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Ismailou Baldé : « La vente n’est pas l’option d’un musée »

Ismailou Baldé est le Coordonnateur Pôle Collections de l’Ecole du Patrimoine Africain (EPA). A ce titre, il a la responsabilité de gérer les questions relatives à la gestion des musées, des archives et des bibliothèques. Nous l’avons rencontré à propos de la vente des pièces du musée international AVIMADJESSI de Ouidah, un sujet qui a alimenté l’actualité culturelle béninoise, il y a quelques jours. A la faveur, de ce numéro du Vendredi des Patrimoines et du Tourisme, le spécialiste nous édifie sur la possibilité de vendre ou non les collections d’un musée. Entre – temps, le directeur du musée international AVIMADJESSI, Dénis Avimadjessi a renoncé à son projet de liquider l’institution. Mais les clarifications du muséologue Baldé s’avère nécessaire, au regard du caractère sensible du sujet.

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Dekartcom : Monsieur Ismailou Baldé, dites- nous, est – ce qu’on peut se lever et décider de vendre les collections d’un musée ?
Ismailou Baldé : Avant de répondre à la question, je dois éclaircir quelque chose.

Ismailou Baldé

Ismailou Baldé

L’existence d’une institution culturelle comme le musée passe par des règles, des autorisations requises avant son ouverture. Si ces autorisations sont obtenues, c’est- à -dire que le musée existe, pas seulement de façon physique mais aussi juridique, il doit être forcément une institution à but non lucratif.

A partir de cet instant, le musée privé qui a reçu l’autorisation, donc, étant une institution légalement installée peut bel et bien décider de fermer. Mais la destination des collections n’est pas la vente, elles ne sont pas destinées à la vente. Les collections sont destinées à une institution similaire, une institution qui pourrait en assurer la gestion.

On peut faire un prêt, un dépôt dans d’autres musées ou des dons de ces collections pour que le patrimoine puisse être perpétué. En temps normal, on ne doit pas vendre les collections d’un musée. On doit pouvoir les conserver.

Qu’est ce qui pourrait justifier cette disposition ?
Si on vend les collections d’un musée, les objets peuvent se retrouver sur le marché international, donc, le patrimoine part sous d’autres cieux. Les enfants du pays- vendeurs ne bénéficieraient pas des intérêts de ces collections. La vente n’est pas l’option d’un musée en cas de difficultés. Il faut tout faire pour sauver le patrimoine.

Que ferait alors le promoteur d’un musée s’il a des difficultés financières ?
La législation, en la matière, sur le plan international a interdit la vente. Ce n’est pas l’option. En cas de difficultés financières, de l’endettement, par exemple, il revient aux institutions en charge de la gestion du patrimoine d’intervenir pour faire un arbitrage, donner les appuis nécessaires au promoteur pour pouvoir surmonter les difficultés qu’il traverse. On évite la vente parce que le patrimoine est quelque chose d’inaliénable.

Mais il y a eu des cas de vente de collections des musées. La Chine et la France sont des exemples parmi tant d’autres. Finalement, les textes sont là et les réalités imposent des mesures parallèles à la déontologie de ce secteur. La législation n’a-t-elle pas prévu de marges en cas de forces majeures ?
Un musée légalement installé a des principes qu’on respecte. Mais il y a des galeristes qui ont des collections privées qui ne sont pas des musées en tant que tel, quand bien même, elles portent le nom de musée ; ces galeristes achètent et revendent les objets. Leur activité n’est pas licite. Ils font du commerce sur le patrimoine. Si le musée est formellement installé avec le principe qui incarne les musées, c’est – à – dire le titre ‘’à but non lucratif’’, défini par le Conseil International des Musées, la vente des objets est interdite.

Comment assurer dans ce cas le fonctionnement d’un musée ?
On peut créer d’autres activités autour du musée.

Ah bon ! Citez – nous quelques activités qu’on peut mener autour d’un musée
Identifier les besoins de l’environnement dans lequel est installé le musée. Elaborer un modèle économique qui permettrait d’assoir des activités telles que, les petits restaurants, les boutiques d’objets artisanaux, les boutiques de souvenir. Créer de petits métiers qui permettraient aux visiteurs qui arrivent de trouver tout ce dont ils auraient besoin après la visite.

Il faut voir les offres autour de l’institution et sur lesquelles peuvent se reposer les désirs des visiteurs. On parle des activités périphériques…

Réalisation : Esckil AGBO_www.dekartcom.net

Interrogations et prises de Conscience de Faby I. AmaZone lancement officiel le mardi 1er novembre 2016 à 17h au Jardin Carnelya.

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