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Jude Zounmènou : «Je suis convaincu que je fais un travail de développement »

Jude Zounmènou, délégué général du festival téni- tédji, fait dans cet entretien un bilan de la 7ème édition de son événement, tenu du 30 novembre au 04 décembre 2016. Il n’a pas manqué d’exprimer sa déception vis – à – vis des autorités de la ville de Porto- Novo qui, selon lui, sont insensibles aux efforts des acteurs culturels de la ville.

Lisez…

Dekartcom : Dans votre discours lors de la cérémonie d’ouverture de la 7ème édition de votre événement, vous disiez que le festival n’était pas gagné d’avance. Qu’est – ce que vous y mettez ?
Jude Zounmènou : Ce n’était pas gagne d’avance parce que l’organisation, ce n’est pas ce que nous voyons pendant la phase pratique du festival. C’est un comité qu’il faut installer, avoir du flair pour choisir les bonnes personnes dans ce comité. Entre les caprices des compagnies et les vols ratés par certains artistes, on se retrouve frustré.

La collaboration, aussi avec nos autorités politico- administratives, ce n’est pas aussi facile. Nous intervenons dans une ville, notre idée c’est que nos responsables surtout au niveau de la municipalité prennent ce projet à bras – le- corps. Je sais qu’ils ne sont pas obligés. Mais je pense que c’est légitime que la ville de Porto- Novo considère ce projet car je suis convaincu que je fais un travail de développement.

Lorsque nous demandons aux autorités de nous accompagner, nous ne demandons pas forcément de l’argent. Un accompagnement, un soutien va au-delà. Mais jusque- là, on n’a pas encore un répondant véritable dans cette ville.

Je pense que la ville de Porto- Novo n’a pas besoin de Téni- Tédji. Après sept ans d’existence dans cette ville, je me dis qu’elle n’a pas besoin de ce projet.

Nous avons appris que pour cette édition, la mairie vous aurait promis 500.000 FCFA. Mais jusque- là, elle n’a pas tenu sa promesse. Qu’ en est- il en réalité ?
Aucun document n’indique cela. Nous avons des relations dans la mairie. C’est dans ces relations que nous avons eu vent de cela. Nous avons eu vent de ce que la direction du patrimoine de Porto- Novo aurait inscrit une ligne de 500.000 FCFA pour notre festival. Nous, on a applaudi quand on a eu l’information… Une fois que je n’ai pas de document, je me dis que je n’ai aucun contrat avec eux, ils ne m’ont rien promis officiellement.

Depuis la 1re édition du festival jusqu’ à la 7ème, la mairie ne vous a jamais appuyé, c’est ce que vous dites ?
Nous avons eu des éditions où la ville nous a fait le pavoisement des voies. A chaque édition, la mairie nous autorise à mettre nos banderoles dans la ville. Il y a eu une édition, au temps du Maire Moukaram Océni où nous avons reçu 200.000 FCFA. En sept ans, voilà ce que nous avons obtenu de notre mairie. Notre festival est le seul événement qui vend culturellement la ville de Porto- Novo. C’est la manifestation qui réunit les acteurs culturels venus d’un peu partout dans le monde. Cette année, nous avons eu la visite de huit pays pour onze compagnies pendant la période d’exécution du projet. D’autres sont là depuis deux mois. C’est de l’investissement dans la ville !

Peut- être que les responsables municipaux ne constatent pas encore les impacts de votre événement sur la ville. Est- ce qu’en quelques mots, vous pouvez nous parler de ces impacts ?
Je ne pense pas. Ils le savent bien. Ils restent juste insensibles à tout.

La culture ne leur dit rien, c’est cela ?
Je pense

N’y a –t-il pas une politique pour la gestion du secteur culturel de la ville ?
Il y a une direction pour la gestion des affaires culturelles. Le directeur, c’est un ami. Mais je ne suis pas d’accord avec sa politique de développement culturel. Je pense que je fais partie des acteurs culturels majeurs de la ville, il peut composer avec nous. Ce sont des gens que nous connaissons, qui sont nos amis. Mais quand il s’agit de faire le travail, ils nous tournent dos. Je ne comprends pas la politique de développement culturel de la ville.

festival téni- tédji 2016

festival téni- tédji 2016

Présentez – nous un bilan de l’édition
De toutes les compagnies annoncées, deux n’ont plus pris part à l’événement. Il s’agit de la compagnie togolaise dont la directrice a perdu sa maman à la dernière minute. Il y a la compagnie congolaise qui n’est plus aussi venue. Téni- Tédji 2016 en chiffre, c’est huit pays, onze compagnies et une quarantaine de représentations, une quinzaine de sites animés, trois communications professionnelles et près d’une cinquantaine d’artistes étrangers qui ont séjourné pendant la période dans la ville.

Qu’en – est- il de l’atelier de la photographie, la grande innovation de l’édition ?
Il y a des projets associés à cette édition. Nous avons la compagnie française Nord – Ouest Théâtre qui a fait une tournée nationale avant le démarrage du festival. Nous avons été à Grand- Popo, Kilibo, Adjarra… Il y a une autre compagnie française appelée Tabouret qui a fait des lectures- spectacles avec de jeunes comédiens de Porto- Novo.

Nous n’avons pas pu tenir l’atelier de la photographie, compte- tenu des contraintes budgétaires de dernières minutes.

Esckil AGBO

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