCOM: Dîtes-nous Quelle est votre approche de la danse ?
Scott the first: La danse c’est moi………… (Rires). Non ce que je veux dire c’est que la danse c’est une seconde partie de moi, quand je ne mange pas, je ne dors pas, je danse. Pour moi, la danse c’est toute ma vie en fait, ce n’est pas autre chose que ça. Chacun a son moyen d’expression et pour moi c’est le corps. Je préfère m’exprimer ainsi. Je pense que chacun de nous a un message a quelque chose à dire, a des empreintes à laisser sur cette terre et moi je veux le faire par le biais de la danse.

DEKARTCOM: Depuis quand et comment cela t-il a commencé?
Scott the first: J’ai commencé par le cirque national à l’âge de 6 ans. Ensuite au quartier avec MC Hammer et Mickael Jackson qui avaient commencé avec leurs histoires de Battle et aussi le film Break Street 84, on a commencé à faire des trucs, danser, bouger. C’était pas du hip-hop mais du N’dombolo, c’était juste pour s’amuser, pour faire rigoler les amis du quartier. Mais en 1999, j’ai rencontré le hip-hop, et j’ai épousé cette danse-là, je ne l’ai plus jamais lâché. Après bien sûr, j’ai rencontré d’autres danses que je pratique comme les danses latines, la danse contemporaine mais le hip-hop est d’abord ma source d’énergie, c’est de là que je suis parti.

DEKARTCOM: Vous avez créé depuis 2007 la compagnie Ebene Dance dont l’objectif est de vulgariser les danses (hip-hop, contemporain, traditionnelle etc…) et de revaloriser l’art qu’est la danse.
Scott the first: Oui ; Ebene Dance, c’est une compagnie de danse gabonaise dont je suis le chorégraphe et le directeur artistique. Nous sommes aujourd’hui une bonne vingtaine de danseurs. C’est un métissage, il n’y a pas que des gabonais mais aussi y a des sénégalais, des camerounais, des congolais, une compagnie métissée. Et je suis en train de chercher à ’implanter la compagnie au Benin. A la base, c’est une compagnie de danse hip-hop mais nous avons des danseurs traditionnels, tout comme il y en a qui font les danses latines etc. La compagnie est pluridisciplinaire ; le métissage, c’est la vision que j’ai de l’avenir.

DEKARTCOM: Depuis 2007, la compagnie s’est faite une réputation au point de fouler les plus grandes scènes locales. Quel a été le chemin parcouru ?
Scott the first: En 2008, Ebene Dance a présenté (L’ABSTRAIT) son 1er spectacle au CCF de Libreville. L’année suivante, le second spectacle intitulé (UN PAS VERS LA CREATION) et en 2010, le 3ème (COULEUR) ont été également présentés au CCF de Libreville. Au delà des spectacles, elle a aussi à son actif, des créations chorégraphiques : Manque de Liberté, Comme sa, Espoir, Aterre Egning et plusieurs autres en collaboration. Actuellement nous travaillons sur le carnaval international de Libreville.

DEKARTCOM: Après les différents stages que tu as animé ici au Benin, quelle est ton appréciation du niveau des jeunes danseurs ?

Scott the first: Je pense que ici au Benin, il y a plein de choses à faire au niveau de la danse. Depuis le stage que j’ai donné en 2011, j’a vu qu’il y avait un gros problème.Ce n’est pas seulement, là je reviens de Ouaga et j’ai noté la même chose. En fait, les gens se limitent trop au break dance alors qu’il n’y a pas que ça. Le hip-hop est une culture dans laquelle on retrouve un tas de danses : le break dance, le breaking, le popping, le stepping, le krumping, le Boogaloo et plein d’autres. Quand j’arrive quelque part et que je remarque que les gens se limitent trop au break dance qui est juste une discipline, ça me désole. Il y a beaucoup de choses à faire et ce n’est pas qu’il n’y a pas de talent c’est juste qu’on s’enferme dans la même chose. Je crois que l’avenir est dans le métissage, il faut penser à la diversité, échanger, partager, c’est important.

DEKARTCOM: Faire carrière dans la danse en Afrique est un choix qui laisse beaucoup de personnes dubitatives au regard de plusieurs facteurs. Avec votre expérience, qu’est-ce-que vous en pensez?
Scott the first: J’en dis que c’est bien possible de vivre de la danse partout dans le monde. C’est vrai qu’il faut beaucoup travailler. Moi, ça va me faire 15 ans l’année prochaine que je fais de la danse et cela fait 07 ans que j’ai décidé d’en faire une carrière. Donc je vis de ça, ça paye mes factures. De plus, chaque scène a son aventure, a ses rencontres. Là je reviens d’un festival international de danse contemporaine à Ouagadougou et j’ai fait de très belles rencontres. Le truc ce n’est pas de voir de supers bons danseurs mais c’est le côté humain de la chose avec chacun qui apporte son savoir. C’est des choses qui se vivent, qui ne se racontent pas. C’est juste magnifique quoi !

DEKARTCOM: Pour finir………………..
Scott the first: Nous sommes Africains, on ne peut pas nous enlever ça. Donc, c’est important d’apprendre autre chose que la danse africaine, la danse traditionnelle parce que c’est déjà à nous. Il faut métisser, il faut aller vers l’autre, voir ce qu’il a, apprendre. On ne finit jamais d’apprendre.

 

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